Je reviens d'une cérémonie où mon ami Vivi a reçu la Légion d'honneur. C'était très émouvant et très intime. Cela se passait au milieu d'un terrain de golf. Nous nous faisions discrets, faisant attention à la trajectoire des balles. Nous nous sommes vite reconnus, nous les invités, parce que nous n'avions ni club, ni sac de golf, ni chaussures adéquates (on a les signes de ralliement que l'on peut). J'ai découvert que Vivi avait une très grande famille avec de très nombreux frères et sœurs. Malheureusement l'exiguïté du lieu hors d'atteinte des balles faisait sûrement que ces derniers étaient sans leurs enfants.
La cérémonie a commencé par un discours d'un monsieur du même âge qui a raconté quelques uns de leurs souvenirs d'enfance. Mon ami Vivi est quelqu'un qui depuis tout petit n'a jamais supporté l'intolérance et le racisme sous toutes formes. Vers l'âge de 10-12 ans il a été envoyé dans une colonie à Bergen Belsen où les animateurs étaient en dessous de tout (c'était vers 1942-1945) et au dessus de tout aussi (en termes de respect des lois). Il y a gagné toutefois quelques amitiés solides qui ont tenu jusqu'à présent.
Après je n'ai pas tout compris parce que les discours qui se sont succédés étaient tellement empreints d'émotion (et nous aussi) que j'avais du mal à suivre. Qu'est-ce que j'en ai retenu ? Après la guerre, Vivi a passé un bac peinture (ils étaient en avance à l'époque). Et pendant que nombre de ses amis se lançaient dans la création artistique en concevant des vêtements, lui a préféré faire du commerce et vendre de la peinture. Dommage, je l'aurais bien vu dans les arts.
J'y ai appris que la légion d'honneur était un club très fermé. On ne la demande pas, on vous la propose. Il faut que ce soit quelqu'un qui l'ait qui vous parraine (Je suis sûr que Vivi va recevoir de nombreuses lettres à ce sujet). Il y a un plafond de 125.000 titulaires de la Légion d'honneur. Les femmes y sont particulièrement bien honorées : elles représentent 15% du total (c'est à l'image de la nation : il y a la même proportion de femmes députés à l'Assemblée Nationale). Une bonne nouvelle : avec Vivi, il y a maintenant 115.000 porteurs de la médaille. Il y a donc 10.000 places de disponibles. Attention, toutefois, avec la loi sur la parité, le Président de la République a décidé qu'il y aurait le même nombre d'hommes et de femmes qui serait nominé. Mesdames, vous êtes avantagées.
J'ai aussi appris des petits détails sur la vie intime de Vivi : il aime la compote maison et la salade fraîche. Profitant de l'émotion ambiante, ses enfants lui ont avoué que c'était de la compote de chez Franprix. Il n'a pas (trop) tiqué : à mon avis ce magasin mérite une médaille pour la qualité de ses compotes.
Puis, nous nous sommes tous retrouvés autour d'un beau buffet sympathique (malheureusement sans salade ni compote). Recevoir une médaille a un coût au final : non seulement vous offrez un beau buffet, mais en plus il faut changer ses costumes. La boutonnière (ou le ruban) rouge ne va pas sur tous les tissus, et encore moins quand vous avez déjà un ruban bleu. Bien plus, ses petits-enfants sont montés au créneau en lui rappelant qu'ils l'aimaient beaucoup, surtout quand il leur donne un billet de 10 euros. Quelle famille !
Tout s'est terminé un verre à la main. Nous étions tous fiers et émus pour lui. A quand la médaille à ruban blanc pour être assorti à la bleue et à la rouge ? Si vous regrettez de n'avoir pu être là, une bonne nouvelle : Vivi montera en grade dans huit ans !
La cérémonie a commencé par un discours d'un monsieur du même âge qui a raconté quelques uns de leurs souvenirs d'enfance. Mon ami Vivi est quelqu'un qui depuis tout petit n'a jamais supporté l'intolérance et le racisme sous toutes formes. Vers l'âge de 10-12 ans il a été envoyé dans une colonie à Bergen Belsen où les animateurs étaient en dessous de tout (c'était vers 1942-1945) et au dessus de tout aussi (en termes de respect des lois). Il y a gagné toutefois quelques amitiés solides qui ont tenu jusqu'à présent.
Après je n'ai pas tout compris parce que les discours qui se sont succédés étaient tellement empreints d'émotion (et nous aussi) que j'avais du mal à suivre. Qu'est-ce que j'en ai retenu ? Après la guerre, Vivi a passé un bac peinture (ils étaient en avance à l'époque). Et pendant que nombre de ses amis se lançaient dans la création artistique en concevant des vêtements, lui a préféré faire du commerce et vendre de la peinture. Dommage, je l'aurais bien vu dans les arts.
J'y ai appris que la légion d'honneur était un club très fermé. On ne la demande pas, on vous la propose. Il faut que ce soit quelqu'un qui l'ait qui vous parraine (Je suis sûr que Vivi va recevoir de nombreuses lettres à ce sujet). Il y a un plafond de 125.000 titulaires de la Légion d'honneur. Les femmes y sont particulièrement bien honorées : elles représentent 15% du total (c'est à l'image de la nation : il y a la même proportion de femmes députés à l'Assemblée Nationale). Une bonne nouvelle : avec Vivi, il y a maintenant 115.000 porteurs de la médaille. Il y a donc 10.000 places de disponibles. Attention, toutefois, avec la loi sur la parité, le Président de la République a décidé qu'il y aurait le même nombre d'hommes et de femmes qui serait nominé. Mesdames, vous êtes avantagées.
J'ai aussi appris des petits détails sur la vie intime de Vivi : il aime la compote maison et la salade fraîche. Profitant de l'émotion ambiante, ses enfants lui ont avoué que c'était de la compote de chez Franprix. Il n'a pas (trop) tiqué : à mon avis ce magasin mérite une médaille pour la qualité de ses compotes.
Puis, nous nous sommes tous retrouvés autour d'un beau buffet sympathique (malheureusement sans salade ni compote). Recevoir une médaille a un coût au final : non seulement vous offrez un beau buffet, mais en plus il faut changer ses costumes. La boutonnière (ou le ruban) rouge ne va pas sur tous les tissus, et encore moins quand vous avez déjà un ruban bleu. Bien plus, ses petits-enfants sont montés au créneau en lui rappelant qu'ils l'aimaient beaucoup, surtout quand il leur donne un billet de 10 euros. Quelle famille !
Tout s'est terminé un verre à la main. Nous étions tous fiers et émus pour lui. A quand la médaille à ruban blanc pour être assorti à la bleue et à la rouge ? Si vous regrettez de n'avoir pu être là, une bonne nouvelle : Vivi montera en grade dans huit ans !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire