samedi 19 janvier 2008

Je suis soldé !


Ce matin, étonnante découverte, j'apprends que je suis en soldes ! Pas qu'un peu ! -30%, -50%. Rien ne semble arrêter la baisse. J'entre dans la boutique. La vendeuse me regarde tristement : "Eh, oui, monsieur, tous les pareils à pareille époque, c'est la même chose. Prenez toutefois le bon côté des choses, vous êtes demandé ! Depuis le 9 janvier, il y a beaucoup de monde".

Je n'avais pas réalisé que cela avait commencé depuis quelques jours. C'est vrai que je savais que nous étions en période de soldes; vu le matraquage publicitaire, c'était difficile de ne pas le savoir. J'envisageais même de m'acheter un costume, mais de là à me faire tailler un costard, il y a un monde !

Je me dis intérieurement : "pourvu que mes clients habituels ne le sachent pas. Ils en profiteraient. J'ai bien reçu des derniers jours des demandes de devis, mais personne n'a fait allusion à ces remises".

Je m'interroge aussi sur les remises de -30 % et de -50%. La vendeuse semble comprendre mon questionnement. Elle me dit tranquillement : "ce qui est le plus demandé est à -30%. Profitez-en, ce sont de bonnes affaires, des éléments permanents. Par contre, ce qui n'est plus de saison ou dans le coup est à -50%. Là, il faut être moins regardant. Remarquez, on en a toujours l'usage".

Je fais rapidement une évaluation : qu'est-ce que je ne renouvelle pas ? Qu'est-ce qui n'est plus dans le coup ? Est-ce un effet de l'âge ? C'est de ma faute. J'aurais du faire, comme on me l'a déjà suggéré, mon inventaire en début d'année. C'est d'ailleurs ce que les détaillants font avant…les périodes de soldes. J'aurais eu ainsi une réponse à ma question. Maintenant, il faut que j'attende les clients éventuels pour le savoir.

Justement, une cliente entre dans la boutique. "GR est bien en soldes ?" "Oui, madame" lui répond la vendeuse. J'attends anxieusement la suite. Elle sera inattendue. "Allez-vous faire une seconde démarque ?" continue la cliente. Alors que je m'attendais à une dénégation de la vendeuse, celle-ci continue dans cette voie : "ce ne sera pas avant début février".

Une fois la cliente repartit, je me renseigne, avec un ton que je veux le plus neutre possible, sur le montant de la démarque : "oh, cela ira jusqu'à 70% pour les nanars qui resteront". Je me vois déjà réduit en pièces. Que restera-t-il de moi à cette date ? La fin s'annonce proche et douloureuse. Il faut que je m'y prépare. Je me vois déjà rangeant mes affaires et annonçant à mes proches mon "départ" quand soudain mon interlocutrice continue : "Soyez patient, GR, au printemps, a une offre superbe."

Devant mon air éberluée, elle ajoute : "dès la fin février, nous mettrons en place le nouveau GR. Fini les soldes, place au printemps et à l'été". Je vois tout d'un coup la vie sous un autre angle. Tel le phénix, je disparais en février pour mieux renaître au printemps ! Vivement fin février !

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