Docteur, aidez moi ! Voilà, je ne supporte plus l'eau, l'eau sous toutes ses formes : liquide, solide, vapeur d'eau…
Aussi loin que je puisse me rappeler, je me souviens de mes grands-mères et de ma mère jeter de l'eau derrière des parents qui partent en voyage ou quelque part pour la première fois. J'ai le souvenir de rues nettoyées de la sorte parce que tout le voisinage le faisait. Certains matins, j'avais l'impression que le cantonnier venait juste de laver la rue, tant il y avait d'eau.
Plus tard, ce fut mon tour quand je partis à l'école pour la première fois, quand j'entrai au lycée, puis lors de mes départs en vacances. Tant que je vivais de l'autre côté de la Méditerranée, cela ne me faisait rien. C'était l'usage, la coutume, l'habitude, la normalité.
Les choses ont changé à mon arrivée, ici. Les voisins nous regardaient de travers, les copains à l'école rigolaient quand ma mère jetait un verre d'eau derrière le car des colonies ou du sport. J'ai pris conscience que ce n'était pas l'usage de tout le monde. Mais bon, je mettais cela sur le compte de mon adaptation à ce pays froid.
Cela a pris une autre ampleur quand j'ai commencé à travailler et pris l'avion. Ma femme (que ma mère avait contaminé) se mit à jeter de l'eau devant la porte de l'enregistrement. Imaginez l'effet actuellement en pleine période de craintes des explosifs…liquides. Dernièrement, nous avons été traînés au poste, l'aérogare évacuée et le précieux liquide expertisé. Moralité : nous avons écopé d'une forte amende et maintenant je suis fiché. Dès que j'enregistre, je sais que je serai fouillé un peu plus tard des pieds à la tête (ma femme n'ose plus entrer à l'aéroport).
De toute façon, je suis devenu malade. J'ai l'impression que tout le monde me lance de l'eau. Le soir au bureau, quand la femme de ménage nettoie le carrelage de l'entrée, je le prends comme une invitation à partir. La semaine dernière, j'ai éprouvé une sensation d'angoisse en roulant derrière un camion lessiveur de la ville. Rien que de voir l'eau s'écouler ainsi, j'étais mal.
Cela va même plus loin ! Je ne supporte plus de voir quelqu'un avec un verre d'eau dans une main. Même en en société, avec des amis et des collègues, dès que quelqu'un prend un verre d'eau dans la main, je le prends pour moi. Cela ne fait qu'ajouter à mon désarroi. La dernière fois, me voyant devenir tout pâle et tourner de l'œil, une collègue bien attentionnée m'a vite offert…un verre d'eau.
En été, c'est pire, je suis stressé par les arrosages de jardin. Vous marchez dans la rue tranquillement, quand soudain un arrosage automatique se met en marche…Je ne sais pas pourquoi je le prends pour moi. De même, à la maison, dès que quelqu'un ouvre le robinet, j'entends mentalement "bon voyage".
Imaginez, docteur, que je ne supporte plus que le linge nettoyé à sec. Alors que faire ?
"Remettez-vous" lui répondit le docteur, "vous avez de plus en plus de mal à parler et à respirer. Voulez-vous un verre d'eau ?".
Aussi loin que je puisse me rappeler, je me souviens de mes grands-mères et de ma mère jeter de l'eau derrière des parents qui partent en voyage ou quelque part pour la première fois. J'ai le souvenir de rues nettoyées de la sorte parce que tout le voisinage le faisait. Certains matins, j'avais l'impression que le cantonnier venait juste de laver la rue, tant il y avait d'eau.
Plus tard, ce fut mon tour quand je partis à l'école pour la première fois, quand j'entrai au lycée, puis lors de mes départs en vacances. Tant que je vivais de l'autre côté de la Méditerranée, cela ne me faisait rien. C'était l'usage, la coutume, l'habitude, la normalité.
Les choses ont changé à mon arrivée, ici. Les voisins nous regardaient de travers, les copains à l'école rigolaient quand ma mère jetait un verre d'eau derrière le car des colonies ou du sport. J'ai pris conscience que ce n'était pas l'usage de tout le monde. Mais bon, je mettais cela sur le compte de mon adaptation à ce pays froid.
Cela a pris une autre ampleur quand j'ai commencé à travailler et pris l'avion. Ma femme (que ma mère avait contaminé) se mit à jeter de l'eau devant la porte de l'enregistrement. Imaginez l'effet actuellement en pleine période de craintes des explosifs…liquides. Dernièrement, nous avons été traînés au poste, l'aérogare évacuée et le précieux liquide expertisé. Moralité : nous avons écopé d'une forte amende et maintenant je suis fiché. Dès que j'enregistre, je sais que je serai fouillé un peu plus tard des pieds à la tête (ma femme n'ose plus entrer à l'aéroport).
De toute façon, je suis devenu malade. J'ai l'impression que tout le monde me lance de l'eau. Le soir au bureau, quand la femme de ménage nettoie le carrelage de l'entrée, je le prends comme une invitation à partir. La semaine dernière, j'ai éprouvé une sensation d'angoisse en roulant derrière un camion lessiveur de la ville. Rien que de voir l'eau s'écouler ainsi, j'étais mal.
Cela va même plus loin ! Je ne supporte plus de voir quelqu'un avec un verre d'eau dans une main. Même en en société, avec des amis et des collègues, dès que quelqu'un prend un verre d'eau dans la main, je le prends pour moi. Cela ne fait qu'ajouter à mon désarroi. La dernière fois, me voyant devenir tout pâle et tourner de l'œil, une collègue bien attentionnée m'a vite offert…un verre d'eau.
En été, c'est pire, je suis stressé par les arrosages de jardin. Vous marchez dans la rue tranquillement, quand soudain un arrosage automatique se met en marche…Je ne sais pas pourquoi je le prends pour moi. De même, à la maison, dès que quelqu'un ouvre le robinet, j'entends mentalement "bon voyage".
Imaginez, docteur, que je ne supporte plus que le linge nettoyé à sec. Alors que faire ?
"Remettez-vous" lui répondit le docteur, "vous avez de plus en plus de mal à parler et à respirer. Voulez-vous un verre d'eau ?".
1 commentaire:
viens justement d'en lancer derriere Jr qui partait !!! mais à chaque fois le contenant est ce qu'il boit ! coca, red bull, san pellegrino?
bravo!
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