vendredi 20 mai 2016

La pérégrination vers l'Ouest (extrait)


Ce livre, écrit au XVIème siècle, raconte l’expédition d’un moine bouddhiste en Inde pour rapporter des textes de l’Inde. Ce moine va faire toutes sortes de rencontre et vivre ou entendre plein d’histoires fantastiques. Il serait la compilation de nombreux textes (le voyage du héros a eu lieu entre 626 et 645) et est connu sous d’autres textes : « le voyage en occident » ou « le singe pèlerin » par exemple.
 Il fait partie, pour les chinois, des quatre romans majeurs de la littérature chinoise.

Une histoire extraite de ce roman

Dans le pays de Wu Si se trouve un village du nom de Gao où habite un vieillard que tout le monde appelle Vieux Gao. Sa femme est morte depuis longtemps sans lui laisser de fils. II a seulement trois filles dont les deux plus grandes sont déjà mariées. Seule reste à ses côtés sa troisième fille, Cuilan. 

Cuilan est une jeune fille de 17 ans d’une grande beauté. Des garçons viennent la demander en mariage les uns après les autres, mais le Vieux Gao les refuse tous. Ne voulant pas que Cuilan le quitte, il désire trouver pour sa fille un époux qui puisse habiter avec eux et diriger la maison. 

Un jour, arrive un garçon robuste, au teint sombre mais à l’air honnête. II se présente sous le nom de Zhu, il n’a plus de parents et se déclare prêt à épouser la jeune fille et à venir habiter chez elle. Satisfait, le Vieux Gao consent à ce mariage. 

Le jour des noces, on donne un grand banquet et la chambre nuptiale est toute décorée. Le Vieux Gao est très content. 

Au début, le gendre se montre laborieux et capable de faire tous les travaux des champs. Fort comme it est, il laboure la terre sans boeuf. Le Vieux Gao se vante partout de connaître pareille chance dans sa vieillesse. 

Mais avec le temps, le visage du gendre se modifie peu à peu : d’abord, ses oreilles s’allongent, puis sa bouche s’agrandit et du poil lui pousse sur la nuque. Finalement il se transforme complètement en cochon. En outre, il montre un appétit de loup et mange de trois à cinq boisseaux de riz par repas. Le Vieux Gao devient soucieux. 

Le pire, c’est que le gendre devint de plus en plus paresseux. Un jour, le soleil est déjà haut dans le ciel qu’il dort encore. Le Vieux Gao, mécontent, va le réveiller, mais au lieu de se lever, son gendre se met à lui lancer des injures. 

Furieux de se voir insulté, le Vieux Gao donne des coups de canne à son gendre qui, affolé, saute du lit et s’enfuit par la fenêtre. 

Tout essoufflé, le Vieux Gao se précipite au dehors pour le poursuivre quand il entend soudain un bruit de vent et voit son gendre bondir dans le ciel. Pris de peur, il devient pâle comme un mort et s’évanouit. 

Le ciel s’obscurcit et un coup de tonnerre retentit. Zhu rentre dans la maison, puis, prenant sa femme sur le dos, il bondit dans le ciel et s’enfuit. 

Sa femme sur le dos, Zhu fait un tour dans le ciel. Mais ne trouvant nulle part où aller, il retourne au village Gao. Après avoir enfermé sa femme dans une pièce de la cour intérieure, il verrouille la porte de telle sorte que personne sauf lui ne puisse l’ouvrir. 

Toute la journée, Zhu vole dans les airs et rôde dans les montagnes et les forêts, tout heureux.



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