L’histoire en est simple : un spécialiste du droit international, reconnu mondialement et conseiller du Tsar (l’histoire se passe en 1909), fait un long voyage en train depuis sa ville en Estonie jusqu’à Saint Pétersbourg où il doit participer à une réunion. La distance et la vitesse du train lui laisse un long moment pour méditer, rebalayer son passé et revisiter ce qui lui est arrivé de bien ou de mal.
J’en retiens trois choses :
D’abord, un éloge et un hommage à la survie de la culture Estonienne qui a survécu dans un environnement où pendant des siècles, vous alliez à l’école et à l’église soit chez les Allemands, soit chez les Russes.
En effet, l’Estonie est un petit pays (1,1 millions d’habitants) sur la Baltique, entouré de la Lettonie et de la Russie et face à la Finlande. Sa langue est de la même famille linguistique que celles de la Finlande et du Hongrois, et donc distincte de celle de ses voisins. Compte tenu de sa situation et de sa taille, il a été occupé très longtemps par les Allemands, les Suédois, les Russes, et n’a acquis son indépendance que depuis peu : une brève période entre les deux guerres mondiales et depuis 1991, après la chute du communisme.
Le héros, multilingue, tout en servant le Tsar, n’oublie pas sa cuture. Comment garder sa culture dans un environnement « impérialiste » ? En effet, n’étant ni noble, ni Russe, il ne peut accéder à de hautes fonctions officielles (ministre, ambassadeur, …).
Ensuite, sa longue méditation sur sa vie en particulier en générale. L’auteur écrit : « ce qui est décisif, ce n’est pas d’où vous venez, mais avec quoi vous venez, de quel cœur vous le cultivez, et dans quel but vous le faites. » Il ajoute à cela un paramètre important : la chance.
Enfin dans une situation où il est toujours dépassé par des gens mieux « nés » que lui, il apprend à accepter les injustices et les remarques injustifiés avec une philosophie que nous devrions tous appliquer : « Sur le chapitre des injures, j’ai pris l’habitude de m’en tenir à une philosophie élémentaire : une offense ou bien me touche si elle est justifiée, ou bien ne me touche pas si elle ne l’est pas. Si elle est justifiée, je n’ai pas à m’en formaliser, mais à me corriger. Si elle ne l’est pas, si donc elle ne me touche pas, pourquoi devrais-je me sentir outragé ? »
Des leçons à méditer.
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