L’auteur, dans ce livre, cherche à nous révéler ce que nous savons déjà et choisissons d’ignorer. Parce que ce qui m’avait frappé quand j’ai pris ce livre en main, c’est le sous-titre : « un essai sur ce qui n’intéresse personne ».
A la lecture de ce livre, je dirais plutôt : « un essai sur ce que nous ne voulons pas voir, entendre, écouter… ». Tout le thème du livre porte sur le sens ou le non-sens de la vie.
Le texte se présente comme un voyage au fin fond de notre monde intérieur : La réalité n’est pas le réel, le monde est silencieux et c’est nous qui lui donnons un sens, nous fuyons nos souvenirs ou plutôt nous les arrangeons, les réécrivons, nous confondons imagination et illusion, nous réinventons constamment notre réalité qui n’est que le produit de notre imagination et de nos aspirations, d’où un décalage permanent avec nos désirs et nos aspirations. Il en ressort un malaise sur le non-sens de la vie.
Alors l’auteur nous suggère une lente remontée thérapeutique pour sortir de cette absurdie et éviter la fuite dans le désespoir ou le trop plein d’activités : prendre conscience de nos « mauvaises » habitudes, accepter le monde tel qu’il est et non tel que nous voudrions qu’il soit, et avoir un regard « naïf » sur celui-ci pour ressentir de l’émerveillement. Cette démarche nous conduit à revoir nos souvenirs et le sens que nous voulions leur donner, tout cela pour nous conduire à réenchanter le monde, c’est-à-dire, le percevoir tel qu’il est sans supposer qu’il devrait être autre. Sortir du sentiment d’absurdité et de manque de sens, c’est peut-être tout simplement s’émerveiller de l’ordinaire malgré ce qu’il est.
Cette longue remontée vers la joie rencontre deux écueils en chemin, l’attente et l’espoir. L’attente parce qu’il peut nous pousser trop vite au désespoir et l’espoir, parce qu’il nous conduit à nouveau à mêler ce qui est et ce que nous voudrions qu’il soit.
Le silence de la joie est alors d’accepter l’instant présent, de vivre pleinement le réel et de ressentir dans le silence notre rapport à la réalité. Notre joie n’est ni de l’ivresse, ni de la folie, ni du vertige. Elle est d’être dans l’ici et maintenant : « chaque moment offre son présent, il suffit d’apprécier sa présence ».
En suivant ce parcours, parfois enthousiasmant et à d’autres moments ardu, j’ai pensé à trois sources :
· L’auteur nous ouvre un chemin, à nous de la suivre si nous le voulons et en avons envie. Pas de recettes miraculeuses, mais une demande d’un travail intérieur.
· La deuxième est le livre de Viktor Frankl : « donner du sens à sa vie » . Comment dans les conditions les plus épouvantables qui soient, certains survivent et d’autres non. Il y a là quelques pistes, pour ceux qui veulent aller plus loin.
· Enfin, la troisième, c’est le texte du texte de la Bible : « Cantique des cantiques ». Je vous invite à le relier parce qu’il est une parfaite illustration de ce livre : « sors de tes chimères et savoure l’instant présent ».
Pour finir, un chemin parfois ardu, mais vivifiant. A lire et à méditer en cette fin d’année.
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