samedi 21 décembre 2024

Croyez avec douceur et humilité




la base de ce livre, l'histoire d'un couple dans la quarantaine qui vit la crise de la quarantaine. L'histoire classique du coup de foudre de la vingtaine qui est remis en question. L'auteur revient progressivement sur le passé de chacun des deux protagonistes et les bagages que chacun d'entre eux « trimballent » avec eux, ceci expliquant cela. 

Au-delà de cette histoire illustratrice de notre mal-être ou 
bien être de notre époque actuelle, Nathan Hill va greffer d'autres éléments qui vont donner un autre relief à ce livre. 

Se basant sur des études réelles et documentées, il nous plonge dans une toute série de digressions sur le sujet de notre réalité : existe-t-il ou le créons nous a postériori ? 

 

Ainsi pour l’auteur : « L’hyperlien est l’invention la plus importante depuis l’imprimerie, il bouleverse la littérature. Viendra le temps où les lecteurs navigueront dans une histoire eux-mêmes, sans l’interférence rigide d’un auteur leur disant quoi faire et quoi penser. Ils auront la liberté de barboter dans une mer d’informations, de piocher dans une constellation de significations pour créer leur propres histoire. 


L’hypertexte n’a pas bouleversé la littérature, il a bouleversé la réalité : le monde actuel est devenu un grand hypertexte que plus personne ne sait lire. Une foire d’empoigne où les gens construisent l’histoire qui leur chante à partir des innombrables bribes de monde à leur disposition.
 »

 

Alors, profitons du temps de repos de cette fin d’année pour nous interroger sur notre regard :  « notre certitude nous rend aveugles à la façon dont le monde change, et change, et change encore. Croyez ce que vous croyez, mais croyez-le avec douceur. Avec compassion, avec curiosité, avec humilité. Ne vous fiez pas à l’arrogance de la certitude » .

 

Bonnes fêtes !

vendredi 13 décembre 2024

Revisitez votre littérature




Vous n’écrivez pas de romans, de nouvelles ou de poésies, mais vous rédigez des rapports, des fiches de poste et des présentations. Avez-vous mesuré l’impact de vos écrits sur vos interlocuteurs ? Dans un monde de plus en plus mondialisé, où les interlocuteurs sont très divers, nos clichés, stéréotypes et biais peuvent conduire à des erreurs de communication.

 

Comment les éviter ?

 

Le livre "Writing the Other" est un guide concis destiné aux auteurs pour représenter des personnages et des cultures différentes de leur propre identité de manière sensible et convaincante. Les idées développées dans ce livre favorisent la diversité et l'inclusion, permettant aux lecteurs de se voir représentés et d'élargir leurs horizons. 

 

Cette approche souligne l’importance d’éviter le jargon complexe et d’adopter un ton léger avec un vocabulaire simple pour établir une connexion humaine. Elle permet aux lecteurs de découvrir des expériences et des points de vue différents, renforçant ainsi leur empathie et leur compréhension interculturelle.

 

L'approche de "Writing the Other" peut être transposée dans les documents d'entreprise pour promouvoir l'inclusion et la diversité. Voici quelques suggestions pratiques issues du livre:

 

1. Utiliser un langage inclusif : Évitez les stéréotypes et les expressions potentiellement discriminatoires dans tous les documents internes et externes. Tous les Français ne sont pas blancs, Catholiques et boivent du vin. 

   

2. Inclure des exemples diversifiés: Dans les manuels de formation et les guides de l'employé, représentez une variété de cultures, d'origines et d'expériences. Croyez-vous que la notion de « Nos ancêtres les Gaulois » fonctionnent en Nouvelle-Calédonie ?

 

3. Prendre garde aux biais et aux généralisations. Tous les Africains ne sont pas noirs avec des yeux sombres.

 

4. Adapter les communications marketing : Réfléchissez à la diversité des clients et des parties prenantes dans vos supports promotionnels. Tous les Asiatiques ne sont pas des rois de l’informatique. 

 

5. Attention aux effets déformants : ce qui vous paraît naturel de Paris peut être source de questionnement, voire d’irrespect vu de Corrèze ou de Madagascar.  Le mot « métro » est un mot assez international, mais le RER ? L’aéroport de Paris a dû revoir sa signalétique à Roissy-Charles de Gaulle.

 

5. Faire lire et relire vos documents par des personnes diverses. Le diable se cache dans les détails. 

 

Lire ce livre vous aidera à créer des documents plus inclusifs qui reflètent mieux la diversité de votre personnel et de votre clientèle. Cela favorisera un environnement de travail plus ouvert et respectueux, où chacun se sent valorisé.

vendredi 6 décembre 2024

Que refusons-nous de voir ?




L’auteur, dans ce livre, cherche à nous révéler ce que nous savons déjà et choisissons d’ignorer. Parce que ce qui m’avait frappé quand j’ai pris ce livre en main, c’est le sous-titre : « un essai sur ce qui n’intéresse personne ». 

 

A la lecture de ce livre, je dirais plutôt : « un essai sur ce que nous ne voulons pas voir, entendre, écouter… ». Tout le thème du livre porte sur le sens ou le non-sens de la vie. 

 

Le texte se présente comme un voyage au fin fond de notre monde intérieur : La réalité n’est pas le réel, le monde est silencieux et c’est nous qui lui donnons un sens, nous fuyons nos souvenirs ou plutôt nous les arrangeons, les réécrivons, nous confondons imagination et illusion, nous réinventons constamment notre réalité qui n’est que le produit de notre imagination et de nos aspirations, d’où un décalage permanent avec nos désirs et nos aspirations. Il en ressort un malaise sur le non-sens de la vie. 

 

Alors l’auteur nous suggère une lente remontée thérapeutique pour sortir de cette absurdie et éviter la fuite dans le désespoir ou le trop plein d’activités : prendre conscience de nos « mauvaises » habitudes, accepter le monde tel qu’il est et non tel que nous voudrions qu’il soit, et avoir un regard « naïf » sur celui-ci pour ressentir de l’émerveillement. Cette démarche nous conduit à revoir nos souvenirs et le sens que nous voulions leur donner, tout cela pour nous conduire à réenchanter le monde, c’est-à-dire, le percevoir tel qu’il est sans supposer qu’il devrait être autre. Sortir du sentiment d’absurdité et de manque de sens, c’est peut-être tout simplement s’émerveiller de l’ordinaire malgré ce qu’il est.

 

Cette longue remontée vers la joie rencontre deux écueils en chemin, l’attente et l’espoir. L’attente parce qu’il peut nous pousser trop vite au désespoir et l’espoir, parce qu’il nous conduit à nouveau à mêler ce qui est et ce que nous voudrions qu’il soit. 

 

Le silence de la joie est alors d’accepter l’instant présent, de vivre pleinement le réel et de ressentir dans le silence notre rapport à la réalité. Notre joie n’est ni de l’ivresse, ni de la folie, ni du vertige. Elle est d’être dans l’ici et maintenant : « chaque moment offre son présent, il suffit d’apprécier sa présence ».

 

En suivant ce parcours, parfois enthousiasmant et à d’autres moments ardu, j’ai pensé à trois sources : 

 

·      L’auteur nous ouvre un chemin, à nous de la suivre si nous le voulons et en avons envie. Pas de recettes miraculeuses, mais une demande d’un travail intérieur. 

·      La deuxième est le livre de Viktor Frankl : « donner du sens à sa vie » . Comment dans les conditions les plus épouvantables qui soient, certains survivent et d’autres non. Il y a là quelques pistes, pour ceux qui veulent aller plus loin.

·      Enfin, la troisième, c’est le texte du texte de la Bible : « Cantique des cantiques ». Je vous invite à le relier parce qu’il est une parfaite illustration de ce livre : « sors de tes chimères et savoure l’instant présent ». 

 

Pour finir, un chemin parfois ardu, mais vivifiant. A lire et à méditer en cette fin d’année.