L’IA pourra-t-elle un jour rattraper voire dépasser l’intelligence humaine ? C’est tout le propos du livre de Daniel Andler. A cette question s’ajoute un sous-titre : « la double énigme ».
Ce sous-titre en dit long sur le raisonnement de l’auteur. Première énigme : qu’est-ce que l’intelligence ? Deuxième énigme : y a-t-il un rapport entre l’IA et l’intelligence humaine ?
Tout au long du livre, l’auteur navigue dans et entre ces énigmes. Qu’est-ce que l’intelligence ? Pendant longtemps, les pionniers de l’IA se sont contentés d’une définition : aptitude à résoudre des problèmes. Dans ce cadre, l’IA devait être en mesure de résoudre des problèmes. L’Intelligence Artificielle a d’abord été une somme d’algorithmes de plus en plus sophistiqués capables de dépasser, dans certains domaines, l’intelligence humaine dans certains domaines : traitement de données, jeux d’échecs ou de go, …
Puis, avec le développement des capacités de traitement des ordinateurs, est venu la montée d’une autre branche de l’IA avec l’IA connexionniste et le Deep Learning, où la machine apprend à digérer des données et à créer des résultats en développant son expérience : Chatgpt, copilot…
Un tumulte médiatique a suivi et ce serait à qui prédirait dans 5 ans, 10 ans, 20 ans… le dépassement de l’intelligence humaine par l’IA.
C’est là où l’auteur nous ramène les pieds sur terre. L’Intelligence n’est pas seulement de la résolution de problème. En tant qu’être humain, nous n’affrontons pas seulement des problèmes, mais nous vivons des situations. Bien plus, notre intelligence induit des notions de conscience, de sens, d’émotions, de versatilité, de fluidité… qui ne sont pas inclus dans l’IA.
L’intelligence en plus n’est pas qu’humaine : les animaux, les arbres, les plantes ont eux aussi des formes d’intelligence par rapport à leur environnement qui ne peuvent être facilement transposées dans l’IA.
Quel que soit les progrès à venir de l’IA, cette dernière ne peut espérer un jour supplanter un cerveau humain, tant la complexité de celui-ci est grande et est à multiples niveaux. D’ailleurs, Les prétentions de l’IA ont souvent été rabaissées ces dernières années : on nous avait promis la voiture autonome dès 2020. Elle semble être sorti des écrans radar.
Alors faut-il « oublier » l’IA ? L’IA est un outil formidable pour résoudre des problèmes ou plus exactement différents algorithmes sont des outils pour cela. Parce qu’aujourd’hui, il n’y a pas une IA, mais une sorte de couteau suisse avec toutes sortes d’outils capables de nous aider à résoudre des problèmes.
A nous de savoir les utiliser et surtout de ne pas se reposer sur eux. D’abord, ils ne sont fiables qu’en proportion des données qui leur sont injectés et d’autre part il reste toujours la part d’analyse à faire. Développons notre sens critique, tel est le message à retenir.
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