A chacun ses clichés. Si, pour nous, Français, la cigogne représente l'Alsace en été et leur nid sur les cheminées des maisons du vieux Strasbourg, pour les Marocains, c'est un symbole d'hiver. La photo ci-jointe a été prise en février en plein centre de Rabat.
Güeter Morje ! Wie geht's ? Was ? Sie redden nitt Elsassisch ? Alors le français peut-être ? Excusez-moi, je vous avais pris pour un Strasbourgeois. En été, j'ai me poser toujours sur la même cheminée près de la cathédrale. Je vois souvent sortir de la maison d'en face quelqu'un qui vous ressemble…de loin. Il me salue tout comme vous.
Il ne fait pas très chaud, vous ne trouvez pas ? 20° ! Si cela continue, nous filerons vers le sud et la Mauritanie. Ach ! Strasbourg et ses petites ruelles, ses vieilles maisons et leurs confortables cheminées. Ici, c'est beau, il y a la mer, la chaleur du soleil, mais pas de cheminée. Comment font-ils pour chauffer leurs maisons ? Savez-vous d'ailleurs pourquoi ils ne chauffent pas leurs maisons ici ? Parce qu'il fait chaud ! Seulement, comme leur corps s'est habitué à des températures élevés, ils ont froid dès qu'il 15/20°. C'est d'ailleurs comme cela que je reconnais les locaux des touristes comme vous. Vous, en janvier, vous vous promenez en tee-shirt alors que les habitants de cette ville sont en manteaux et blousons.
Remarquez, j'en ai trouvé de ci de là quelques unes; elles étaient toutefois soit trop grandes (des cheminées d'usine), trop mal placées (par rapport au vent) ou alors les gens étaient si peu accueillants qu'ils nous en chassaient manu militari. Donc, comme vous le constatez, nous trouvons refuge sur les poteaux électriques. Ce n'est pas grand, ni confortable, mais en vacances d'hiver, cela nous suffit.
Comment je suis arrivé ici ? C'est simple ! J'ai suivi, avec mes amis, l'autoroute jusqu'en Espagne et après, traversée à la nage du détroit de Gibraltar. Je rigole. En fait, nous nous retrouvons avec toutes les cigognes d'Alsace et nous descendons fin août / début septembre par petites étapes de 300/400 kilomètres vers le sud. Ce sont les anciens qui nous montrent le chemin. Nous planons de jour et nous nous posons le soir. A notre tour, nous apprenons le trajet et le répétons de génération en génération.
En chemin, nous perpétuons aussi les traditions. Des légendes circulent entre nous : autrefois en Egypte, nous étions un animal sacré. En Grèce, jadis, on appela « loi cigogne » l'édit qui obligeait les enfants à nourrir leurs vieux parents dans la détresse. Aujourd'hui, en Alsace, entre autres, des légendes racontent que nous sommes un porte-bonheur : une cigogne près d'une jeune fille, cela présage une naissance ou un mariage… Dans d'autres endroits, nous sommes le service de livraison express de bébés....
Savez-vous d'où vient cette légende ? En Alsace, la tradition raconte que pour avoir un bébé, les futurs parents ont à charge de déposer des morceaux de sucre sur le rebord des fenêtres de leur maison. Nous allons alors chercher les bébés près d’une mare ou d’une source. C'est là que les lutins ramènent des profondeurs de la terre les âmes tombées du ciel avec la pluie et qui se réincarnent en nouveau-né.
Quant à la légende de notre création, elle est très belle : Dieu nous créa toutes blanches avec des fleurs de cerisiers et de pommiers d’Alsace. Nos pattes et notre bec prirent la couleur pourpre au soleil couchant lorsque nous nous envolâmes. A un retour de migration, voyant les plaines d’Alsace désolées par la guerre, nos ancêtres demandèrent à Dieu si nous pouvions porter le deuil, ce qu’il refusa. Il nous permit simplement de tremper le bout de nos ailes dans le noir de la tristesse et du désespoir.
Besslâma !
Il ne fait pas très chaud, vous ne trouvez pas ? 20° ! Si cela continue, nous filerons vers le sud et la Mauritanie. Ach ! Strasbourg et ses petites ruelles, ses vieilles maisons et leurs confortables cheminées. Ici, c'est beau, il y a la mer, la chaleur du soleil, mais pas de cheminée. Comment font-ils pour chauffer leurs maisons ? Savez-vous d'ailleurs pourquoi ils ne chauffent pas leurs maisons ici ? Parce qu'il fait chaud ! Seulement, comme leur corps s'est habitué à des températures élevés, ils ont froid dès qu'il 15/20°. C'est d'ailleurs comme cela que je reconnais les locaux des touristes comme vous. Vous, en janvier, vous vous promenez en tee-shirt alors que les habitants de cette ville sont en manteaux et blousons.
Remarquez, j'en ai trouvé de ci de là quelques unes; elles étaient toutefois soit trop grandes (des cheminées d'usine), trop mal placées (par rapport au vent) ou alors les gens étaient si peu accueillants qu'ils nous en chassaient manu militari. Donc, comme vous le constatez, nous trouvons refuge sur les poteaux électriques. Ce n'est pas grand, ni confortable, mais en vacances d'hiver, cela nous suffit.
Comment je suis arrivé ici ? C'est simple ! J'ai suivi, avec mes amis, l'autoroute jusqu'en Espagne et après, traversée à la nage du détroit de Gibraltar. Je rigole. En fait, nous nous retrouvons avec toutes les cigognes d'Alsace et nous descendons fin août / début septembre par petites étapes de 300/400 kilomètres vers le sud. Ce sont les anciens qui nous montrent le chemin. Nous planons de jour et nous nous posons le soir. A notre tour, nous apprenons le trajet et le répétons de génération en génération.
En chemin, nous perpétuons aussi les traditions. Des légendes circulent entre nous : autrefois en Egypte, nous étions un animal sacré. En Grèce, jadis, on appela « loi cigogne » l'édit qui obligeait les enfants à nourrir leurs vieux parents dans la détresse. Aujourd'hui, en Alsace, entre autres, des légendes racontent que nous sommes un porte-bonheur : une cigogne près d'une jeune fille, cela présage une naissance ou un mariage… Dans d'autres endroits, nous sommes le service de livraison express de bébés....
Savez-vous d'où vient cette légende ? En Alsace, la tradition raconte que pour avoir un bébé, les futurs parents ont à charge de déposer des morceaux de sucre sur le rebord des fenêtres de leur maison. Nous allons alors chercher les bébés près d’une mare ou d’une source. C'est là que les lutins ramènent des profondeurs de la terre les âmes tombées du ciel avec la pluie et qui se réincarnent en nouveau-né.
Quant à la légende de notre création, elle est très belle : Dieu nous créa toutes blanches avec des fleurs de cerisiers et de pommiers d’Alsace. Nos pattes et notre bec prirent la couleur pourpre au soleil couchant lorsque nous nous envolâmes. A un retour de migration, voyant les plaines d’Alsace désolées par la guerre, nos ancêtres demandèrent à Dieu si nous pouvions porter le deuil, ce qu’il refusa. Il nous permit simplement de tremper le bout de nos ailes dans le noir de la tristesse et du désespoir.
Besslâma !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire