mardi 28 juin 2022

Junk Food ?



Imaginez que dans les temps de pénurie et de famine qui s’annoncent, nous soyons obligés de nous rabattre sur des produits fermentés par des animaux. Je dirais même plus un produit fermenté par des bactéries et des enzymes du système digestif d’animaux qui non seulement l’auraient produit, mais en plus se seraient transmis et retransmis entre animaux, mêlant ainsi leur salive et leurs sucs digestifs. 

 

Vous avaleriez ainsi du glucose, du fructose, du maltose et divers polysaccharides ainsi que des sels minéraux, des acides organiques, des vitamines, des enzymes, des substances antibiotiques, des flavonoïdes, des alcools, des esters, des substances aromatiques diverses et pigmentaires, et des grains de pollen. 

 

En outre, on y retrouve aussi des traces de larves qui viennent ajouter de la matière grasse, des protéines, des acides aminés et des minéraux divers. 

 

Nul doute qu’une telle présentation vous fera fuir. Dommage, parce que ce dont je vous parle ici est connu sous le nom de…. miel, le produit le plus ancien, le plus complet et le plus nourrissant qui existe. 

 

La réalité sous un autre angle 

mercredi 22 juin 2022

L’effet papillon et le bruit intérieur



Dans la pièce de Shakespeare, « Beaucoup de bruit pour rien », une phrase m’a interpellé : « Le silence est l’interprète le plus éloquent de la joie. Je ne serais que faiblement heureux si je pouvais dire combien je le suis » (Claudio, acte II). Le héros, Claudio, venait d’apprendre qu’il pourrait convoler en justes noces avec la personne qu’il convoitait. 

 

Peut-on avoir une joie intérieure et ne pas l’exprimer parce qu’elle nous engloutit ? En termes plus simples, les introvertis ont-ils le droit à s’exprimer à leur manière et non pas en clamant haut et fort, comme les extravertis leur joie ? 

 

Nous sommes dans un monde d’apparences où tout est théâtre, tout est sonore à tel point que finalement nous ne prêtons plus guère attention au bruit. Durant les campagnes présidentielles et législatives, les candidats et leurs soutiens ont tellement criés que personne n’a compris ce qu’ils disaient et encore moins ce qui est à retenir. 

 

Il en est de même dans la vie professionnelle : le bruit, le bruit, le bruit ! Et pourtant, les évènements les plus tonitruants sont souvent ceux qui donnent le moins de résultat. Regardez le nombre de grandes déclarations médiatiques où la montagne accouche d’une souris.  

 

Dans le même temps, des évènements « anodins » silencieux peuvent provoquer des catastrophes. C’est la métaphore du météorologue Edward Lorenz qui, en 1972 » posa la question suivante : « le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? ». L’effet papillon se matérialise par une série d’évènements insignifiants qui mis bout à bout conduit à un évènement de grande ampleur. 

 

Il en ressort que la joie intérieure et les actions qu’elle nous entraîne à faire peuvent être aussi voire plus puissantes que l’explosion de joie.  

 

Alors, défendons notre droit à l’expression intérieur et arrêtons de faire beaucoup de bruit pour rien. 

mardi 14 juin 2022

Deux ans et trois mois plus tard



Voici une vidéo de l’université de Laval (Quebec) où un professeur de finances témoigne de son expérience de l’enseignement à distance.

 

A l’heure où tout semble reprendre un chemin du passé et où Elon Musk tance ses salariés : « revenez au bureau ou… au revoir », qu’en retenir ? 

 

Pour ma part, j’en ai retenu trois choses. 

 

La première est l’innovation pédagogique : revoir la durée de son cours, aller chercher des bouts de films, créer des capsules pédagogiques, … En bref, plein d’outils connus mais que par habitude et manque d’envie, nous n’avons pas pis le temps de mettre en œuvre. 

 

La deuxième est le courage de se montrer, de mettre en scène des petites tranches de vie personnelles et de se tourner un peu en auto-dérision. Voici le sachant descendre de son piédestal et se mettre au niveau de son public. C’est courageux, inhabituel et plus proche des attentes des jeunes générations.

 

La troisième, et peut-être la plus audacieuse, est de demander un feedback quasi permanent, à la semaine, et se remettre en cause dans ses comportements et son enseignement au fil de l’eau. 

 

Alors, je me demande finalement ce que nous allons garder de tout cela quand progressivement l’effet du tout distanciel s’estompe. Je ne parle pas seulement au niveau transmission de savoir, mais aussi à celui des réunions d’équipes et des projets transverses qui sont aussi des modes de transmission. 

 

Bien sûr, vous me direz, qu’au niveau du mode projet, il y a des consultants Agile qui œuvrent dans ce sens. Ce que j’en entends dire, c’est que si leurs apports en termes d’outils sont perçus comme utiles, l’esprit qui anime cette démarche n’y est pas toujours, du fait des pesanteurs hiérarchiques qui sont loin d’être agiles. 

 

Elon Musk, en demandant des travailleurs du savoir de s’aligner sur les travailleurs manuels, est-il dans le vrai ? N’y a-t-il, après le Covid, un fossé grandissant entre des mondes du travail et qu’il est illusoire de vouloir niveler le tout ? 

 

Après tout, dans le monde de l’automobile en général, et de Tesla en particulier, le travail à la chaîne façon « Les Temps Modernes » de Charlot a cédé le pas à des travaux en équipes autonomes, ce qui est loin d’être le cas dans les bureaux. 

 

Et chez vous, que reste-t-il de l’esprit du temps du Covid au niveau du management ? 

 

 

mardi 7 juin 2022

L’enseignement de ce matin est terminé




Il était une fois un maître qui parlait tous les jours à ses disciples. Un matin où il se trouvait sur son estrade, s’apprêtant à parler, un petit oiseau se posa sur le rebord de la fenêtre et se mit à chanter de tout son cœur. Lorsqu’il se tut et qu’il s’envola, le maître dit : « l’enseignement de ce matin est terminé ». 

 

Voir et/ou entendre sont des choses très difficiles. Notre vie est une série d’urgences qui privilégient les faits au détriment des prises de recul. Pour pallier l’absence de contacts approfondis, que ce soit avec les autres ou notre environnement, nous lisons, regardons la télévision ou citons les idées d’autrui. Que recherchons-nous en fait ? Un stimulant.  Peut-être est-ce parce que nous ne savons plus prendre le temps de regarder autour de nous que nous avons recours à quelque subterfuge pour nous stimuler. 

 

Cette stimulation artificielle joue sur notre sommeil et notre performance. 

Une enquête McKinsey de 2018 montre que 

  • 66% des cadres interrogés se disent insatisfaits tant de la qualité que de leur quantité de sommeil.
  • 47 % estiment que leurs organisations s’attendent à ce qu’ils soient « en ligne » quasiment en permanence.
  • Et pourtant ils sont 46 pour cent à penser que le manque de sommeil a peu d’impact sur leur performance.

Les violonistes experts, par exemple, ont cité la pratique et le sommeil comme deux des plus importants facteurs de performance. Une étude montre que les plus performants font régulièrement une sieste et dorment plus d’une demi-heure de plus que leurs pairs moins bien considérés. 

S’il y a un conseil à retenir à titre individuel, c’est de se donner du temps de recul chaque jour. Comment commencer ? Simplement en coupant son smartphone et en marchant (ou conduisant) plus lentement. Nous voyons et entendons alors différemment. 

Adapté d’un texte d’une conférence de Krishnamurti, Se libérer du connu, Livredepoche, 2021