vendredi 29 décembre 2017

Le bonheur commence par trois cailloux


En plein cœur de la Sibérie, au nord de la très grande Russie, vivait une vieille babouchka qui connaissait le secret du bonheur.
Depuis des années, cette babouchka allait de village en village pour dévoiler son secret à qui voulait bien l’entendre. Alors qu’elle traversait un village encore inconnu, elle frappa à toutes les portes afin de trouver un lit pour la nuit. Mais personne ne lui ouvrit.
– Ces gens restent chez eux, ils ne savent pas être heureux, se dit-elle. Voilà un endroit pour moi !
La babouchka commença par ramasser du petit bois pour allumer un feu. Puis elle alla remplir sa gamelle au puits et la posa dessus.
Un petit garçon s’approcha d’elle :
–  Que faites-vous ?
–  Je fais une soupe aux cailloux, répondit-elle. D’ailleurs j’aurais besoin de trois
grosses pierres rondes. Sais-tu où en trouver ?
Le petit garçon fila chercher trois belles pierres, qu’il lui tendit.
–  Ces pierres feront une excellente soupe, dit-elle en les plongeant dans l’eau. Dommage qu’on ne puisse pas en faire beaucoup dans cette gamelle…
–  Ma mère a une grosse marmite ! dit le garçon. Je vais la chercher !
Alors qu’il prenait la marmite, sa mère lui demanda ce qu’il faisait.
–  Il y a une babouchka sur la place du village. Elle fait une soupe aux cailloux…
–  Une soupe aux cailloux ? songea-t-elle. J’aimerais bien voir ça !
La mère suivit son fils sur la place du village. Puis, intrigués par la scène, les villageois sortirent un à un de chez eux.
–  Évidemment, précisa la babouchka, la vraie soupe aux cailloux doit être assaisonnée avec du sel et du poivre, mais je n’en ai pas…
–  Moi, j’en ai ! dit un villageois.
Et il disparut avant de revenir avec du sel, du poivre et d’autres épices de la région.
La babouchka goûta la soupe :
–  La dernière fois que j’ai eu des pierres de cette forme, j’y ai ajouté quelques carottes, c’était délicieux !
–  Des carottes ? demanda une autre femme. Je crois que j’en ai une ou deux chez moi. Je vais voir…
Et la femme revint avec un panier rempli de carottes… ainsi que deux beaux choux, qu’elle se pressa de jeter dans la marmite.
–  Hum, soupira la babouchka. Quel dommage que je n’aie pas d’oignons, ce serait si bon !
–  Oh oui ! dit un fermier. Je cours en chercher !
Et petit à petit, chacun apporta de quoi enrichir la soupe. Quand l’un avait à cœur de donner, le suivant donnait plus encore. Poireaux, tomates, saucisses, lard fumé…. La soupe dégageait à présent une délicieuse odeur. Enfin, la babouchka déclara :
– La soupe est prête !
Tous se réunirent alors autour d’une grande table, apportant avec eux pains et boissons. Quel festin ! Au village, on n’avait jamais vu ça !
Après le repas, chants et danses se prolongèrent jusque tard dans la nuit. Le village avait retrouvé le bonheur et la joie, grâce à trois cailloux et une vieille, vieille babouchka.



jeudi 21 décembre 2017

Le père Noël voit bleu !


Hercule Martin a invité cette année le Père Noël à la traditionnelle cérémonie des vœux qu’il organise dans son entreprise.

Surprise cette année, le Père Noël arrive tout habillé de ... bleu.

Après des échanges de politesse, Hercule Martin s’enquiert de la raison de changement de couleur : un mauvais lavage ? Une erreur ? un problème de santé (daltonisme) ? ...

« Non, non » lui répond en riant le Père Noël, « Mon idée, cette année, est de vous inviter à la résistance. Attention ! Pas l’opposition stérile, mais apprendre à tenir son cap et ses valeurs sans mollir. Vous êtes en permanence sollicités voire contraints à adopter des pratiques ou respecter des idées qui vous conviennent peu ou pas du tout. Sachez rester vous-même !

Il est tellement facile de se laisser porter par les habitudes et les courants d’idée à la mode que vous en oubliez qui vous êtes, ce que vous faites et pourquoi vous le faites.

La recette ? Elle tient en cinq points :

  •       Cherchez à penser par vous-même. Multipliez les sources d’échange, de lecture, de partage et résistez aux idées toutes faites que vous débitent les « experts » dans les médias. Vous développerez l’estime de vous-même.
  •       Sachez dire non : un « non » peut être intelligent, motivé et ne signifie pas forcément un refus. Ce peut être une façon de faire, un délai... Vous n’en serez que plus respectés.
  •       Testez l’inconfort : sachez sortir des routines. Acceptez l’inconfort de trouver de nouvelles voies qui vous conviennent mieux. Cet inconfort vous ouvrira des voies insoupçonnées. 
  •       Apprenez à vous tenir debout, à partager vos idées, à vous engager dans l’action et à vous regrouper avec ceux qui vous ressemblent. N’attendez pas tout de votre hiérarchie, de vos dirigeants politiques. L’avenir pour vous et vos enfants dépendent des mille et unes petites actions mises en œuvre au quotidien.
  •      Soyez persévérant pour maintenir le cap et ne pas céder aux multiples pressions. Vous pouvez lâcher sur des détails, mais gardez votre chemin.


Alors, peut-être pensez-vous que vous êtes soumis à plein de contraintes « techniques » ou managériales qui vous empêchent d’adopter cette posture.

Pourtant, je vous l’assure, vous n’avez jamais été aussi libre grâce à la technologie : 
  •      Les réseaux sociaux vous offrent un espace de partage et une vitrine planétaire pour vos idées.
  •      Les logiciels gratuits abondent et vous permettent d’exprimer votre créativité sous différentes manières : texte, vidéo...
  •      Les voix discordantes sont amplifiées par le net. 


Moi-même, je suis venu en bleu, pour illustrer ce changement et provoquer la discussion. Alors, mes chers amis, je vous souhaite, en 2018, de résister et de tirer parti de vos propres forces. Vous y gagnerez du sens dans votre travail, de l’énergie et, au final, votre équipe et plus largement votre entreprise y seront gagnantes. »

vendredi 15 décembre 2017

Création d'une légende : la fête des lumières de Lyon


Décembre est le mois des lumières : que ce soit dans les traditions sicilienne,  scandinave (Sainte Lucie) ou juive (Hanoukah), il y a de nombreuses fêtes où la lumière est reine. Aujourd’hui, parlons de celle de Lyon.

Curieuse coutume que de sortir un soir de 8 décembre pour aller admirer une ville complètement illuminée par ses habitants. Se promener à pied à travers celle-ci, avec femme, poussette, enfants et grands-parents, tout cela par un temps souvent frisquet et même sous la pluie, au milieu de milliers d’autres personnes.

Qu’est ce qui fait sortir les lyonnais ce jour-là ? Et qu’est-ce qui pousse les lyonnais à illuminer leur ville ?

Une légende bien installée, dit que la peste s’est arrêtée au abord de la ville au moyen âge et qu’en remerciement les lyonnais ont commencé à éclairer leurs fenêtres de bougie.
C’est ce Vœu des Echevins du 8 septembre qui sera confondu dans la mémoire collective avec les « Illuminations ».

La seconde légende : celle des Prussiens qui envahissent Lyon.  En 1870 les Prussiens arrivent sur Lyon, ils ont déjà pris Dijon. Monseigneur Ginoulhiac, alors évêque de la ville parle au nom des lyonnais : « une Basilique sera édifiée à la place de la petite église, si Lyon échappe à la fureur des allemands ». Les prussiens s’arrêtent, Lyon est épargnée et les Lyonnais doivent une cathédrale à Marie. 
Le Vœu est bien là, mais la Fête des Lumières, elle, date de 20 ans avant.

Le 8 décembre 1852 doit être inauguré la restauration du clocher de la basilique de Fourvière. Mais ce jour-là, des orages terribles éclatent et de nouveau la Saône menace. Les notables décident de repousser la cérémonie – mais miracle, en fin de journée les nuages poussés certainement par un doigt divin vont mouiller d’autres terres et le ciel se fait clément. Les Lyonnais, installent alors à la nuit tombée sur leur fenêtre, lumignons, bougies, bougeoirs qui vont illuminer la ville d’une douce lumière. Les bougies brûleront jusqu’au petit matin.

Et traversant le temps, ce qui était un geste de foi s’est dilué dans le patrimoine laïque lyonnais et le fait de mettre quelques bougies à la fenêtre le 8 décembre, se perpétuera dans toutes les familles – toutes religions confondues. Comme pour écarter un ancien malheur, comme le remerciement d’une ville d’être encore vivante, comme un geste de joie.


Source : http://www.lyonweb.net/