dimanche 30 décembre 2012

Nous nous préparons à la fin du monde !


Les Mayas (ou plus exactement leurs interprètes) se sont trompés. La fin du monde n’a pas eu lieu le 21 décembre. Remarquez : il s’agissait de la 184ème fausse alerte. La prochaine est prévue en avril 2014. En attendant, nous continuons en France à nous préparer activement. 

Regardez cette photo de La Défense en cde moment. Vide, désert,  on croirait qu’il y a eu une bombe qui a soufflé les personnes et laisser le décor intacte ; En fait, plusieurs fois par an, des migrations sont organisées pour vider les espaces et nous préparer ainsi à de grandes catastrophes.

Les RTT, vacances scolaires, ponts et viaducs  ne sont pas là pour nous faire profiter de vacances, mais pour nous entraîner à des exodes massifs. Toute cette politique est née de la débâcle de 1940 où les gens avaient fui en grand désordre. « Plus jamais cela » ont dit les politiques.  Dès 1945, une politique de congés a permis d’entraîner discrètement la population à partir par la route (ou le train : la SNCF est complice) loin des lieux habituels.

Prochaine date d’entraînement : les vacances scolaires de février. Il est temps de vous y préparer !    

samedi 22 décembre 2012

Le manège aux cadres


 

Depuis quelques semestres, il y a un magnifique manège à l’ancien sur le parvis de la Défense. Il n’est pas dans le Centre Commercial, ni près des commerces du CNIT mais dans un lieu de bureaux et de tours.

Il tourne toute la journée en semaine et est fermé le dimanche. Bizarre, ce manège construit loin des enfants !  Une observation de la clientèle m’a rassuré sur sa rentabilité. Il est fréquenté par des cadres en costumes et tailleurs, sacs à la main et ordinateur à l’épaule.  Certains en redescendent joyeux, d’autres la mine triste et décomposée voire en pleurs.   

J(‘ai mené ma petite enquête auprès du forain qui anime ce manège. Un peu réticent au départ pour me donner des explications, il s’est ouvert quand il est apparu que je lui ai laissé entendre que pouvais lui apporter des  clients.

Il travaille sous contrat à l’année avec des entreprises, mais aussi parfois au coup par coup.  Il s’agit en fait d’une modernisation du système des chaises musicales.  Trop de cadres dans une structure ? Hop, un tour de manège et quelques malchanceux sont sortis, ceux qui ne supportent la vitesse de rotation et qui ont le tournis. Dans le monde dur et impitoyable, il faut savoir résister à la pression  et tenir bon.

Comme on ne mélange pas les torchons et les serviettes, le manège comporte deux niveaux : l’étage supérieur est réservé aux cadres supérieurs avec escalier savonné, sièges instables et inconfortables et une place réduite.

Jamais les affaires n’ont été aussi florissantes que les derniers mois, m’a-t-il avoué, et 2013 s’annonce prometteur.

Aussi, notre forain regagne-t-il tous les soirs la Belgique (et en revient le matin) le cœur léger (l’air est plus pur en Belgique m’a-t-il déclaré) .  Il envisage même de créer des franchises dans d’autres lieux choisis.

Qui veut gagner ainsi des millions ?

mardi 18 décembre 2012

le gobelet sans fond a-t-il un fond ?

Un jour, un passant, par inadvertance, jeta un gobelet par terre. C’était un simple gobelet de plastique marron, un gobelet utilisé pour boire de l’eau ou du café. Il y avait bien sûr des poubelles à proximité (à 3 mètres de là), mais c’était peut-être pour lui un voyage sans fin qui l’aurait détourné de sa route.
D’ailleurs, je dis « un passant », mais c’était peut-être une femme, un enfant, un vieillard, un homme d’affaires pressé, un touriste… qui sais-je encore ? Et puis ce gobelet n’a peut-être pas été jeté volontairement. Il peut être tombé malencontreusement, malicieusement, involontairement, par mégarde. Il peut aussi avoir été lancé vigoureusement, exprès, volontairement. Il est peut-être tombé d’une fenêtre de l’immeuble qui le jouxte, échappé d’un sac poubelle, d’un sac à main, d’un cartable… Qu’est-ce que cela change ?
Beaucoup, parce que cela semble un gobelet magique : voyez la quantité d’eau qui s’en est échappé. Il aurait fallu des dizaines de gobelet pour contenir ce volume, que dis-je un seau. D’ailleurs, peut-être est-ce plus : combien de litres d’eau se sont évaporés ? Peut-être que le gobelet continue de cracher de l’eau et que dans le même temps une même quantité d’eau s’évapore ?
Ceci peut-il expliquer cela ? Imaginez que vous preniez un gobelet d’eau et que vous le buviez tout en vous promenant. Imaginez aussi votre surprise en constatant que vous buvez et qu’il reste toujours autant d’eau. Pire : vous le renversez volontairement et quand  vous remettez à la verticale (dans le bon sens)… il est toujours plein. Vous paniquez : que faire ? Que dire ? A qui ? Vous vous dites : si j’en parle à quelqu’un, on va me prendre pour un fou. Si je le jette, peut-être vais-je être englouti par les flots ininterrompus : mourir noyé sur une place un jour de grand soleil, quelle histoire ! Que dira l’officiant religieux lors de mon enterrement ? Peut-être quelque chose comme « quelle faute a-t-il commise pour être englouti par les flots ? Cela doit être bien grave ! » Et mon conjoint maintenant veuf (ou veuve) si on lui demande : « de quoi est mort votre époux ? », il répondra : « mort noyé sur la terre ferme au milieu d’une grande place sans bassin par jour de grand soleil ! » C’est l’internement assuré, la honte, l’opprobre, la vindicte publique. ;. Un scandale politique immense. En pleine période de réchauffement climatique, un homme meurt noyé en tombant dans l’eau de son gobelet ; Non seulement, il n’y a plus de saison, mais le soleil maintenant provoque des inondations. C’est la fin des temps. On a vu des gouvernements chuter pour moins que cela ! Les religieux parleront de l’arrivée du messie, de la résurrection du Christ, de la réincarnation de Bouddha…
Pendant ce temps-là, des passants déambulent et contournent la flaque d’eau sans se douter du drame potentiel et du risque représenté. Oubliez, Fukushima ! C’est « has been » à côté de cette inondation.
Et puis, un agent d’entretien a ramassé le gobelet et l’a jeté sans précaution dans son grand sac jaune. Que s’est-il passé ensuite ? Le sac jaune s’est-il rempli d’eau ? L’effet s’est-il arrêté ? L’agent s’est-il noyé ? J’    ai surveillé la presse. Je n’ai rien noté si ce n’est qu’entreprise de nettoyage (celle qui nettoie cette place et emploie l’agent d’entretien) est en difficulté financière : y a-t-il un lien de cause à effet ?      

mercredi 5 décembre 2012

La RATP à l’honneur


Ce billet a été écrit le 4 décembre, soit avant la publication de la photo de l’homme dans le métro new-yorkais.


C’est l’histoire d’un homme désespéré qui se tient au bord d’un gouffre (le quai du RER). Il ne veut rien entendre, ni des mots de soutien, ni les cris, alors il a mis un casque pour se couper du monde. Quelle musique écoute-t-il ?  Nina Hagen ? Le requiem de Mozart ?  
Un deuxième homme (par solidarité ? Pour partager son saut dans l’inconnu ?) se met à ses côtés et prend la même position. Tous deux contemplent le vide devant eux pendant que la vie continue autour d’eux.

Arrive un troisième homme qui se joint à eux. Il les imite.
L’attente est interminable.

Puis, soudain, c’est le grand saut des trois ensemble.
Heureusement, le RER est arrivé dans l’entretemps et une porte s’est ouverte miraculeusement devant eux et le train les a avalés. 

On imagine avec horreur ce qui se serait passé si le train n’était arrivé entretemps pour les sauver.
Vive la RATP qui a sauvé trois vies.