vendredi 29 février 2008

Un rien vous change !


Que pensez-vous de mon look ?

Non, je ne suis pas borgne. Ce n'est pas un bandeau nouvelle mode. Je vois très bien, merci.
Non, ce n'est pas une nouvelle manière de tenir mes cheveux. Je sais mettre une pince quand il faut.
Non, ce n'est pas un collier mal placé. C'est vrai que vous avez des idées mal placées.
Non, ce n'est pas une manière suggestive de vous faire de l'œil. Vous n'êtes pas mon type d'hommes.
Non, ce n'est pas à vendre. Ni le "bijou", ni moi ! Passez votre chemin.
Non, ce n'est pas une devinette avec une caméra cachée ou je ne sais encore quelle excentricité de la télévision. Vous n'êtes pas en train d'être filmé (du moins pas que je sache).

Vraiment vous n'êtes pas "in", dans le coup, tendance et que sais-je encore. A quoi cela sert ? Devinez, devinez…

Par exemple, je peux être vigile à la porte d'une bijouterie. Mon œil magique me permet de voir à 180° sans tourner la tête. Je peux ainsi alerter en cas d'attaque (les vigiles cela fait ringard).
Je peux être sur une place et voir loin et près en même temps pour alerter la maréchaussée si besoin.
Je peux être à tout endroit immobile et me rendre invisible pour les passants.
Je peux voir au fond de votre cœur en bonne madame Irma "new look" que je suis. Je vois ainsi vos attentes, angoisses, émotions et la femme de votre vie.
Je peux voir à travers les nuages le bleu du ciel (bien utile aujourd'hui).
Je peux être un mannequin qui présente des bijoux.
Je peux…je peux… je suis celle que vous voulez que je sois. Imaginez ce que vous voulez, mais en attendant, je vous rappelle et ramène à la dure réalité : vous êtes chez votre ophtalmologiste et ce petit bijou sert à faire un fond de l'œil. Les fabricants d'optique commencent à faire des outils un plus seyants ! Alors, reculez la tête, ouvrez l'œil et laissez-vous faire !

mercredi 27 février 2008

Cours de marketing : les études de marché


Madame, monsieur,

Vous trouverez ci-joint le compte-rendu de l'étude réalisée sur la carte spéciale femme de la Banque RED, ainsi que nos conclusions. Je vous en souhaite bonne lecture et reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Questionnaire

Bonjour MADAME, je fais une enquête. Vous avez peut-être vu cette publicité : la Banque RED a lancé la première carte dédiée aux femmes, une carte spécialement conçue pour répondre aux besoins et aux envies des femmes (je cite la publicité).

Q1 Qu'est-ce que cela évoque pour vous ? (Réponses des intéressées)
. Un découvert sans fond
. L'argent est directement prélevé sur le compte de mon conjoint
. Les informations relatives aux achats sont maquillées.
. Les montants des achats sont accrus des 10% et le solde versé dans une réserve discrète
. Les rappels de découverts me sont envoyés discrètement
. Shopping, chaussures, mode…
. Je vais être chouchoutée
.Bling, bling
. …

Q2 : Etes-vous intéressée par une telle carte ?
Oui : 100% des réponses

Bonjour MONSIEUR, je fais une enquête. Vous avez peut-être vu cette publicité : la Banque RED a lancé la première carte dédiée aux femmes, une carte spécialement conçue pour répondre aux besoins et aux envies des femmes (je cite la publicité).

Q3 Qu'est-ce cela évoque pour vous ?
(Réponses des intéressés)
. Un découvert strictement contrôlé
. Le compte de ma compagne sera ainsi bien isolé
. Je serai averti avant toute tentative de dépassement
. Le plafond de découvert est trafiqué de telle sorte qu'elle croira toujours avoir dépensé plus qu'en réel
. Je vais enfin garder de l'argent sur mon compte
. Je vais savoir qui dépense le plus à la maison
. …

Q4 : Etes-vous intéressé par une telle carte pour votre compagne / conjointe
Oui : 100% des réponses

Conclusion de l'enquêteur : la banque peut lancer sans tarder cette carte. Elle suscite un très grand enthousiasme. Il est rare dans les études de rencontrer une telle convergence d'attitudes.
Ce succès traduit la maturité de la clientèle, tant homme que femme, de la Banque RED.
A une époque où 80% des femmes gèrent déjà l'argent de leur ménage, cette carte peut répondre à deux attentes :
. Permettre aux 20% des femmes restantes de gérer leur argent
. Apprendre aux 80% des hommes à s'apercevoir que la vie est plus chère qu'il ne le pense.

dimanche 24 février 2008

Les 25 constatations de l'agent Arcade

Selon l'instruction JR 25, j'ai effectué une mission d'observation du lieu-dit Arcade.
Compte tenu de l'exigüité des lieux, j'ai adopté la tenue de camouflage TVSP ("tête de veau sans persil"). J'ai observé des mouvements divers en début d'après-midi où des personnes se sont affairées bruyamment dans la cuisine et la salle de séjour. Les propos fort divers et confus relevés permettent d'établir qu'il y aurait 25 personnes qui viendraient fêter les 25 actions réalisées par un certain Reremi (? Nom de code je suppose). Puis d'autres personnes sont arrivées.

J'ai observé durant cette journée (et soirée) 25 faits N&B
1. Je peux mettre noir sur blanc qu'il y avait 25 personnes présentes.
2. Ces personnes sont blanches ou noires (racisme pour les autres ?)
3. Toutes les personnes sont habillées en noir et blanc (hasard ?)
4. Lumière blanche faible avec quelques bougies dans le noir (théâtre d'ombres chinoises ?)
5. Un décor en noir et blanc (table noire, ballons gonflables, bougies blanches…)
6. La musique est noire (jazz) et blanche (Europe).
7. Seules les photographies en noir et blanc sont possibles (de toutes façons, cela donne des images noires malgré les éclairs blancs).
8. Des ballons noirs et blancs sont attachés à des gâteaux (aucune personne présente n'a mangé le ballon ou la ficelle).
9. Certains d'entre eux attachent ensuite ces ballons blancs ou noirs à leurs vêtements, poignets ou chapeaux… (Quelle logique dans le choix de ces couleurs et la façon de l'attacher ?)
10. la nourriture est blanche et noire : grains de riz, chamallows, tapenade…A titre d'exemple, les chamallow roses sont impitoyablement jetés (dommage, ce sont mes préférés)
11. Des photos N& B sont disposées sur une grande table.
12. L'ordre semble important. Une des photos noires est à l'envers (J'ai relevé les empreintes et la photo spécifique pour examen complémentaire).
13. Les personnes parlent par petits groupes en brandissant des verres blancs transparents emplis de liquide noir.
14. Certains contemplent la nuit noire à la lumière blanche de leurs cigarettes.
15. Puis la première personne arrivée est ressortie. Elle a eu un blanc, semble-t-il, parce qu'elle avait oubliée quelqu'un dans une rue avoisinante. Elle est partie en me lançant un regard noir.
16. Son retour accompagné a été marqué par l'obscurité, puis une lumière blanche.
17. La nouvelle personne arrivée est méfiante. Elle a des yeux partout, même dans le dos.
18. Elle agite un appareil photo noir comme pour s'assurer de qui est là (ou simplement les reconnaître à la lumière du flash).
19. Ses dents blanches se voient quand elle reconnaît les personnes;
20. Un gâteau N&B est apporté avec plein de bougies.
21. Ce gâteau représente le visage noir et blanc d'un certain Reremi.
22. Le fameux Reremi use de son souffle noir pour éteindre les bougies blanches.
23. Puis les personnes dévorent avec leurs dents blanches le gâteau noir.
24. Ensuite, elles mangent des appareils photos noirs emmanchés sur un bâtonnet blanc.
25. Du champagne blanc est alors versé dans des verres noirs pour clôturer la soirée.

Suivant les instructions JR 25, je suis parti discrètement en profitant du clair obscur pour me perdre dans l'obscurité.

samedi 23 février 2008

Je me voyais déjà…


Je me voyais déjà en sauveur de monde, voyageant dans les pays lointains, transpirant et suant la douleur, mais si heureux de contribuer à une noble action.
Je me voyais déjà travaillant jour et nuit, dans le chaud ou le froid, sous le sirocco ou la pluie et accomplissant sans relâche ma tâche.
Je me voyais déjà sauvant un enfant, un homme, une femme, portant une célébrité et faisant la une de tous les médias.
Je me voyais déjà, ma mission terminée, laver à grand eau, stocker dans un hangar et me demander quand et où je repartirai.
Je me voyais déjà tirer de mon repos en pleine nuit, embarquer sans ménagement dans une camionnette, partir pour un voyage des plus inconfortables qui durerait dix minutes, une heure, une demi-journée ou un temps infini. Arrivés à destination, sans crier gare, j'entrerai en action et travaillerai durement.
Je me voyais déjà porter par des mains habiles et expérimentées, des poignes dures et sèches ou des débutants en la matière. Il suffit d'ailleurs que quelqu'un me saisisse pour que je puisse vous dire instantanément si cette dernière a l'habitude ou non, s'il a de la force ou non et si je serai bousculé ou manœuvré avec dextérité.
Je me voyais au mieux embarqué dans les grandes actions humanitaires sauvant les blessés des tremblements de terre ou de la misère des guerres.
Je me voyais au pire accompagnant les pompiers dans des missions courtes et néanmoins périlleuses : sauver la petite vieille du 6ème ou redescendant par la grande échelle, ou bien encore récupérant l'accidenté de la route pour le conduire à l'hôpital.

Pourtant, rien, rien de pire que ce m'arrive, je ne pouvais imaginer : je suis civière dans un bâtiment d'un syndicat professionnel patronal. Placé dans un couloir sans lumière du jour, la vie se déroule triste et morne. Je ne descends de mes crochets que pour les travaux de peinture ou les séances de formation au secourisme. Savez-vous pourquoi j'ai été réformé ? Parce que je suis trop beau ! Ma belle toile, mes belles poignées ont fait peur aux secouristes. Ils me croient douillet et fragile. Alors, la nuit, je rêve d'un court circuit, d'un incendie pour que l'on reconnaisse alors mes mérites : je suis le sauveur de monde

mardi 19 février 2008

Vous avez le bonjour de Charly !


Bonjour, comment allez-vous ? Comment va la vie ? Un peu essoufflé ? C'est normal, vous venez de grimper neuf étages. Enfin plutôt quatre, parce que pour les cinq premiers, l'ascenseur fonctionne. En tout cas, merci d'avoir fait cet effort pour venir rencontrer un vieux philosophe. Un vieux, j'exagère un peu quand même, parce que j'ai 27 ans. Ici, dans cette maison de retraite, certains ont 40, 70,… voire 300 ans !

Mon nom est Charly. J'en suis content. Je n'aurais pas voulu pour rien au monde m'appeler Charles. C'est un beau prénom, qui signifie "fort, vaillant", mais cela ne va pas pour un philosophe. Les Charles aussi évoquent pour moi les Rois de France. Parmi eux, il y avait des gens biens, mais aussi de drôles de lascars. Regardez leurs surnoms : "le chauve", "le simple", "le bel" ou "le victorieux". Cela veut tout dire. A la limite, je me serais bien vu en Charles le Grand, comme Louis. Il faut que je vous dise que je sors d'une famille nombreuse. Ma mère, peut-être en manque d'inspiration, nous a donné, à mes frères et moi, le même prénom. Mes frères s'appellent tous Charly ! Vous imaginez la situation à la maison. Un numéro ou un surnom aurait été bien utile pour nous distinguer.

Pardon ? Que dites-vous ? Philosophe ? Je vous ai dit que j'étais un philosophe ? Oui, bien sûr, vous en doutez ? C'est l'un de vos congénères qui a dit "on ne peut apprendre la philosophie, on ne peut qu'apprendre à philosopher" (Kant). Moi, depuis ma place, j'écoute, je regarde, je réfléchis. Je suis, vous êtes, nous sommes des philosophes potentiels. Nul besoin de s'appeler Platon ou Aristote pour en faire. Seul compte l'amour de la réflexion, de la remise en question, du questionnement.

Cela vous paraît évident ? Je n'en doute pas. Pourtant la majorité des personnes que je croise ne semble pas prendre beaucoup de temps à cela. Elles sont plus obnubilés par leur course contre le temps (en faire le plus possible dans le moins de temps donné), paraître ("il faut avoir cela", on ne sait pas pourquoi, mais il faut), affirmer ("je sais")…Le philosophe, pour moi, est celui qui écoute plus qu'il ne parle et questionne plus qu'il n'affirme. De toute façon, nombre d'affirmations sont de telles banalités que le silence a plus de valeur. Moi, c'est l'option que j'ai choisi. Et vous ? Savez-vous encore vous arrêter, vous asseoir, regarder, humer, écouter tranquillement ?

Cela sert à quoi la philosophie ? Je vais faire une citation : "Avant, cela servait à accepter notre mort, aujourd'hui, la mort des autres" (Michel Foucault). Le destin de mes frères et plus globalement de mes condisciples me montre tous les jours que je peux dans dix secondes, une heure, trois jours ou 50 ans cesser de plaire, être relégué dans un coin, être oublié, voire disparaître physiquement. C'est votre ami Jean de La Bruyère qui a dit : "Il n'y a pour l'homme que trois évènements : naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre". Alors, j'apprécie la vie, la lumière, les rencontres…

Vous voyez, vous êtes pressé de partir ! Courir plus loin, rentrer chez vous…et puis après que ferez-vous de tout le temps que vous aurez gagné à courir toute la journée ? Vous le perdrez en regardant la télévision par exemple. Allez, je ne vous retiens pas, cela m'a fait plaisir de partager ces quelques minutes avec vous. Un dernier mot : si vous croisez un de mes frères, dites-leur bonjour de la part de Charly le philosophe, la chaise du 9ème étage du Musée des Arts Déco à Paris.

samedi 16 février 2008

Mon cher oncle


Je te remercie de m'avoir offert ce beau voyage à Paris. C'est mon premier voyage en France et je suis émerveillé par tout ce que je vois. La ville est belle, cela me change de Marrakech où j'ai toujours vécu. Remarque, la ville est belle, mais je préfère nos compatriotes. Ici les parisiens sont tristes, peu souriants, toujours pressés. Je me fais bousculer à longueur de temps. J'ai l'impression de gêner. Rien à voir avec l'affabilité de nos concitoyens.

Les parisiennes sont étonnantes. Une jeune fille qui m'a arrêté dans la rue pour me faire répondre à une enquête; j'ai accepté pour une fois que quelqu'un me parlait poliment. C'était une drôle d'enquête. Elle m'a demandé ce que je faisais. Quand je lui ai dit que je tenais une libraire, la Fnaque, elle m'a regardé d'un drôle d'air. Elle m'a demandé si j'y étais vendeur; elle a sursauté à l'annonce que j'étais ton associé et bientôt le propriétaire à ta retraite. Elle a continué avec des questions curieuses. Je te mets mes réponses à côté pour que tu me dises si j'ai bien répondu :

- "Etes-vous pour la vente en ligne ?" = "oui, nous n'avons pas le choix avec la taille du magasin. Les clients attendent chacun leur tour. On leur offre le thé en attendant."
- "Est-ce que vous êtes pour le port payant ou le port gratuit des livres ?" = "le port gratuit" (ce ne sont pas les quelques millimes que nous donnons aux gamins qui livrent les clients qui ont de l'importance)
- "Pourtant votre syndicat est pour le port payant ?" = "bien sûr, nous les payons"
- "Que pensez-vous de la politique d'Amar Zhon (je n'ai pas compris son nom) = "moi, je ne fais pas de politique. M. Amar, il peut faire ce qu'il veut"
- "M. Olive Vert (ou Olivennes ?) a écrit un rapport contre le piratage. L'avez-vous lu ?" = "Je n'ai pas le temps de tout lire. En tout cas, je n'aime pas les romans avec les corsaires"
- …

Je l'ai senti devenir de plus en plus nerveuse. Tout d'un coup, elle a arrêté l'entretien, a refermé son bloc, m'a dit qu'elle travaillait pour gagner sa vie et que ce n'était pas gentil de ma part de me moquer d'elle. Sur ce, elle est partie sans me dire au revoir. Je n'ai rien compris.

En tout cas, mon oncle, j'ai découvert combien ta librairie est connue. Toutes les personnes de notre famille que j'ai rencontrées ici connaissent la Fnaque et ont l'habitude d'y aller (Je sais que je travaille depuis peu chez toi, mais je n'ai pourtant pas le sentiment d'avoir vu beaucoup d'entre eux chez toi).

Ton neveu

PS : ne t'inquiètes pas si l'enveloppe est abîmée. En allant poster ce courrier, j'ai du la ré-ouvrir. Il faut que je te dise que tu es copié. Il y avait près de la Poste un magasin qui s'appelait la Fnac. Remarques, rien à voir. Ces français prétentieux ont ouvert un immense magasin sur plusieurs étages. Rien à voir avec notre boutique de 3 m² dans la médina. En tout cas, nous avons l'antériorité pour nous. Il faut que les attaquions en justice. Ce n'est pas beau de leur part de s'approprier un nom célèbre. Tu vois que mon voyage aura servi au moins à quelque chose.

jeudi 14 février 2008

Saint Valentin : ne me parlez pas de Jacques !


J'aimais la Saint Valentin : quoi de plus romantique pour une jeune fille que de recevoir un cadeau de son amoureux. Surtout que le mien n'y manquait pas. Voilà qu'un jour en écoutant la radio, il a une révélation en écoutant une chanson : "je vous ai apporté des bonbons parce que les fleurs c'est périssable". Et comme dans la chanson, cela se termine mal pour le chanteur (Germaine s'en va avec son ami Léon), il en a conclu que les bonbons aussi, ce n'est approprié.

Devinez ce qu'il a décidé : de m'offrir des fleurs à la Saint Valentin ! Moi, qui aime tant les bonbons. Et pas n'importe quelles fleurs ! Des fleurs sculptées, en ciment armé ! Pour le coup, mes fleurs, elles sont immortelles. Leurs couleurs aussi parce qu'il n'y en a pas (ou plus) ! Pour lui, cela symbolise son amour éternel; pour moi, un manque de goût.

Une année, cela va, mais il a continué depuis. Alors chaque année, je vois arriver avec appréhension la Saint Valentin. Quand toutes mes copines imaginent ce qu'elles vont recevoir, moi je fais la tête, plus on se rapproche de la date fatidique. Même pas moyen de les jeter, une fois la fête passée. Il veut que je les porte à chaque fois que nous nous voyons. Ce n'est pas léger ces choses. J'ai même été voir un rhumatologue, tellement j'ai mal au bras. Il m'a dit que j'avais des TMS (troubles musculetto-squelettiques). Quand je lui ai dit que c'était en portant des fleurs, il m'a regardé bizarrement.

Bien sûr, j'ai essayé par tous les moyens de convaincre mon cher et tendre de changer d'idée. Rien n'y fait. Il ne comprend ni mes sous-entendus, ni mes demandes directes; Il dit "oui, oui" et à la Saint Valentin, je me retrouve, devinez avec quoi ????

J'ai beau être patiente, j'ai envie de lui jeter son bouquet à la figure. Mes copines m'ont toutefois averti que je risquai alors de passer la Saint Valentin à son chevet aux urgences.

Alors ne me parlez plus de la Saint Valentin ! C'est qui ce Jacques Brel qui n'y connaît rien aux femmes ? Pas étonnant que Germaine préfère Léon. Et moi aussi !

mardi 12 février 2008

L'homme à la guérite


Oyez braves gens un conte, une image, une parabole. Ecoutez et repartez plus riche. Pourquoi plus riche ? Et d'abord, qui est riche ? Qui est heureux ?


En France, vous pouvez lire les journaux, écouter la radio ou regarder la télévision : vous avez de quoi tomber dans le désespoir entre le chômage, la misère grandissante, l'inertie des hommes politiques de tous bords et les prêtres de religions d'amour qui prêchent la haine.


Venez chez nous, au Maroc. La vie est (relativement) plus simple : ou vous êtes très riche ou vous êtes très pauvre. Bien sûr, les gens que vous croisez ne rêvent que d'une chose, c'est de venir en France, votre eldorado (Si ! Si !). Ils vous parlent de leurs difficultés et de l'inaction permanente des "autorités" (au sens large). Pour vous en convaincre, ils vous récitent des pages entières du dernier rapport de la banque mondiale sur leur pays.


Et pourtant ! Ils savent ce qu'ils quittent, ils ne savent pas ce qu'ils perdent. Bien sûr la misère justifie ces choix. Mais ne vont-ils pas aussi perdre leur âme ?


Regardez ! Vous voyez ici des guérites un peu partout. Chez vous (en France), ce serait un indice de personnage officiel, d'ambassadeur, voire de ministre. Vous-même, avez-vous une guérite près de chez vous ?


Ici, c'est un outil de travail. J'en viens à mon histoire. Voici l'histoire d'un homme à guérite. Un soir, vagabondant dans les rues désertes, j'observe un homme qui dort debout dans une guérite, un œil ouvert. Quelques passants attardés m'en racontent l'histoire : ancien gardien d'immeuble, il s'est retrouvé au chômage suite à une longue maladie. Il est revenu dans son quartier et a demandé du travail à un habitant du quartier. Celui-ci n'en avait pas pour lui, mais, loi de l'hospitalité oblige, surtout dans un pays où le chômage n'est pas payé, il lui propose de lui donner quelque chose chaque mois. Ce dernier, ne voulant pas accepter de salaire sans travail, s'offre à lui garder sa voiture la nuit. Il savait que celle-ci était garée à l'extérieur de l'immeuble.


Les voisins ne tardèrent à remarquer que cet homme, déjà connu dans le quartier, passait ces nuits dans la rue. Dans un pays où le lien social passe par l'échange vocal, son histoire fit vite le tour du quartier. Un, deux, dix voisins s'intéressèrent à sa démarche. De fil en aiguille, son action se transforma en un job à plein temps. Il se procura une guérite et devint ainsi une figure incontournable du quartier.


Voilà un homme qui arrive dignement à joindre les deux bouts. Alors il n'est pas riche, je ne sais s'il est heureux, mais en tout cas, il est fier de gagner dignement son salaire.


Après cela, vous regardez les guérites d'un autre œil.

samedi 9 février 2008

L'art fait son entrée dans la campagne des municipales


A la suite de mon article sur l'art brut dans une station de métro (voir l'article paru le 26 janvier 2008), je reçois un mail fort sibyllin d'une association baptisée "Praticiens pour la Reconstruction Unitaire d'un Nouvel Esprit" : "monsieur, nous avons lu avec intérêt et horreur votre article sur la station "C…". C'est peut-être de l'art pour vous. Il y a d'autres formes plus raffinées. Venez-voir nos réalisations à la station "Ternes". RDV jeudi 10 heures à la hauteur du 3ème wagon de métro sur le quai direction Nation". Intrigué, je me dégage de mes obligations pour être à l'heure dite au point de rendez-vous.

Un groupe de cinq personnes m'y attend en compagnie du chef de station. Après une présentation mutuelle, ils m'expliquent leur démarche : "l'Art n'est plus ce qu'il était. Les démarches créatives récentes ne font plaisir qu'à leurs auteurs. Le public s'ennuie et ne rêve plus. Notre réalisation, avec l'appui du chef de station, vise à contribuer à ce retour". Ils m'invitent alors à regarder en silence avec eux le cadre exposé sur le quai en face (voir photo ci-dessus). Puis, de concert, nous interrogeons quelques clients de la RATP présents sur le quai : "Que voyez-vous sur le mur d'en face ?" Les réponses m'interpellent : "un écran de TV", "le ciel de Paris", "ma belle-mère", "la mer par temps de brouillard"… J'essaye bien de les déstabiliser : "le gris n'est-il pas un peu trop triste ?" Je ne reçois en retour que des regards interloqués : "le gris, c'est une couleur comme les autres", "le gris va avec tout", "le gris, c'est chic", …

Je félicite les responsables de P.R.U.N.E pour leur initiative et la R.A.T.P pour son soutien culturel. Ils m'expliquent qu'ils ont le soutien du Maire de l'arrondissement. Celui-ci a invité les écoles primaires de son arrondissement à venir visiter ce nouveau lieu d'inspiration. Des visites sont d'ailleurs prévues dans l'après-midi. Effectivement en repassant vers 15h30 à la station, je vois des groupes d'enfants avec leurs instituteurs admirer le mur et les tableaux.

Quelle n'est pas ma surprise d'apprendre, deux jours plus tard, que la station est fermée pour troubles de l'ordre public. Je comprends la raison quelques heures à la suite d'un appel d'un des responsables de P.R.U.N.E. Les instituteurs, au début enchantés par cette démarche, ont "retourné" leur veste en constatant les dégâts que ces visites provoquent sur la sensibilité et l'imagination des enfants. Ces derniers rendent maintenant des dessins tout gris à leur maître d'école en lui expliquant qu'il faut imaginer le dessin derrière : "voyez, monsieur l'instituteur, c'est mon jardin. Il vous suffit de bien le regarder pour l'imaginer". Bien plus, les parents protestent, les enfants leur donnant à signer des carnets tous gris : "imaginez les notes !" Il n'a fallu longtemps pour qu'une association rivale se forme : "Art Gris Ennemi de la Nouveauté".

Une première manifestation vient d'avoir lieu devant la station, avec l'appui du rival du Maire de l'arrondissement et des syndicats de la R.A.T.P qui dénoncent pêle-mêle le bourrage de cranes des enfants, les conditions de travail des agents obligés de quitter leur cabine bien chauffée pour s'assurer de la sécurité des enfants sur le quai. Certains demandent même une prime "artistique", des polaires et des conditions de retraite plus avantageuses grâce à un classement leur travail en "haut degré de pénibilité".

Je comprends qu'A.G.E.N ne veut plus de P.R.U.N.E. Finalement, le Maire, désireux d'éviter la polémique, se retranche derrière un règlement de la Préfecture de Police qui impose une issue de secours aux établissements fréquentés par le public. Comme il n'y a qu'un escalier d'accès par quai, la situation est vite tranchée. Les visites d'école cessent et le calme revient. Toutefois, les mouvements extrémistes en profitent pour monter au créneau contre cet art nu qui ose montrer ses dessous…de béton. La droite crie au style stalinien. La gauche s'indigne que le travail fourni par le prolétariat soit masqué par ce cadre. Il faut faire garder par la police les précieux panneaux.

Aux dernières nouvelles, le maire et son rival se seraient mis d'accord pour y mettre des affiches publicitaires. Les recettes de celles-ci seraient discrètement réparties au moyen de F.A.R "Fonds pour l'Art Renouveau" entre P.R.U.N.E, A.G.E.N et leurs fonds de campagnes personnels. Je comprends alors pourquoi, venant au nouvelles, il m'a été répondu de tous côtés : "Circulaire, ya rien à voir…"

Moralité : le sourire de Mona Lisa ne cache-t-il pas un vrai tableau derrière ?

mercredi 6 février 2008

hep « Pour aller à Roissy, disait la photographie, prenez donc un taxi »



En ce jour de manifestation des taxis, voici un texte de Robert Serge Hanna qui fait pendant à celui que j'ai publié il y a quelques jours sur les petits taxis de Casablance (voir plus bas). Je précise que la photo à côté a été prise au Vietnam. Elle me semble bien adaptée.
Je levais plusieurs fois la main, avant qu’un « Yellow Cab parisiannic » à la couleur jaune mystique, ne s’arrêta à ma hauteur pour me dire : "Si vous allez à Roissy, montez, je vais par là aussi".
La portière à peine refermée j’eus le sentiment que nous allions décoller, que le moteur allait éclater. A défaut de pouvoir suivre la petite ceinture des boulevards extérieurs, alors que je n’avais pas encore accroché la mienne, il s’enfila en trombe dans la bretelle du périphérique, direction l’enfer !
D’embouteillages en barriques, en ralentissements chroniques, de déboîtages critiques en moqueries sarcastiques, il maxi risqua la situation. De porte en porte tout se compliquait et l’affaire devenait soudainement tragi-comique. Les mains littéralement soudées à la banquette, cherchant le masque à oxygène, le regard d’une hôtesse et le sac en papier ! J’agonisais presque. Le malaise allait tourner à l’infarctus ! J’avais dû, néanmoins, changer de couleur car mon chauffeur Cambodgien me demanda, nasillard, ironique et par hasard :
- Vous ne seriez pas d’origine asiatique ?! ( Humour de Phnon Penh ! )
La main devant ma bouche et par respect pour le cuir de la banquette, hochant la tête de gauche à droite, je lui fis signe que non, sans lui donner plus de précision. A cet instant je pouvais tout rendre mais pas donner !
De pointes de vitesse, (au diable les radars, il connaissait du monde à la perfesture !) en pointes de pollution, tout marchait à fond dans cette machine à laver les émotions : La musique Pop me « soul !» Un comble pour quelqu’un qui habite sous les toits de Paris ! Les photos de sa famille squattaient le tableau de bord. De chaque coté trônait un ventilateur à deux Euros soixante et six sous ! Une petite pagode rouge se balançait au bout de son fil doré accroché sous le rétroviseur : « Le bonheur au volant » et l’odeur d’un déodorant aphrodisiaque !
- Cela ne vous dérange pas que je chante un peu ?
- Non, non, pas le moins du monde, mais si vous pouviez ralentir un peu ?
- Vous avez peur des radars ?
- Non ! Je voudrais seulement rester un peu vivant ! On m’attend à Roissy.
- Je veux bien essayer, mais vous risquez de louper votre avion ! Vous savez, Monsieur, l’avion ça n’attend pas ! Hi ! Hi ! Hi !
- Celui-là, si. Celui-là, il ne peut pas partir sans moi : c’est moi le pilote !
-Ah bon ! Vous ne pourriez pas m’avoir du travail dans votre grand cirque ? A l’évidence il avait dû lire P.Clostermann !
- Avec plaisir, mais vous devriez d’abord essayer « BOUGLIONNE, » « PINDER, » « AMAR, » ou « GRUSS » ?

C’est quand même beau un avion qui rêve calmement d’un pilote sur le tarmac !


Robert Serge Hanna

Les cigognes



A chacun ses clichés. Si, pour nous, Français, la cigogne représente l'Alsace en été et leur nid sur les cheminées des maisons du vieux Strasbourg, pour les Marocains, c'est un symbole d'hiver. La photo ci-jointe a été prise en février en plein centre de Rabat.


Güeter Morje ! Wie geht's ? Was ? Sie redden nitt Elsassisch ? Alors le français peut-être ? Excusez-moi, je vous avais pris pour un Strasbourgeois. En été, j'ai me poser toujours sur la même cheminée près de la cathédrale. Je vois souvent sortir de la maison d'en face quelqu'un qui vous ressemble…de loin. Il me salue tout comme vous.

Il ne fait pas très chaud, vous ne trouvez pas ? 20° ! Si cela continue, nous filerons vers le sud et la Mauritanie. Ach ! Strasbourg et ses petites ruelles, ses vieilles maisons et leurs confortables cheminées. Ici, c'est beau, il y a la mer, la chaleur du soleil, mais pas de cheminée. Comment font-ils pour chauffer leurs maisons ? Savez-vous d'ailleurs pourquoi ils ne chauffent pas leurs maisons ici ? Parce qu'il fait chaud ! Seulement, comme leur corps s'est habitué à des températures élevés, ils ont froid dès qu'il 15/20°. C'est d'ailleurs comme cela que je reconnais les locaux des touristes comme vous. Vous, en janvier, vous vous promenez en tee-shirt alors que les habitants de cette ville sont en manteaux et blousons.

Remarquez, j'en ai trouvé de ci de là quelques unes; elles étaient toutefois soit trop grandes (des cheminées d'usine), trop mal placées (par rapport au vent) ou alors les gens étaient si peu accueillants qu'ils nous en chassaient manu militari. Donc, comme vous le constatez, nous trouvons refuge sur les poteaux électriques. Ce n'est pas grand, ni confortable, mais en vacances d'hiver, cela nous suffit.

Comment je suis arrivé ici ? C'est simple ! J'ai suivi, avec mes amis, l'autoroute jusqu'en Espagne et après, traversée à la nage du détroit de Gibraltar. Je rigole. En fait, nous nous retrouvons avec toutes les cigognes d'Alsace et nous descendons fin août / début septembre par petites étapes de 300/400 kilomètres vers le sud. Ce sont les anciens qui nous montrent le chemin. Nous planons de jour et nous nous posons le soir. A notre tour, nous apprenons le trajet et le répétons de génération en génération.

En chemin, nous perpétuons aussi les traditions. Des légendes circulent entre nous : autrefois en Egypte, nous étions un animal sacré. En Grèce, jadis, on appela « loi cigogne » l'édit qui obligeait les enfants à nourrir leurs vieux parents dans la détresse. Aujourd'hui, en Alsace, entre autres, des légendes racontent que nous sommes un porte-bonheur : une cigogne près d'une jeune fille, cela présage une naissance ou un mariage… Dans d'autres endroits, nous sommes le service de livraison express de bébés....

Savez-vous d'où vient cette légende ? En Alsace, la tradition raconte que pour avoir un bébé, les futurs parents ont à charge de déposer des morceaux de sucre sur le rebord des fenêtres de leur maison. Nous allons alors chercher les bébés près d’une mare ou d’une source. C'est là que les lutins ramènent des profondeurs de la terre les âmes tombées du ciel avec la pluie et qui se réincarnent en nouveau-né.

Quant à la légende de notre création, elle est très belle : Dieu nous créa toutes blanches avec des fleurs de cerisiers et de pommiers d’Alsace. Nos pattes et notre bec prirent la couleur pourpre au soleil couchant lorsque nous nous envolâmes. A un retour de migration, voyant les plaines d’Alsace désolées par la guerre, nos ancêtres demandèrent à Dieu si nous pouvions porter le deuil, ce qu’il refusa. Il nous permit simplement de tremper le bout de nos ailes dans le noir de la tristesse et du désespoir.

Besslâma !

dimanche 3 février 2008

Le vigile

Surprise, surprise ! J'ai été suivre une formation. Dans l'établissement où ellese déroulait (un immeuble quelconque du vieux Paris), je me suis retrouvé au premier étage nez à nez avec une statue égyptienne de trois mètres de haut. Ma surprise passée, j'ai échangé quelques mots avec ce colosse.


"Les toilettes ? Redescendez l'escalier. A gauche du bar dans la grande salle!". "La salle Eleuthera, 4ème étage gauche ! Bon voyage" : c'est comme cela toute la journée. Enfin presque. Il y a des temps morts dans la matinée et l'après-midi. Le soir, cela recommence, mais c'est plus cool : ce sont des habitués.

Quel est mon métier ? Garde ? Non, je dirais plutôt vigile ! Regardez mon visage, ma posture. Je suis là pour impressionner. Remarquez, je ne sais pas si j'impressionne quelqu'un. A défaut, je fais au moins de l'accueil. Il y a bien une hôtesse chargée de ce rôle au rez-de chaussée, mais une fois montés, les gens ne veulent pas redescendre. Alors, ils me demandent. A force, j'ai appris qu'il valait mieux leur répondre que de se taire ou de les renvoyer à l'entrée. Cela demande moins d'énergie. Toutefois, si je connais le nom des salles, je n'ai pas la moindre idée de ce qui s'y passe (surtout que cela change tous les jours) : le PDCA ? Le "cybercible" ? Je n'y connais rien.

J'ai un job plutôt agréable. On est deux à l'entrée d'une grande salle. Parfois on taille une bavette, mais depuis le temps que nous travaillons ensemble, nous n'avons plus grand-chose à nous raconter. Sinon, j'écoute les conversations, je lis un journal ou un livre par-dessus l'épaule de quelqu'un. J'ai ainsi découvert Harry Potter et son château. Il y a plein de vigiles fantôme qui se déplacent où ils veulent. Cela me fait rêver : quitter mon siège et vagabonder !

J'ai vu aussi qu'il y avait des vigiles comme moi au musée du Louvre. Je les connais : ce sont des crâneurs ! Parce qu'ils sont d'"époque", ils ne veulent pas parler aux copies ! Ils parlent entre eux en simili-égyptien. Je ne les envie pas : eux, ils ont un monde fou tous les jours, des gamins qui veulent écrire dessus, des adultes qui les éblouissent avec leurs flashes, des guides qui les traitent de statues sans intérêt. Je comprends qu'ils en deviennent aigris.

Je suis une copie et je le revendique. Je suis la copie d'une statue "assise" de la XVIII° dynastie. Mon modèle est à l'entrée d'un des multiples palais de Thèbes (celui de Thoutmosis III). Je n'ai jamais vu mon modèle originel, seulement une photo et une copie en plâtre. Je n'ai jamais vu, comme lui, la lumière du soleil de la vallée du Nil, mais seulement l'obscurité de cette salle parisienne. Remarquez, vu la pollution et le climat parisien, je suis mieux au "chaud".

Toutefois, je ne suis pas n'importe quelle copie. Je suis une vraie copie faite aux justes proportions de mon modèle. Ce n'est pas comme certaines statues "authentiques" qui sont en faites de pâles copies faites, c'est vrai, à une époque ancienne, mais qui n'en restent pas moins de grossières réalisations. Il faut que je vous dise que je suis le secrétaire syndical du syndicat SNCF et que nos adhérents sont d'authentiques vraies copies. C'est quoi la SNCF ? "Statues Néo-égyptiennes Copiées Finement" ! Rien à voir avec la CGT "Copie Grande Taille" qui rassemble n'importe quoi y compris les nains de jardin ou la CFDT "Cercle des Fortiches en Dorure et Tamponnage", les rois de l'épate. Mais le plus dangereux est "SUD" : Statues Universelles Datables" qui a été fondé par ces prétentieux du Louvre.

Adhérez à la SNCF ! Soyez un membre bienfaiteur ! On y gagne quoi ? La défense de mes intérêts d'abord. Et puis, vous contribuez à notre entretien. Bien sûr, avec des statues de notre qualité, c'est facile : un grand nettoyage par an, un coup de balayette régulièrement et le tour est joué. Pourtant, il faut de temps en temps graisser la patte du gardien pour qu'il nous nettoie. On a notre dignité !


Alors, la prochaine fois que vous venez me voir, installez-vous quelques instants à côté de moi et laissez-moi voir ce que vous lisez. Cela me fera plaisir.