samedi 31 mars 2012

Conte à main levée : le voyage de la salière (2ème étape)

Enfouie dans la poche de son ravisseur, la salière ne vit rien pendant quelques longues minutes. Elle se sentit se déplacer puis s’élever dans les hauteurs. Un peu chamboulée par le mal de mer (elle avait plus l’habitude d’être remuée énergiquement, mais non d’être ballotée), elle eut grand plaisir à retrouver la lumière…sur un bureau. Elle vit un vaste espace avec des gens qui s’agitaient au téléphone ou dormaient en regardant des écrans lumineux (figure de style : ils lisaient
en silence). Cela ne dura pas longtemps et disparut vite fait dans un tiroir où elle eut le temps de voir des couverts et des verres en plastique. Ses nouveaux compagnons l’accueillirent avec quelques rires amusés. Elle apprit bien vite qu’un pot allait être organisé en fin d’après-midi. C’était presque un rituel et les gobelets avaient vu leurs collègues disparaître les semaines précédentes. Eux étaient les survivants : ce serait sûrement leur tour de finir à la poubelle ce soir.
La salière eut tout d’un coup la nostalgie du restaurant et de sa vie quotidienne un peu monotone, certes, mais régulière. Les rescapés lui dirent de plus qu’elle pouvait peut-être survivre jusqu’au prochain pot, mais que ce serait une vie dans le tiroir. Cela lui rappela l’horreur du temps passé au fond des hangars et des camions avant d’arriver dans ce bâtiment. Un vieux
crayon oublié lui raconta que c’était autrefois le sort des esclaves humains. Il le savait parce il avait résumé des articles à ce sujet.
La fête eut lieu le même soir : elle n’eut pas une minute à elle au début. Il fallait saler les tomates, les céleris, puis elle fut laissé à son sort sur le rebord d’une fenêtre. Un vrai sort d’esclave ! Pendant que les gens parlaient et parlaient, elle eut tout loisir d’admirer l’extérieur. Pour elle qui avait toujours imaginé le monde des humains comme un monde bruyant avec plein de monde, ce fut un choc de voir des espaces vides avec quelques rares personnes. Elle ne pouvait dégager son regard de la vision d’un homme perdu dans un océan de ciment et de verre. Finalement ce monde des humains est, comme lors du restaurant un mélange de trop plein de monde et de vide. Pas de juste milieu. Plus personne ne s’intéressait à elle et elle attendait son sort : la poubelle (et après ?) ou le tiroir.

Perdue dans pensées, elle se vit saisir et la main s’approcha d’un grand sac plastique noir quand soudain elle entendit une voix dire « Oh, laisse-moi la salière, j’en ai besoin d’une. »
Elle passa d’une main froide à une main chaude et tomba dans un sac à main où elle se fit une place parmi des accessoires de maquillage et des clés. Ceux-ci s’écartèrent avec horreur de peur qu’elle ne les salisse. Elle les entendait parler qu’elle n’était pas de leur monde et qu’elle n’était qu’un tube de plastique même pas griffé. Un esclave de deuxième
zone. C’est ainsi qu’elle partit pour un nouveau voyage.

mardi 27 mars 2012

Conte à main levée : le voyage fantastique de la salière


Salita Carabosse était une jeune salière issue du mariage du sel de mer et d'un bocal en plastique. Elle avait voyagé de longs jours pour se retrouver sur la table d'un restaurant d'entreprise. Ce n'était pas une mauvaise vie. Les clients ne venaient que le midi, ne la secouaient guère et s'en repartaient aussitôt travailler. C'était, à son goût, une vie terne. Elle voyait de loin le ciel au travers des hublots de la salle. Sa mère lui avait parlé de la mer. Son père, des grandes chaines automatiques dans les usines. Et elle... rien de bien excitant. Les salières étaient distantes les unes des autres et le poibrier et la carafe avec lesquels elle partageait un bout de table était peu bavard.
Elle se voyait déjà dépérir doucement sur sa table quand elle vécut son premier voyage. A l'occasion de la réfection de la peinture de la salle, les salières furent regroupées puis quelques jours mises au petit bonheur la chance sur d'autres tables. Elle venait de se délacer de 6 mètres cinquante. C'était peu pour vous, mais pour une petite salière, c'était déjà une aventure, avec de nouveaux contazcts, une autre perspective et surtout, surtout une meilleure vue sur le ciel. Au bout de quelques temps, l'effet de nouveauté se dissipa et à nouveau elle se morfondit, quand un jour, un client la mit dans sa poche.
Le grand frisson ! Qu'allait-il en faire ?

dimanche 25 mars 2012

L'art moderne



Cette palette signée Jeff Koons vaudrait 1.000 fois sa valeur.

mercredi 21 mars 2012

Balade : que dites-vous...?



A paris, les messages publicitaires sont de plus en plus simples et dépouillés...