vendredi 26 août 2016

L'oiseau libre


Vous est-il déjà arrivé de rêver en étant persuadé que cela était bien réel ? Ou à l’inverse, de vivre une situation “réelle” et de vous demander s’il ne s’agissait pas d’un rêve ? D’ailleurs, lequel de ces deux états est le plus réel, celui de veille ou celui de sommeil ?

À travers ce conte initiatique chamanique, Ahimsa Hridayananda (Loup Blanc) nous montre aussi que nous sommes prisonniers de nos illusions ! Nous nous croyons libre alors que nous sommes esclave ; nous vivons en esclave alors que nous sommes libres.

Ainsi va la vie, tout n’est que croyance ! La croyance libère ou entrave. Si elle a son origine dans l’ego matériel, alors à coup sûr, elle est fausse. L’ego spirituel en nous se nomme Soi, et c’est là que la véritable croyance se réalise, mais à ce niveau, il n’y a plus de croyance, seulement l’être qui sait qu’il est.


jeudi 18 août 2016

Le pauvre Lazard


Lazard était un pauvre cultivateur qui se contentait du peu qu'il avait. Ses trois enfants lui apportaient le bonheur car chacun avait un don particulier. Le premier avait le don de clairvoyance, le deuxième avait le don de voler à grande distance et le troisième possédait le don de guérison.

 Un jour, alors que tous ses enfants étaient aux champs, Lazard tomba très gravement malade au point de mourir dans l'immédiat si rien n'était fait. Au même moment, l'enfant ayant le don de clairvoyance vit l'état de son père et appela ses frères : « Père est très souffrant, nous devons rentrer au plus vite ! »

Le deuxième enfant ayant le don de voler les prit sur ses épaules et les porta du champ jusqu'à la maison. Le troisième enfant au don de guérison miraculeuse utilisa son pouvoir pour guérir leur père.

Le premier dit : « Si je n'avais rien vu, vous n'auriez jamais vu qu'il se passait quelque chose d'anormal à la maison. »

Le deuxième s'exclama : « Si je ne vous avais pas portés immédiatement à la maison, notre père bien-aimé serait mort avant notre retour »

Le troisième ajouta : « C'est mon don de guérison miraculeuse qui a sorti Père de son mal. »

 Selon vous, qui de ses trois enfants a vraiment sauvé son père ?


Source : "Les plus beaux contes africains" recueillis par Guelord Grembo

vendredi 12 août 2016

Les deux galets


Il y a bien longtemps de cela, dans une petite ville italienne, un marchand eut le malheur de devoir une grosse somme d’argent à un usurier.

Le prêteur sur gages, un homme vieux et laid, convoyait la belle fille du marchand et lui proposa donc un marché. Il lui dit qu’il renoncerait à sa dette si celui-ci lui accordait la main de sa fille. Bien sûr, le marchand comme sa fille ont été horrifiés par cette proposition.

L’usurier leur expliqua la nature du marché qu’il leur proposait. Il leur dit qu’il mettrait un caillou noir et un caillou blanc dans un sac vide et que la jeune fille devrait en choisir un à l’aveugle.

Si elle choisissait le caillou noir, elle deviendrait la femme de l’usurier et la dette de son père serait oubliée.
En revanche, si elle saisissait le caillou blanc, elle n’aurait pas besoin de se marier avec lui et la dette de son père serait là encore oubliée.
Si elle refusait de prendre un caillou, son père serait jeté en prison.

Ils étaient debout dans le jardin du marchand, sur ​​un chemin parsemé de cailloux. Pendant qu’ils parlaient, le prêteur se pencha pour ramasser deux cailloux. Alors qu’il les ramassait, le regard aiguisé de la jeune fille remarqua qu’il avait mis deux cailloux noirs dans le sac.

Il demanda ensuite à la fille de plonger sa main dans le sac pour choisir un caillou.

Elle plongea sa main dans le sac et en tira un caillou. Sans regarder, elle le laissa tomber sur le chemin au milieu des autres. Dans ce cas, impossible de le distinguer des autres cailloux.
« Oh, comme je suis maladroite », s’exclama-t-elle. « Mais peu importe, si on regarde celui qui reste dans le sac on pourra dire celui que j’avais pris. »

Puisque le caillou restant était forcément noir, il fallait supposer qu’elle avait ramassé le blanc. Et comme le prêteur n’osa pas avouer sa malhonnêteté, la jeune fille a changé ce qui semblait être une situation impossible en une position avantageuse.

Morale de l’histoire : on peut trouver une solution à la plupart des problèmes complexes. Mais parfois, nous devons simplement y réfléchir d’une manière différente.

Et vous, avez-vous tendance à réfléchir de manière logique ou à penser hors des sentiers battus ?


dimanche 7 août 2016

Les trois ponts


Un vieux père réprimande son ivrogne de fils qui rentre chaque soir ivre à la maison. Celui-ci promet de s’amender et de boire moins.
Le soir même, le fils ne rentrant pas, le père part à sa recherche. Il le trouve à demi noyé, accroché au pilier du pont qui sépare l’auberge de la maison paternelle.
« Pourquoi es-tu dans cet état, demande le père, le jour même ou tu m’avais promis de moins boire ? »
Le fils répond : « En effet, j’ai bu moins et voilà le résultat. D’habitude je bois trois sho de saké (trois fois un litre huit) et chaque soir, en rentrant je vois trois ponts : je prends toujours celui du milieu, et tout va bien ! Ce soir, je n’ai bu que deux sho et j’ai vu deux ponts ; ne sachant que faire, j’ai pris à tout hasard celui de gauche et je suis tombé à l’eau ! »
Le père : « Allons, rentrons ! »
Le fils : « Oh non ! pas encore ! Laisse-moi aller boire mon troisième sho de saké, et ça ira mieux. » Sitôt dit, sitôt fait, et le fils rentre sain et sauf à la maison par la voie naturelle. 

Source : http://danco.org/textes/zen.html