dimanche 24 février 2013

l'affiche inversée



Vous avez peut-être vu  ces derniers jours dans la région parisienne cette affiche. Elle mêle à la fois un match de rugby à venir et un film. Tout l’astuce consiste à jouer sur les mots : « belle journée pour vaincre / belle journée pour mourir ». Les annonceurs se partagent les frais de la campagne, les spectateurs sont interloqués et regardent plus attentivement l’affiche et, au final, tout le monde est content.
L’amusant de cette affiche est que l’on peut faire pivoter les jeux de mots. Imaginons que le film marche bien et que le Stade Français soit battu le 2 mars : cela aura été « une belle journée pour vaincre » pour le film et « une belle journée pour mourir » pour le Stade.  Les annonceurs auraient pu ajouter des jeux de mobiles pour changer régulièrement les phrases et créer ainsi le suspense.
L’idée est bonne : pourquoi ne pas la transposer dans d’autres univers ? Ainsi en politique : mettez aux présidentielles (ou aux municipales) les deux candidats en lice au second tour côte à côte avec des phrases tournantes : « vainqueur, vaincu » ; Chacun (les candidats et le public) aurait sa part de rêve. De même en cuisine : couscous ou pizza ce soir ?

Finalement, qui perd ou gagne (je reviens à l’affiche) n’a guère d’importance. Le rêve en amont a créé l’illusion.

samedi 16 février 2013

Les vieux ont la pêche !


Il y a un paradoxe. Les gens descendent dans la rue par centaines de milliers pour la retraite à 60 ans (ou moins), les jeunes collent des stickers du style « j’ai 20 ans et je veux une retraite » (vu lors des grandes manifs pour la retraite)… et les vieux veulent bosser ! J’en prendrai deux exemples : le premier est le succès du livre « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire »  qui parle d’Allan Karlsson un Suédois  qui a vécu une vie mouvementée (et continue à 101 ans), avec de longues plages de repos il est vrai. Le deuxième est l’article ci-dessus. 

Un monde étrange : les gens aspirent (parfois très jeunes) à la retraite et les vieux s’ennuient et veulent travailler. Un ami Anglais qui vit depuis un bon moment en France me disait : « donnons la retraite à tous à 40 ans. Ils seront heureux et après, comme ils auront peu d’argent, ils se remettront d’eux-mêmes à travailler ».

La retraite « pêche à la ligne » c’est pour ceux qui ne l’ont pas. Ceux qui l’ont, savent que le prix du matériel de pêche croit plus vite que l’inflation et... leur retraite.  

samedi 9 février 2013

Où sont les techniciens ?

Me voilà revenu d’un parc technologique en limite d’une grande agglomération. Tout est fait pour séduire les ingénieurs et techniciens qui sont la fierté de l’industrie française : de petits immeubles qui facilitent les rencontres, un environnement arboré,  un tramway pour faire moderne, de la neige pour se croire à la montagne,… En bref, une vraie ville à la campagne comme en avait rêvé Alphonse Allais.

 Il manque un élément toutefois, pas très important il est vrai, mais utile : les ingénieurs et techniciens qui vont faire vivre ce parc. Regardez la photo : personne dans les rues ou le tramway et seules quelques lumières de sécurité dans les bâtiments.
Ce n’est pas très important, ai-je écrit plus haut : en effet, à l’heure du numérique et du virtuel, ces mêmes ingénieurs et techniciens peuvent travailler à distance, communiquer et échanger, tout en étant au chaud chez eux ou… en Inde.

Même dans les tours des grands ensembles de bureaux (comme La Défense), 50% des bureaux sont libres à longueur de temps. Alors, peut-être vous demandez-vous, pourquoi construire de telles tours ?  Des parcs technologiques ?  
D’une part pour faire travailler le bâtiment et d’autre part pour donner l’impression d’avoir des emplois fixes. Vous ne me croyez pas ? Sachez que les usines d’automobile à la japonaise (type Toyota dans le nord de la France occupe deux fois moins d’espace au sol que les usines françaises.  Depuis mille ans, on aime bien bâtir des cathédrales et cela continue.      

dimanche 3 février 2013

Dis moi comment tu fais du velo et je dirai ta situation financière


J’ai croisé cette semaine cette femme qui marchait à côté de son vélo (ou plus exactement d’une des roues de son vélo). Je m’en suis étonné auprès d’elle : son vélo était-il bloqué ? Crevé ? Déraillé ? « Non, rien de tout cela » me rassura-t-elle. Simplement, les temps sont durs et elle économisait la gomme des pneus de son vélo. Regardez la couverture du magazine « Capital » : « Comment garder son train de vie ! » et vous aurez une idée de la situation. Remarquez, nous nous inquiétons peut-être pour rien. Nos députés débattent pendant 15 jours si nous sommes pour nos enfants des parents ou des pères/mères.

En attendant, cette situation m’ayant interpellé, j’ai observé les comportements des cyclistes et j’ai pu mesurer qu’il y avait trois comportements et quatre attitudes :
·         Les inconscients qui font du vélo comme d’habitude
·         Les prudents qui limitent leur usage du vélo
·         Et les craintifs qui laissent leur vélo au garage

Les attitudes dénotent le niveau des finances :
·         Il y a ceux qui ne font que du vélo sur le plat
·         Ceux qui ne l’utilisent qu’en montée (ils économisent sur les freins)
·         Ceux qui s’en servent en descente (ils économisent sur les pédales)
·         Et ceux qui roulent sur une roue alternativement.

Bien sûr, il y a un peu plus de riches chez les inconscients et de pauvres chez les craintifs. Cela n’est toutefois pas très significatif. La vraie dimension de l’attitude face à la crise se mesure plus dans l’attitude. En effet, certains riches qui voient leurs revenus baisser de 50.000 euros par mois à 45.000 euros peuvent être tentés de se restreindre. De l’autre côté, des pauvres qui sont obligés d’aller à vélo à leur travail pour éviter de payer la carte Navigo peuvent plus utiliser leur vélo. CQFD.