mardi 27 octobre 2020

Qu’avait trouvé Archimède ?


Mathématicien, inventeur, ingénieur, le vrai nom du savant était Archimède de Syracuse, et eurêka, ça signifie « J’ai trouvé » en grec ancien. 

Mais qu’avait-il donc trouvé? Selon la légende, le roi de Syracuse avait commandé à un orfèvre une couronne et lui avait donné l’or nécessaire à sa fabrication. La couronne réalisée était superbe et sa masse était identique à celle de l’or donné, mais le roi avait un doute : elle ne semblait pas faite d’or pur… Il demanda à son ami Archimède de s’en assurer sans détruire l’ouvrage. 

La notion de volume et surtout sa mesure sous ses formes complexes étaient alors inconnues à l’époque! En pleine réflexion, et en se plongeant dans une baignoire un peu trop pleine, il constata alors que celle-ci débordait et… Eurêka! Il avait trouvé comment mesurer et comparer le volume de la couronne à celui de l’or donné par déplacement d’eau. Il confirma ainsi que l’or de la couronne n’était pas pur. L’orfèvre fût condamné pour duperie, et la notion de masse volumique entra dans l’histoire. 

Même si cette anecdote est douteuse, on a donné le nom du célèbre savant à la fameuse « poussée d’Archimède», devenue loi ou théorème seulement au XVIe siècle.

La vie d’Archimède se termine aussi de façon légendaire : lors de la prise de Syracuse en -212 av. J.C., un soldat croise le savant traçant des cercles sur le sol. Troublé dans sa concentration, Archimède lui lance : « Ne dérange pas mes cercles ». Vexé, le soldat tue alors le vieillard de 75 ans. 

Source : https://www.quebecscience.qc.ca/14-17-ans/encyclo/eureka/

vendredi 16 octobre 2020

Que faites-vous de votre savoir ?


Dans cette vie la possession du savoir et du savoir-faire attirent l’attention des hommes. Les hommes aiment détenir le savoir. Mais, cette obsession de tout savoir nous mène souvent au péril. Savoir et savoir-faire doivent toujours et obligatoirement être suivi de partager. Car contrôler son savoir et refuser de le partager est égoïste quand on sait que le savoir est éphémère, qu’on ne peut tout savoir et qu’à plusieurs on fait progresser le savoir et son savoir. 

Si je vous conseille de transmettre c’est pour vous éviter le pire et vous le comprendrez sûrement après avoir lu cette histoire.

il était une fois un royaume, de loin le plus riche de tous les temps. Le roi possédait un grand savoir acquis auprès des plus grands sages de son temps. Ses ministres étaient aussi plein de savoirs grâce à des études chèrement payées dans de grandes universités. Les riches en savoir ne donnaient rien aux pauvres. Ils leur disaient : « faites-nous confiance ; nous savons ! ». Et les riches devenaient plus riches et les pauvres plus pauvres. 

Le quotidien de ce royaume s’écoulait ainsi tous les jours. La misère d’un côté et l’opulence de l’autre.  

Un jour, un sage venu de la nuit des temps apparut dans le royaume. La nouvelle parvint jusqu’au roi qui demanda de lui ramener l’étranger sur le champ. Le sage observa longuement le palais et constata l’ampleur de la richesse de ce royaume. Devant le souverain il ne s’inclina point. Le roi : « comment osez-vous rester debout devant le roi, lui qui sait tout ? » 

Le sage : « je ne vois pas de roi ici, devant qui dois-je m’incliner ?» Face à une telle insolence le roi perdit son sang-froid et ordonna de lui couper la tête. 

Mais les mains des soldats passaient à travers le corps de l’homme. Il n’était fait que du gaz et n’avait pas de corps. Le roi : « mais qui êtes-vous donc vieil homme et que voulez-vous ? » 

Le sage : « je suis le temps et ce que je veux, c’est rétablir la justice ». Le roi : « insinuez-vous que dans mon royaume il n’y a pas de justice ? » 

Le sage : « le savoir et l’opulence pour certains certes mais pas de justice » Le roi : « et comment comptez-vous vous y prendre pour rétablir votre justice ?» ? Le sage : « le temps s’en chargera. »

Sur ce, le sage disparut, le roi et ses ministres revinrent à leurs fêtes. 

Or, le sage avait le pouvoir de faire avancer et reculer le temps à sa guise. Il pouvait aussi faire tourner les chances. Alors il fit reculer le temps jusqu’au temps du père de l’actuel roi. Il fit tourner la chance du côté d’un paysan qu’il mit à la place de l’héritier du trône et l’actuel roi se retrouvait dans une petite cabane près d’un champ de maïs. 


Comme sortant d’un rêve il demanda au vieillard qui se trouvait dans la cabane avec lui : « mais où suis-je et qu’est-ce que je fais ici ?»

Le vieillard : « mais que t’arrives-t-il mon garçon, tu es chez toi.».

L’actuel roi : « comment osez-vous vieillard, je suis l’héritier du trône je vais vous faire exécuter sur le champ ». Il sortit en courant et se dirigea vers le palais où avait lieu l’investiture. Le fils du paysan changé en roi se demandait lui aussi ce qui lui arrivait. Mais le sage lui dit de se taire et de régner. 
L’actuel roi arriva à la porte du palais et se vit repousser par les gardes. Face à cela, il retourna chez le vieillard et resta hébété. Le vieillard lui dit : « mon fils, vas cultiver le champ au lieu de rester à ne rien faire, Nous serons punis si nous ne leur livrons pas la récolte à temps ».

Des jours passèrent et notre roi devenu paysan se résigna à accepter son sort. Le jeune homme se rendit compte de ce qui se passait dans son royaume. Il réalisa la souffrance que les pauvres enduraient au quotidien. 

Le jeune homme qui avait tout perdu décida de mener une révolte. Mais il fut arrêté et condamné à mort avec tous ses compagnons. Le jour de l’exécution, la chance tourna et à sa place se trouva le véritable fils du paysan. Il était redevenu roi. Il les gracia tous et décida de rétablir la justice dans son royaume. Tous purent développer leur savoir en fonction de leur goût et de leurs talents. Il arriva enfin à éradiquer la pauvreté et rétablir la justice. Mais il cherchait le sage. Celui-ci réapparut et salua le roi en se prosternant devant lui.

Le roi lui posa une question : « pourquoi vous prosternez-vous aujourd’hui alors que dans le passé ou le futur je ne sais pas trop vous aviez refusé ? » 

Le sage : « dans le futur ou le passé comme tu le dit tu n’étais pas mon roi mais celui de tes ministres et leurs épouses, car tu ne nourrissais qu’eux et tes soldats. Aujourd’hui tu es le père de tout le royaume et tu nourris tous tes sujets sans distinction de classe. C’est pour cela que je te salue comme un roi ».

Sur ce, le sage s’en alla et notre roi a su faire régner la justice jusqu’à sa mort.



Inspiré d’une histoire écrite par Djibouti (http://des-histoires.com/lire.php?histoire=8390)

 

Publiée le 12/02/2016

jeudi 8 octobre 2020

Qu’est-ce que le savoir ? La leçon de la 774ème nuit


Savez-vous que Shéhérazade se mit à raconter ses contes afin de ne pas être tuée par le Sultan ? Et comme il devait la faire tuer au matin, elle commençait une histoire dans la nuit mais ne la terminait pas au lever du jour. Voulant connaître la fin de l'histoire, le Sultan faisait reporter l'exécution. La nuit suivante, Shéhérazade finissait le conte, mais en commençait un autre tout de suite après. Cela dura mille et une nuits. Tant et si bien qu'il est raconté que le Sultan épargna Shéhérazade.

Lorsque fut la sept cent soixante-quatorzième nuit, Shéhérazade dit :

On raconte que dans une ville d'entre les villes, où l'on enseignait toutes les sciences, vivait un jeune homme beau et studieux. Bien que rien ne lui manquât, il était possédé du désir de toujours apprendre d'avantage. Il lui fut un jour révélé, grâce au récit d'un marchand voyageur, qu'il existait dans un pays fort éloigné, un savant qui était l'homme le plus saint de l'Islam et qui possédait à lui seul autant de science, de sagesse et de vertu, que tous les savants du siècle réunis. Malgré sa renommée, ce savant exerçait le simple métier de forgeron, comme son père avant lui et son grand-père avant son père.
Ayant entendu ces paroles, le jeune homme rentra chez lui, prit ses sandales, sa besace et son bâton, et quitta la ville et ses amis sur le champ. Il marcha pendant quarante jours et quarante nuits. Enfin il arriva dans la ville du forgeron. Il alla directement au souk et se présenta à celui dont tous les passants lui avaient indiqué la boutique. Il baisa le pan de la robe du forgeron et se tint devant lui avec déférence. Le forgeron qui était un homme d'âge au visage marqué par la bénédiction lui demanda :
_ Que désires-tu, mon fils ?
_ Apprendre la science. répondit le jeune homme.
Pour toute réponse le forgeron lui mit dans les mains la corde du soufflet de la forge et lui dit de tirer. Le nouveau disciple répondit par l'obéissance et se mit aussitôt à tirer et à relâcher la corde sans discontinuer, depuis le moment de son arrivée jusqu'au coucher du soleil. Le lendemain il s'acquitta du même travail, ainsi que les jours suivants, pendant des semaines, pendant des mois et ainsi toute une année, sans que personne dans la forge, ni le maître, ni les nombreux disciples qui avaient chacun un travail tout aussi rigoureux, ne lui adressât une seule fois la parole, sans que personne ne se plaignît ou seulement murmurât.

Cinq années passèrent de la sorte. Le disciple, un jour, se hasarda timidement à ouvrir la bouche :
_ Maître...
Le forgeron s'arrêta dans son travail. Tous les disciples, à la limite de l'anxiété, firent de même. Dans le silence il se tourna vers le jeune homme et demanda :
_ Que veux-tu ?
_ La science !
Le forgeron dit :
_ Tire la corde !
Sans un mot de plus tout le monde reprit le travail. Cinq autres années s'écoulèrent durant lesquelles, du matin au soir, sans répit, le disciple tira la corde du soufflet, sans que personne ne lui adressât la parole. Mais si quelqu'un avait besoin d'être éclairé sur une question de n'importe quel domaine, il lui était loisible d'écrire la demande et de la présenter au Maître le matin en entrant dans la forge. Le Maître ne lisait jamais l'écrit. S'il jetait le papier au feu, c'est sans doute que la demande ne valait pas la réponse. S'il plaçait le papier dans son turban, le disciple qui l'avait présenté trouvait le soir la réponse du Maître écrite en caractères d'or sur le mur de sa cellule.

Lorsque dix années furent écoulées, le forgeron s'approcha du jeune homme et lui toucha l'épaule. Le jeune homme, pour la première fois depuis des années, lâcha la corde du soufflet de forge. Une grande joie descendit en lui. Le Maître dit :
_ Mon fils, tu peux retourner vers ton pays et ta demeure, avec toute la science du monde et de la vie dans ton coeur. Car tout cela tu l'a acquis en acquérant la vertu de la patience !
Et il lui donna le baiser de paix. Le disciple s'en retourna illuminé dans son pays, au milieu de ses amis. Et il vit clair dans la vie.

D'après les Contes des Mille et une Nuits Ed. Bouquins 


jeudi 1 octobre 2020

Pas assez propre !

                                                     


Un jour , le Maître du thé regardait son fils occupé à balayer et a arroser l'allée du jardin.

« Pas assez propre ! » décréta le Maître quand son fils eut achevé sa tâche, et il le somma de recommencer.


 Après une heure de travail épuisant, jeune homme se tourna vers le Maître : « je ne peux rien faire de plus. J'ai lavé trois fois les dalles, arrosé les lanterne de pierre et les arbustes ; la mousse et les lichens brillent comme une verdure rafraîchissante. Je n'ai pas laissé la moindre brindille,  ni la moindre feuille sur le sol. 


- Jeune sot, le tança le maître.  Ce n'est pas ainsi qu'il convient de balayer une allée 

Sur ces mots,  le maître descendit dans le jardin, secoua un arbre il répondit çà et là des feuilles d'or et de pourpre, comme autant d'éclats d'un brocard automnale.  Car le Maître n'exigeait  pas seulement la propreté,  mais aussi une beauté qui ne parut point artificielle.  

 

Source : Okakura Kazuko, Le livre du thé, Picquier, 2006