samedi 25 mars 2023

Parlez moins, faites plus




Nos médias sont saturés de débats contradictoires à propos de tout et de rien.  Vos journées sont remplies d’échanges, sous forme de réunions ou d’entretiens informels. Tout cela a de l’utilité : échanger de l’information, partager des idées et prendre des décisions d’un commun accord. 

 

Oui, mais le plus souvent, les débats médiatiques sont sans fin et vos échanges avec vos collègues se traduisent par des décisions… imposées par le ou les plus forts. 

 

Dans son Tedx, Jimmy Mohammed, un médecin, nous explique que plein de biais (autorité, confirmation, négativité…) font que tous ces échanges ne font, le plus souvent, que nous conforter dans nos idées. 

 

Alors, se basant sur le principe des neurones miroirs, il nous suggère de nous arrêter de parler et d’avoir un ou des comportements exemplaires. Ce comportement peut être contagieux et inspirer notre entourage. 

 

Bien sûr, il y a des limites : certains peuvent en abuser, dans d’autres cas, il faut savoir mettre le holà, mais à l’exception de ces cas extrêmes, notre comportement agit indirectement sur les autres. 

 

Ne rien faire est différent de « faire rien ». Après tout, nous savons d’instinct que les comportements exemplaires peuvent avoir un impact sur nous. Nous modelons notre vie sur de très nombreux exemples de parents, professeurs, patrons, collègues… dont une attitude nous a marqué.   

 

Alors, lorsque vous transmettez du savoir, du savoir-faire ou du savoir-être, souvent le geste vaut mieux que la parole.

 

Vous commencez par quoi ?    

mardi 21 mars 2023

Une seule corde suffit parfois




Voici un texte d’André Sève qui m’a inspiré. 

« Un soir de concert, le célèbre violoniste Paganini (1782-1840) jouait avec tant de fougue qu’une corde se rompit, la plus fine, la chanterelle ; imperturbable, il continue de jouer. Une deuxième corde saute, puis une troisième. C’est presque la fin du morceau. Frénétiquement applaudi, Paganini termine en beauté avec l’unique corde restante, la grosse corde de sol.

En chemin dans la vie, une à une les cordes sautent. Mémoire capricieuse, levers difficiles, fatigue du soir. Combien de temps pourrons-nous jouer encore le concerto de la vie ?

Sans être un Paganini étincelant jusqu’au bout, on peut faire entendre des choses belles avec les cordes qui restent. Il faut les fréquenter en grande amitié plutôt que trop penser aux cordes disparues. »

Cette dernière corde, c’est aussi la plus grave, celle de la patience courageuse, de la sagesse. Ce n’est pas seulement au bout de la vie que les cordes sautent. Cela peut arriver à la fin d’un long projet, à un tournant de carrière, à un changement profond dans notre vie. 

C’est à partir de cette corde que nous pouvons finir notre partition et entamer un chemin de résilience. 

Pour ceux qui transmettent leur savoir, c’est aussi le moment où les sachants ont le sentiment d’avoir transmis beaucoup. Ils ne restent plus à leurs tutorés, à leur tour, découvrir le jeu avec une corde. Cela demande beaucoup de temps et de patience et cela ne se transmet pas. Cela s’acquiert par le travail et l’humilité. 

vendredi 10 mars 2023

Nous sommes tous des Carassius Auratus



Dans son livre « La physique des catastrophes » (Gallimard, 2007), Marisha Pessl imagine sa héroïne faisant un discours à l’occasion de son baccalauréat. Elle dit à ses condisciples :

 

« On n’accorde que peu d’importance au poisson rouge, le carassius auratus. Pourtant, celui-ci a une formidable leçon à nous enseigner. Vivre comme un poisson permet de supporter les évènements les plus difficiles.

 

Il s’adapte très vite à son environnement. Vous le mettez dans un petit bocal : il reste petit. Un grand ? Il grandit. Il peut vivre seul ou en groupe, en aquarium comme en bocal.

Vous pensez sûrement qu’il doit souffrir de n’avoir qu’une mémoire de trois secondes. Au contraire, c’est un don. Il ne souffre ni de ses faux pas, ni de ses erreurs. Et il redécouvre le monde avec émerveillement trente mille fois par jour ».

 

Qu’en retenir ?


Croyez en vos participants !

Donnez-leur de la liberté et de l’espace de pensée et ils vous étonneront : ils s’adaptent plus vite que vous ne le croyez à leur environnement.

Faites-les s’émerveiller : pas besoin d’être magicien. Ce sont eux les magiciens et si vous les impliquez, ils vous en feront la démonstration.

dimanche 5 mars 2023

Comment faites-vous face à un manque de concentration ?



Que vous soyez en train d’animer une réunion ou un atelier, vous avez sûrement ressenti le manque de concentration grandissant des apprenants.

Voici une caricature extraite d’un livre Nathan Hill, Les fantômes du vieux pays, Folio (2017). Le héros, Samuel, est professeur dans une université aux USA.

 

« En leur posant des questions, il espérait lancer une discussion. Mais rien. Aucune réaction. Les yeux vides. Rivés à leurs genoux ou à leur écran d’ordinateur. Comme toujours, Samuel est impuissant face aux ordinateurs. Il ne peut pas les éteindre.

 

Chaque salle de cours est équipée d’ordinateurs, il y en a un sur chaque table, l’université ne manque d’ailleurs jamais une occasion de s’en féliciter dans ses brochures : « un campus connecté ! Des étudiants en ligne avec le XXIème siècle !»

 

Aux yeux de Samuel, tout ce que l’école leur apprend, c’est à rester assis bien sagement derrière un ordinateur en faisant semblant de travailler. A feindre une concentration intense alors qu’ils sont, au choix, en train de consulter des résultats sportifs, leurs emails personnels, de regarder de vidéos ou juste de rêvasser. »

 

Ce texte écrit vers 2015 est à la fois actuel et passé.

 

Aujourd’hui, vous pourriez remplacer ordinateur par smartphone ou par un livre de gribouillis.

 

Comment sortir de ce phénomène ?

 

Trois suggestions :

1)     Leur faire utiliser leurs PC ou leurs smartphones pour effectuer des recherches sur le sujet et partager leurs résultats.

2)     Les faire travailler debout en sous-groupes autour de paperboards.

3)     Leur donner les réponses attendues sous une forme plus ou moins longue et leur demander d’écrire, en mini-groupes, un article ou de faire un interview, une mini-vidéo… pour résumer l’essentiel. 

 

Tout dépend du contexte. Ces trois suggestions ont le mérite de les sortir de leurs outils, de leur isolement et de leur passivité.

 

Et vous, comment procédez-vous ? Que suggérez-vous ?