samedi 28 janvier 2023

Et si votre chien était votre coach ?



1.   D’abord sa carte d’identité vous révèlerait qu’il n’est pas un loup domestiqué, mais a un ancêtre commun comme nous avec le singe.

2.     Ensuite, s’il vous parlait de sa méthodologie, il vous dirait qu’elle n’est pas basée sur la théorie de la dominance (cela est bon pour les animaux captifs), elle est plutôt basée sur la coopération. 

3.     Son approche est plutôt de favoriser des comportements opportunistes qui favorise plus l’apaisement que le conflit. 

4.     Il est un adepte du langage corporel et vous observera : cela en dit plus que vos paroles. 

5.     Tout comme nous, il est épris de liberté (la pyramide de Maslow s’applique à lui). Il cherchera à comprendre et déconstruire vos représentations, notamment sur ce qui vous stresse. 

6.     Son but est de s’apaiser et d’apaiser l’autre. 

7.     Au final, tout un programme basé sur l’attachement aux autres. 

 

Plein de choses à apprendre ou à réapprendre !

 

En bref, dans le coach canin, cherchez le chien plutôt que l’homme.

 

Adapté d’un texte de Thot Cursus

 

dimanche 22 janvier 2023

Peut-on mépriser le monde d’en-bas ?




Dans son livre « Blanc » (Gallimard, 2002), Sylvain Tesson nous raconte une longue randonnée dans les Alpes. Une racontée en hiver, hors-pistes, de refuge en refuge et loin du monde commun, le monde d’en-bas. Il se pose la question du regard distancié. 

 

« C'était un danger de l'alpinisme : croire que le surplomb physique autorisait à mépriser le monde d'en bas. L’analogie était facile entre l'air de cristal et l'esprit pur, la grande santé et la haute pensée. Cette symbolique de comptoir avait inspiré une littérature d'acier sur les vertus purificatrices de la montagne où se confondaient conquête du sommet et domination morale. En réalité le sommet ne rehausse jamais la valeur de l’être. L’homme ne se refait pas. Quand il atteint les altitudes splendides, il y transporte sa misère. L'histoire de l'exploration fourmille d'épisodes sordides vécus en des lieux enchanteurs : des alpinistes qui en viennent aux mains sur les sommets de cristal, des naufragés qui se percutent sous les cocotiers… L’homme a beau se propulser dans la beauté, il retombe toujours dans ses penchants. Le décor n'y fait rien ». 

 

Ce qui est valable pour les situations décrites peut aussi s’appliquer à notre quotidien. Dès que nous prenons un peu de recul par rapport à des personnes moins fortunées, des collaborateurs moins élevés dans la hiérarchie, des personnes vivant un peu loin de là où nous sommes, qui sommes-nous pour porter un regard que ce soit de jugement ou compatissant ?

 

Un texte qi fait réfléchir sur notre tendance à émettre parfois des jugements hâtifs. 

dimanche 15 janvier 2023

La transmission au-delà des mots



Tout au long de sa vie, Antoine de Saint Exupéry (1900-1944), a écrit ses pensées sous la forme d’un texte où un roi berbère enseigne la vie à son fils. Ce texte inachevé (« Citadelle », Folio, 2000), a été publié après sa mort. Il s’agit d’un texte, qui nous interroge à la manière des Essais de Montaigne. Parmi ces pensées, une a plus particulièrement retenu mon attention. Celle à propos de la transmission du savoir, à l’heure où celle-ci se résume souvent à des formations courtes, voire en e-learning.

 

« Il me paraît bien évident que, si je disposais d'une humanité encore inanimée et si je voulais l'éduquer et l'instruire et la remplir des mêmes mille mouvements divers, le pont du langage n'y suffirait point. Car certes nous communiquons, cependant les mots de nos livres ne contiennent point le patrimoine.. 

 

Ainsi de mon armée, s'il ne s'établit point de l'un à l'autre la continuité du contact qui fait de cette armée une dynastie sans rupture certes, ils recevront les enseignements de leurs caporaux et de leurs capitaines, mais les mots dont disposent ces derniers ne sont que réservoirs infiniment insuffisants pour transmettre de l'un à l'autre un acquis qui ne peut pas se dénombrer et ne s'exprime point en formules. 

 

Car il s'agit d'attitudes intérieures, et de points de vue particuliers, et de résistances, et d'élans et de systèmes de liaison entre les pensées et entre les choses… Et si je veux les expliquer ou les exposer je les démonte en leur parties et il n’en reste rien. 

 

Si vous rompez une fois le contact entre le meunier et son fils, alors vous y perdrez le plus précieux du moulin et sa morale et sa ferveur et les mille coups de main qui ne s'expriment pas et les mille attitudes et qui se justifient mal par la raison mais qui sont, car il y a plus d’intelligence dans les choses telles qu'elles sont que dans les mots. 

 

Et vous faites de l’homme une bête primitive et nue, ayant oublié que l'humanité dans cette démarche est celle d'un arbre qui croît et se continue de l'un à l'autre, comme la puissance de l'arbre dure à travers ses nœuds et ses torsades et la division de ses branches. »

 

J’ai le cas en tête d’une entreprise qui formait ses techniciens lors de stages de trois mois. Puis, cela a été éclaté en quelques stages d’un total de six semaines étalées sur un an. Et maintenant, ces mêmes stages sont en train de se réduire, les techniciens étant invités à consulter la documentation électronique et à appeler l’assistance technique. 

 

Y-a-t-il une corrélation entre cette évolution de la transmission et le turnover grandissant des jeunes embauchés ? Les causes en sont multiples, mais cette perte de sens en est bien une. 

 

Et vous, que faites-vous à ce sujet ?