vendredi 23 février 2018

Le jardin du roi


Il y avait un jour un roi qui avait planté près de son château toutes sortes d’arbres, de plantes et de fleurs. Son jardin était d’une grande beauté. 
Chaque jour, il s’y promenait. C’était pour lui une joie et une détente.
Un jour, il dut partir en voyage. 

À son retour, il s’empressa d’aller marcher dans le jardin. Il fut désolé en constatant que les plantes et les arbres étaient en train de se dessécher. Il s’adressa au pin, autrefois majestueux et plein de vie, et lui demanda ce qui s’était passé. 
Le pin lui répondit : " J’ai regardé le pommier et je me suis dit que jamais je ne produirais les bons fruits qu’il porte. Je me suis découragé et j’ai commencé à sécher." 

Le roi alla trouver le pommier qui lui aussi se desséchait. Il l’interrogea et celui-ci dit : 
" En regardant la rose et en sentant son parfum, je me suis dit que jamais je ne serais aussi beau et agréable et je me suis mis à sécher." 

Comme la rose elle-même était en train de dépérir, il alla lui parler et elle lui dit : 
"Comme c’est dommage que je n’aie pas l’âge de l’érable qui est là-bas et que mes feuilles ne se colorent pas à l’automne. Dans ces conditions, à quoi bon vivre et faire des fleurs ? Je me suis donc mise à dessécher." 

Poursuivant son exploration, le roi aperçut une magnifique petite fleur. Elle était toute épanouie. Il lui demanda comment cela se faisait qu’elle soit si vivante. 
"J’ai failli me dessécher car au début je me désolais. Jamais je n’aurai la majesté d’un pin qui garde sa verdure toute l’année ; ni le raffinement et le parfum de la rose. J’ai commencé à mourir, mais j’ai réfléchi et je me suis dit : 

"Si le roi, qui est riche, puissant et sage, et qui a organisé ce jardin, avait voulu quelque chose d’autre à ma place, il l’aurait planté. Si donc il m’a planté, c’est qu’il me voulait moi, telle que je suis" et à partir de ce moment-là, j’ai décidé d’être la plus belle possible. »

source :www.lhibiscus

vendredi 16 février 2018

La harpe du bonheur

Il était une fois un homme, droit et sincère, appelé Samy, qui recherchait le Chemin du Bonheur. Un jour, il s’en alla trouver un vénérable Sage, dont on lui avait assuré qu'il pourrait le lui indiquer.

Devant sa tente, celui-ci, aimablement, accueillit Samy et, après lui avoir servi le traditionnel thé de l’Hospitalité, lui révéla enfin l'Itinéraire tant espéré : « Certes c'est loin d'ici, mais Tu ne peux pas Te tromper : Au cœur du village que je viens de Te décrire, Tu trouveras trois boutiques. Si Tu vas jusque-là, dans les trois Te sera, au bout du compte, révélé le Secret de la Perfection humaine et donc du Bonheur. » 

Enthousiasmé, Samy se mit aussitôt en chemin, et il fit bien, car celui-ci fut long. Sans se lasser, le Chercheur d'Absolu longea maintes vallées, chemina par maints cols et traversa maintes rivières, jusqu'à ce que, enfin, il arrive en vue du village au sujet duquel son cœur, très fortement, lui susurra :
« Oui, c'est là le Lieu ! Oui, c'est là ! »

Hélas, à l’intérieur de chacune des trois échoppes, Samy ne trouva, comme marchandises, dans la première que des rouleaux de fils d’acier de diverses longueurs et épaisseurs, dans la seconde des morceaux de bois disparates et, dans la troisième, des pièces de métal éparses. Las et découragé, il décida de sortir du village, pour, après son amère déconvenue, dans une clairière voisine, trouver quelque réconfort. 

La nuit venait de tomber. La Lune remplissait la clairière d'une suave lumière. Soudain se fit entendre une tout à fait sublime Mélodie. Mais de quel Instrument provenait-elle donc ? Samy se redressa tout droit, sauta sur ses pieds, et, lentement, s’avança en direction de la musicienne. Alors - ô stupéfaction - il découvrit que le céleste Instrument était une Harpe, faite, oui, de fils d'acier tendus sur des morceaux de bois assemblés grâce à des pièces de métal, précisément tout ce qu'il venait de voir exposé, éparpillé dans les trois échoppes du village. 

À cet instant précis, il comprit simultanément que le Bonheur est fait de l’union de nombreux éléments qui, sont déjà donnés aux êtres humains mais que la tâche des êtres humains aspirant à devenir  vivants  consiste précisément à  eux-mêmes réaliser l’harmonieux assemblage de tous ces éléments particuliers.