dimanche 30 juin 2013

SNCF : cherchez l'erreur !

La gare de Lyon, la SNCF aime bien jouer avec vous. En voici trois exemples :
  1.      Une porte grande largeur condamnée.  C’est clairement indiqué. Ce qui ne l’est pas, c’est l’issue de remplacement. Cherchez bien, elle se trouve exactement à l’opposé cachée derrière une buvette. Les personnes concernées n’étaient pas franchement heureuses de jouer à cache-cache, surtout que lorsque vous empruntez de telles portes, vous êtes en général chargés (de bagage ou d’âmes).  Moralité : voyagez léger (c’est peut-être cela le message) ou prenez votre temps.
  2.     Pour vous garantir un départ à l’heure, les portes se ferment deux minutes avant (Que fait le conducteur pendant ces deux minutes ? Mystère !). Par contre, un train est estimé à l’heure s’il a moins de dix minutes de retard. C’est un peu comme la Poste : relever les lettres de plus en plus tôt pour garantir une livraison le lendemain (ou le surlendemain). 
  3.     Le troisième exemple est plus étonnant.  Mercredi 19 juin, vers 13h15, les hauts parleurs de la SNCF ont diffusé pendant environ 10’ le message suivant : « ne tenez pas compte du message qui va suivre ». Puis, après 10’ de minutes de préparation psychologique, les hauts parleurs ont HURLE : « Suite à un accident, veuillez évacuer la gare immédiatement et prenez en charge les personnes qui ont du mal à se déplacer ». Et alors ?

a.      Le message d’avertissement préalable était uniquement en français quand le message d’alerte était en français, en anglais et en italien. Moralité : vive les étrangers, mais qu’ils se débrouillent.
b.      Le choix du moment était opportun : l’arrivée du train de Milan et d’Annecy coïncidait avec le lancement à plein tubes de l’alerte, d’où une certaine panique parmi les arrivants.


Souriez ! « Tout est possible à la SNCF », comme le disait autrefois un slogan de campagne de pub !  

samedi 22 juin 2013

Pour faire lire, écrivez sur les murs

« Ce n’est pas beau d’écrire sur les murs dans la rue et en plus c’est interdit (loi de juillet 1881) !  Donc vite, il faut nettoyer les murs de tous ces dessins et textes honteux qui prolifèrent. Après cela, on pourra se concentrer sur l’essentiel : redonnez le goût de la lecture et notamment de la poésie. » Voilà, en gros, ce que disent les braves gens.   

Oui mais…, et si la crise de la lecture et le désintérêt de la poésie ne tenaient pas à  tout autre chose ? Dans un monde où nous n’avons plein de tentation, l’effort est dur à faire d’aller chercher un livre et de le lire, alors que sans effort la musique et la vidéo s’offrent à nous.

Une solution : faire sortir les textes des livres et les mettre en face des yeux des personnes pour qu’ils redécouvrent des textes sans effort. Voici ce qui a été tenté rue Férou à Paris, dans le 6ème arrondissement, où « le bateau ivre » de Rimbaud est reproduit en grands caractères sur le mur. Cela ne laisse pas indifférent les piétons.     
  

Alors, à quand des œuvres classiques sur les grandes artères ? Imaginez Simenon sur le quai des Orfèvres (siège de la police)  à Paris ou  Voltaire… boulevard Voltaire ? 

vendredi 14 juin 2013

Le miroir de la Défense

Sur l’esplanade de La Défense, il y a quelques jardins lorsque vous descendez de la Grande Arche vers le pont de Neuilly.  Dans l’un de ceux-ci, tous les matins (et jusqu’en début d’après-midi) vous pouvez croiser un homme emmitouflé dans sa parka. Eté comme hiver, par beau temps ou sous la pluie, il occupe ce banc, « son » banc.

Je l’ai découvert du haut des fenêtres d’une entreprise qui surplombe ce square. Je l’ai vu sous le soleil (même froid) et sous la pluie toujours dans la même posture (il existe pourtant à 15 mètres de son banc des arcades bien couvertes sous lesquelles il aurait pu se protéger).

Je ne sais s’il est jeune ou vieux, compte tenu de sa posture. Il ne demande pas d’aumône et est en dehors des grands flux de circulation

Il est pour moi une interrogation, un miroir et une image. Une interrogation par son côté ermite au milieu d’un grand brassage de personnes de tous pays. Un miroir parce qu’il est à la fois, l’anti-société de consommation. Une image de  notre société égoïste.


Et pour vous, que représente-t-il ?          

jeudi 6 juin 2013

Que nous présagent les bulles ?


Je ne parle pas ici des bulles de savon ou de celles des bandes dessinées. Je souhaite m’entretenir avec vous des bulles de verre (ou autres matériaux similaires) qui commencent à enchâsser nos monuments.  

Voici une photo de la gare de Strasbourg, ou comment une belle façade a disparu sous une telle bulle.  Quelle signification donner à cette réalisation : une protection contre les intempéries ? Un rempart contre l’érosion ? Un écrin de protection ?  Peut-être tout cela à la fois, peut-être autre chose encore.

Une bulle facilite le maintien en l’état, mais elle ne permet guère l’adaptation de l’objet protégé au fil des années. En effet, un bâtiment vit et doit s’adapter à la fois à l’érosion et aussi aux nouvelles habitudes de ses usagers.  C’est là tout le débat. Si nous avons le Louvre aujourd’hui par exemple, c’est parce que les Rois successifs puis les républicains qui ont géré le bâtiment, l’ont agrandi, transformé, revu (après le gigantesque incendie de 1870)… Il n’est pas dit que ces anciens propriétaires le reconnaîtraient aujourd’hui. Si, à l’opposé, l’un d’entre eux l’avait mis sous bulle, il y a de grandes chances qu’il ne serait pas le magnifique bâtiment qu’il est devenu aujourd’hui.

Le risque de mettre sous bulles est de fossiliser le bâtiment et de bloquer  (a minima) son évolution extérieure. Nous avons beau être dans un changement profond de notre style de civilisation, nous donnons par ce biais le sentiment de vivre sur nos acquis et d’encenser le passé en le figeant.


Avec de telles bulles, ni la Tour Eiffel, ni la pyramide du Louvre n’auraient vu le jour. D’ailleurs qui nous dit qu’un jour on ne mettra pas la Tour Eiffel sous bulle ?