vendredi 31 août 2018

Variante bretonne de Tom Pouce : Le p’tit Birou

"Il y avait une fois un petit birou qui était caché sous une feuille de brou; la feuille chi ; la vache le manji.
La mère au petit birou alla le chercher, elle l'appela, mais le petit birou ne pouvait pas répondre parce qu'il était dans le ventre de la vache. Alors la mère alla chercher le boucher, et le boucher tua la vache. Dès qu'elle fut tuée, "le bouyé chi à bas", et le petit birou était dans le bouillé. Aussitôt une poule qui se trouvait là mangea le bouillé. La mère bien chagrine courut après la poule et la força à vomir. La poule rejeta le bouillé, et la mère retrouva son petit birou.
Le petit birou fut bien content d'être délivré. Il prit un cheval et le conduisit dans une maison où il y avait une belle fille. La fille mena le cheval boire, mais en route lui cassa une jambe. Le petit birou dit que la fille serait à lui, puisqu'elle avait abîmé son cheval.
Il la mit dans un sac et porta le sac chez sa marraine. Pendant qu'il n'était pas là, la fille appela la marraine. Et la marraine mit son vieux chien à la place de la fille. Quand le petit birou fut revenu, il installa le sac sur son dos. Les griffes du chien le grattaient.
Alors il s'arrêta dans un champ pour ouvrir le sac. Et le vieux chien s’en alla !
Je n’en sais pas plus long.
"

Signification de quelques termes

Birou, garçon;
Brou, lierre;
Chi, tomba;
Manji, mangea;
Le bouyé chi à bas, les entrailles tombèrent à terre.

Source : http://www.contes-et-merveilles.com/contes/sources-variees/etudes-mythologie-et-divers

vendredi 24 août 2018

Un chat vertueux

Dans les temps les plus anciens, existait un chat vertueux, appelé « chat d’Ighnaïn ». Il était connu pour sa bonté, son intégrité et sa fidélité. Il était très apprécié dans son entourage. Comme il ne pouvait pas s’acquitter des travaux assumés par les hommes, la famille qui l’avait adopté l’affecta aux courses. Un jour d’été, il fût chargé d’apporter le déjeuner aux moissonneurs. Dans son panier, il avait une grande quantité de nourriture : pain, huile, beurre, miel, lait… Sur son chemin, il tomba sur un hérisson qui semblait souffrir. Il marchait péniblement en poussant des gémissements de douleur : « aïe, aïe, aïe… ». Il s’apitoya sur son sort, s’approcha de lui et lui proposa son aide : 
- Que puis-je pour vous ? 
Celui-ci, d’une petite voix à peine audible, le supplia : 
- Âme charitable, je vous prie de me transporter jusqu’à ma demeure, elle est sur votre chemin. J’ai trop mal, je n’arrive pas à marcher.
Sans hésiter, le chat se pencha sur lui, le ramassa délicatement et le posa doucement au fond du panier. Une fois bien installé dans le panier, le hérisson se frotta les pattes. Il arbora un large sourire et se mit à saliver. Il jubila face à un tel banquet. Ce fut avec voracité, qu’il puisa dans le miel, le beurre… Une fois rassasié, il s’adressa à son bienfaiteur : 
- Âme charitable, je vous prie de me déposer ici, je suis arrivé à destination. Je vous serai reconnaissant toute ma vie.

Mais avant de s’en aller, feignant une révérence en signe d’adieu, il prit soin d’enduire de beurre rance la queue du chat. Ne se doutant de rien, bercé par l’euphorie d’avoir accompli un geste charitable, le chat continua son chemin en chantonnant : « miaou, miaouou… ». Quand ils l’aperçurent, les moissonneurs tenaillés par la faim se précipitèrent à sa rencontre et lui arrachèrent le panier. Dès qu’ils y jetèrent un regard, ils se figèrent et échangèrent des regards consternés : il y avait très peu de nourriture. Ils interrogèrent le chat qui nia catégoriquement avoir puisé dans le contenu du panier. 
- Si ce n’est pas toi, qui est le coupable à ton avis ? 
- Je vous jure que je ne sais pas. C’est vraiment un mystère.

Décontenancés, les moissonneurs s’approchèrent du suspect à la recherche d’un indice qui prouve sa culpabilité. Il dût ouvrir la bouche : il n’y avait ni trace de nourriture ni odeur du beurre. On passa au crible fin ses pattes, il n’y eut rien à signaler. Mais dès que les nez flairèrent la queue, ils furent envahis par l’odeur du beurre rance et crièrent tous : 
- C’est elle la coupable ! C’est elle la voleuse ! C’est ta queue ! 
Furieux contre sa queue, le chat se tourna vers elle, la secoua, lui fit mordre la poussière en lui disant : 
- Quand tu me suivais et m’obéissais, je te reconnaissais mienne. À présent, tu oses me trahir et manger à mon insu, tu me fais honte espèce de chapardeuse. Je te renie ! Je te renie ! lui cria-t-il fou de rage. Et d’un coup de dents, il la cisailla. Comme une ordure, il la jeta loin de lui.

jeudi 16 août 2018

Le roi tisserand

Dans les temps anciens, il y avait un puissant sultan du nom de Haroun El-Rachid. Il était le calife de Baghdâd. Ce monarque avait une femme de grande intelligence et de bon conseil. Un jour, elle insista auprès de lui : « Monseigneur, le pouvoir est capricieux et la vie pleine de surprises ! Apprends un métier manuel. Les mains, on les emporte toujours avec soi. Un jour ou l’autre l’apprentissage d’un métier révèlera son utilité ! ». 

Le Calife accepta et choisit l’art du tissage et de la broderie. Il fit venir un grand maître tisserand-brodeur et commença son apprentissage. Plus que le tissage des tapis, il affectionnait la broderie au fil d’or. Par amour du cheval, il inclinait au travail minutieux sur le cuir destiné aux selleries. Mais son érudition le poussait à la calligraphie pour orner les couvertures des manuscrits. Durant sept longues années, il partagea son temps entre ses responsabilités et sa nouvelle passion pour la broderie fine.

Mais Haroun El-Rachid était réputé pour son sens aigu de la justice et du bien public. Accompagné de son vizir, il avait l’habitude de se déguiser en simple marchand et de se glisser au milieu de la foule pour s’enquérir de la vie de ses sujets. Un soir, pour une raison inconnue, il s’en fut seul à travers de sombres ruelles. Il marchait quand, soudain, il tomba au fond d’un trou. C’était un piège préparé par des bandits détrousseurs qui devinrent furieux de le trouver sans bourse et les poches vides. Il n’eut la vie sauve qu’en leur faisant une juteuse promesse: « Je suis tisserand et jamais vous ne trouverez une personne qui sache tisser et broder mieux que moi ».

C’est ainsi qu’il se retrouva esclave parmi les esclaves. De l’aube au crépuscule, il tissait des tapis et exécutait de magnifiques broderies que le maître revendait à prix d’or. 

Tandis que sa police le recherchait inlassablement dans tout le royaume, le roi mûrissait un projet pour recouvrer sa liberté. Il attendait patiemment le moment propice car l’infinie cupidité de son geôlier était un atout. Un jour, alors que ce dernier lui exprimait sa satisfaction en soupesant les pièces d’or dans ses mains, le calife lui proposa : « Apporte-moi une étoffe en velours noir et du fil d’or de belle facture ! Je te façonnerai une somptueuse broderie, jamais vue de mémoire de commerçant. L’épouse du Calife t’en donnera une fortune ». Aussitôt, on fit remettre à l’esclave le tissu et une bobine de fil d’or. Il ne fallait pas perdre un instant. Le roi tisserand, maître de son art, tissa à l’aiguille une broderie en relief représentant un oiseau posé sur un délicat épi de blé. Un véritable chef d’œuvre !

Le maître des esclaves se précipita au palais avec sa précieuse étoffe sous le bras. Il demanda audience et fut reçu. Il déroula la magnifique pièce devant la sultane qui poussa un murmure de ravissement : « Ho ! Cela ferait un somptueux vêtement de cérémonie ! ».

Mais à l’observation, un détail attira son attention. En effet, l’épi de blé sur lequel l’oiseau était posé demeurait bien droit. Or le poids de l’oiseau aurait dû le faire pencher. Intriguée, elle regarda de plus près. Elle sentit soudain son cœur bondir dans sa poitrine. Elle venait de reconnaître la dextérité de l’aiguille de son mari. Ne laissant rien paraître de son émotion, elle poursuivit attentivement l’observation des motifs. Méthodiquement. Jusqu’à y déceler le message secret calligraphié qu’elle avait pressenti. Le roi indiquait l’endroit précis où il était détenu. Sur le champ, elle fit arrêter le maître des esclaves et fit libérer le sultan.

C’est depuis cette époque que l’ont dit : « L’apprentissage d’un métier révèle toujours un jour ou l’autre son utilité ! »
Source : https://www.conte-moi.net/contes/roi-tisserand

jeudi 9 août 2018

Commandement ou exemplarité ?


Un vieux moine demandait à l’archevêque s’il devait commander à ses frères qui vivaient avec lui dans la communauté.
— Non, répondit l’archevêque Pimen ; non, prêche par l’exemple, ils verront et ils obéiront d’eux-mêmes. 
— Mais eux-mêmes désirent qu’à titre de doyen, je les commande.
— Je ne te le conseille pas, reprit l’archevêque ; sois pour eux l’exemple, et non le dictateur ; tout ira bien, tout sera ponctuellement exécuté ; et, malgré tous les obstacles, personne ne se plaindra.

Source : Tolstoï

jeudi 2 août 2018

Jack et le haricot magique

Jack est un garçon qui vit seul avec sa mère, qui est veuve. Leur seul moyen de subsistance est le lait que donne leur unique vache. Un matin, ils se rendent compte que leur vache ne donne plus de lait. La mère de Jack décide alors d'envoyer son fils la vendre au marché.
En chemin, Jack rencontre un vieil homme à l'allure étrange et qui salue Jack en l'appelant par son prénom. Il parvient à convaincre Jack d'échanger sa vache contre des haricots qu'il dit « magiques » : si on les plante pendant la nuit, le matin ils auront poussé jusqu'au ciel ! Quand Jack revient chez lui sans argent mais avec, seulement, une poignée de haricots, sa mère se met en colère et jette les haricots par la fenêtre. Elle punit son fils pour sa crédulité en l'envoyant au lit sans souper.
Tandis que Jack dort, les haricots poussent dans le sol et, au matin, une gigantesque tige de haricots a poussé à l'endroit où ils ont été jetés. À son réveil, quand Jack voit l'énorme tige montant jusqu'au ciel, il décide directement de grimper à son sommet.
Tout en haut, il trouve une large route, qu'il emprunte, et qui le conduit à une grande maison. Sur le seuil de la grande maison se tient une grande femme. Jack lui demande de lui offrir à déjeuner, mais la femme le met en garde : son mari est un ogre et, si Jack ne tourne pas les talons, c'est lui qui risque de servir de déjeuner à son mari. Jack insiste, et la géante lui prépare à manger. Jack n'est pas arrivé à la moitié de son repas, que des bruits de pas se font entendre, qui font trembler toute la maison. La géante cache Jack dans un fourneau. L'ogre arrive et, immédiatement, il sent la présence d'un humain :
La femme de l'ogre dit à celui-ci qu'il se fait des idées. Après que l'ogre a mangé, Jack le voit prendre quelques sacs dans un coffre et compter les pièces d'or qu'ils contiennent jusqu'au moment où il s'est endormi. Alors, Jack sort du four sur la pointe des pieds, et il s'échappe en emportant l'un des sacs d'or. Il descend la tige de haricots et ramène l'or à sa mère
L'or permet à Jack et à sa mère de vivre pendant un certain temps, mais arrive un moment où il n'y en a plus, et Jack décide de remonter en haut de la tige de haricots. Sur le seuil de la grande maison, il trouve de nouveau la géante. Tout se passe comme la fois précédente mais, cette fois, Jack parvient à dérober une oie qui, à chaque fois qu'on dit « ponds », pond un œuf d'or. Il la ramène à sa mère.
Bien vite, Jack, insatisfait, éprouve l'envie de remonter au sommet de la tige de haricots. Une troisième fois, il escalade donc la tige mais, au lieu d'aller tout droit jusqu'à la grande maison, quand il arrive près de celle-ci, il se cache derrière un buisson et attend, avant d'entrer chez l'ogre, que la géante soit sortie chercher de l'eau. Après le déjeuner, l'ogre demande à sa femme de lui apporter sa harpe d'or. La harpe chante jusqu'à ce que l'ogre se soit endormi. Au moment où Jack s'empare de la harpe, celle-ci appelle son maître l'ogre avec une voix humaine, et l'ogre se réveille. L'ogre poursuit Jack, qui s'est emparé de la harpe, jusqu'à la tige de haricots. L'ogre descend la tige derrière Jack mais, une fois que Jack est arrivé en bas, vite, il demande à sa mère de lui donner une hache, dont il se sert pour couper l'énorme tige. L'ogre tombe et « brise sa couronne ».
Jack montre à sa mère la harpe d'or, et grâce à elle, et en vendant les œufs d'or, ils deviennent tous les deux très riches. Jack épouse une grande princesse. Et ils vivent par la suite heureux pour toujours ?
 Source : conte populaire anglais