dimanche 11 février 2024

Quelle est votre espérance ?

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ? Qu’est-ce qui vous donne envie d’aller travailler ? 

Qu’est-ce qui vous donne de changer de voie ?

 

Voilà des questions que nous nous sommes tous posés à un moment ou un autre de nos vies privés et professionnelles. Suis-je sur la bonne voie ? Dois-je accepter un changement proposé ?

 



J’avais déjà parlé ici d’un des maître de ce sujet, Victor Frankl, pour qui une vie ne vaut que par le sens qu’on lui donne. 

 

Alors, si vous vous posez, ou vous vous êtes posé cette question, je vous propose ce texte de Charles Péguy  (extrait de « Le porche du mystère de la deuxième vertu », Gallimard, 2008). 

 

Je prends ici le mot « Espérance » au sens de … « sens », la Foi au sens de croyance, raison et démarche spirituelle et la Charité au regard sur les autres.  

 

« la Foi que j'aime le mieux, dit Dieu, c'est l’Espérance. La i ça ne m'étonne pas. Ce n'est pas étonnant. J'éclate tellement dans ma création. 

 

La Charité, dit Dieu, ça ne m'étonne pas. Ça n'est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d'avoir un cœur de pierre, comment n'auraient-elles point charité les unes des autres. 

 

Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'Espérance. Et je n’en reviens pas.  l'Espérance est une toute petite fille de rien du tout qui est venue au monde le jour de Noël de l'année dernière. C'est cette petite fille de rien du tout, elle seule, portant les autres qui traversa les mondes révolus. 

 

La Foi va de soi.  La Charité va malheureusement de soi. Mais l'Espérance ne va pas de soi. L'Espérance ne va pas toute seule. Pour espérer,  mon enfant, il faut être bienheureux,  il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce. 

 

La Foi voit ce qui est.  la charité aime ce qui est. 

 

L’Espérance voit ce qui n'est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n'est pas encore et qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé. Sur la route montante. Traînée, pendue au bras des grandes sœurs qui la tiennent par la main, la petite Espérance s'avance. Et au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l'air de se laisser traîner. Comme un enfant qui n'aurait pas la force de marcher. Et qu’on traînerait sur cette route malgré elle. 

 

En réalité c'est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne,  et qui fait marcher le monde.  Et qui le traîne. Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite. »

 

Alors, quelle est votre Espérance ?  Cela se travaille aussi.