mardi 26 janvier 2021

la légende des Amazones


Un peuple uniquement composé de femmes guerrières. C’est comme ça qu’Aristote nous décrit les amazones. 


D’après un autre historien grec, Hérodote, le nom « amazone » signifierait « sans poitrine », ce qui fait que les Grecs les décrivent le sein droit coupé volontairement pour n’être pas gênées pour tirer à l’arc. Vous aurez compris qu’il n’y a pas de mec amazone. Uniquement des femmes. 

Pour concevoir, elles vont chasser deux ou trois hommes bien obligés de copuler, peut-être par plaisir vu qu’elles sont super-sportives. Peut-être aussi parce qu’ils seraient tués s’ils ne s’exécutent pas. Raide tout court vaut mieux que raide mort. Elles choisissent des mecs au top. Tel Thalestris, reine des amazones qui vient voir Alexandre le Grand pour lui proposer de lui faire un enfant au motif que « Par ses exploits, il était en effet le plus brave de tous les hommes tandis qu’elle l’emportait sur le reste des femmes par sa force et sa bravoure. Celui qui naîtrait de parents excellents surpasserait donc le reste de l’humanité ». Et l’historien Quinte-Curcus qui a écrit cette histoire d’ajouter la plume coquine « treize jours furent consacrés à satisfaire la passion de la reine ». 

On n’a jamais trouvé de trace vraiment tangible de leur existence, si ce n’est une centaine de tombes de femmes guerrière pas très loin de l’endroit où Aristote les plaçait sur la carte. Mais il y a eu des peuples qui leur ressemblaient : Au XVIe siècle, un explorateur espagnol nommé François d’Orellana parle d’une tribu de femmes qui l’ont attaqué sur le fleuve Maragnon, qui devient d’ailleurs le fleuve des amazones pour les Européens après cette histoire qui est corroborée par un Français nommé André Thevey passé pas loin à la même époque et qui parle de guerrières qui ont la funeste habitude de pendre leurs prisonniers par le pied et de les laisser mourir. Ce qui est avéré, en revanche, c’est la présence d’escouades ou même de régiments de femmes en Afrique dans le royaume du Dahomey au XVIIIe siècle (voir photo ci-dessus), du côté du Sénégal à la même époque, ou chez les Zoulous au XIXe siècle. 

 

Source : https://www.francebleu.fr/

mercredi 20 janvier 2021

la boule de cristal


Il était une fois une magicienne dont les trois fils s’aimaient fraternellement ; mais elle n’avait pas confiance en eux et croyait qu’ils voulaient lui ravir son pouvoir. Elle changea l’aîné en aigle, il habitait sur un pic rocheux et on le voyait parfois monter et descendre dans le ciel en décrivant de grands cercles. Le deuxième fut changé en baleine, il vivait dans les profondeurs de la mer et l’on ne voyait de lui que le jet d’eau puissant qu’il lançait parfois en l’air. 

 

Craignant d’être changé lui aussi en bête féroce, en ours ou en loup, le troisième fils prit secrètement la fuite. Or, il avait entendu dire qu’au château du soleil d’or il y avait une princesse enchantée qui attendait sa délivrance : mais chacun devait pour cela risquer sa vie, vingt-trois jeunes gens avaient déjà péri d’une mort lamentable, et il ne restait plus qu’un essai à faire, après quoi personne n’aurait plus le droit de se présenter. Et comme son cœur était sans crainte, il résolut de se rendre au château du Soleil d’or. Il avait longtemps déjà erré à l’aventure sans pouvoir le trouver quand il s’engagea dans une grande forêt dont il ne parvint pas à découvrir l’issue. Soudain, il aperçut au loin deux géants qui lui faisaient signe de la main et lui dirent quand il les eut rejoints :
- Nous nous querellons à propos d’un chapeau, pour savoir à qui il doit appartenir, et comme nous sommes aussi forts l’un que l’autre, aucun de nous ne peut l’emporter ; les petits hommes étant plus malins que nous, nous te demandons de trancher la querelle.
- Pourquoi vous quereller au sujet d’un vieux chapeau ? demanda le jeune homme.
- Tu ne sais pas quelles vertus il a : c’est un chapeau magique, celui qui le met peut faire le souhait d’être transporté où il veut, et à l’instant il y est.
- Donnez-moi le chapeau, dit le jeune homme, je vais m’éloigner un peu et quand je vous appellerai, faites une course, celui qui m’aura rejoint le premier aura le chapeau. »
Il se coiffa du chapeau et s’en alla, mais comme il pensait à la princesse, il oublia les géants et continua son chemin. 

 

Tout à coup, il s’écria en soupirant du fond du cœur : « Ah, que ne suis-je au château du soleil d’or ! » Et à peine les mots furent-ils sortis de ses lèvres qu’il se trouva sur une haute montagne, devant la porte du château.
Il entra et traversant toutes les pièces, il trouva la princesse dans la dernière chambre. Mais quelle ne fut pas sa frayeur en la voyant : elle avait un visage de couleur cendre et tout ridé, des yeux troubles et des cheveux rouges.
- Êtes-vous la princesse dont tout le monde vante la beauté ? demanda-t-il.
- Ah, répondit-elle, ce n’est point-là ma vraie figure, les yeux des hommes ne peuvent me voir que sous cet aspect hideux, mais afin que tu saches quelle est mon apparence, regarde dans ce miroir, il ne se laisse pas tromper, il te montrera mon image telle qu’elle est en réalité. »

Elle lui tendit le miroir et il contempla l’image de la plus belle fille du monde, et il vit des larmes de tristesse lui rouler sur les joues. Alors, il dit :
- Comment peut-on te délivrer ?  
- Il te faut te faut te procurer la boule de cristal et la tenir devant le magicien pour briser son pouvoir, alors je reprendrai ma vraie forme. Ah, ajouta-t-elle, plus d’un a déjà trouvé la mort à cause de cela, et toi tendron, tu me fais pitié de t’exposer à de si grands dangers.
- Rien ne me retiendra, dit-il, mais dis-moi ce que je dois faire.
- Tu sauras tout, dit la princesse ; en descendant la montagne sur laquelle se trouve le château, tu verras en bas, près d’une source, un auroch sauvage auquel tu devras livrer combat. Et si tu réussis à le tuer, il sortira de son corps un oiseau de feu qui porte dans son ventre un œuf incandescent, lequel contient une boule de cristal en guise de jaune. Mais il ne laissera pas tomber l’œuf qu’il n’y soit forcé, et s’il tombe par terre, il s’enflammera et brûlera tout alentour, et l’œuf lui-même fondra et avec lui la boule de cristal, et toute ta peine aura été en vain. »

Le jeune homme descendit à la source, où il trouva l’auroch haletant qui l’accueillit par des beuglements. Après une longue lutte, il lui enfonça l’épée dans le corps et il s’affaissa. 

 

Aussitôt il en sortit un oiseau de feu qui voulut s’envoler, mais l’aigle, le frère du jeune homme qui s’en venait en fendant les nuages, fondit sur lui, le chassa vers la mer et le perça de son bec de telle sorte que dans sa détresse, il laissa tomber l’œuf. Or il ne tomba pas à la mer, mais sur une cabane de pêcheur qui se trouvait sur la rive et qui se mit tout de suite à fumer, comme si elle allait être la proie des flammes. 

 

Alors des vagues hautes comme des maisons se soulevèrent, inondèrent la cabane et vinrent à bout du feu. C’était l’autre frère, la baleine, qui était venu à la nage et avait fait jaillir l’eau. Quand l’incendie fut éteint, le jeune homme chercha l’œuf et par bonheur il le trouva : il n’avait pas encore fondu, mais la coquille avait été fendillée par suite du brusque refroidissement, de sorte qu’il put sortir la boule de cristal sans l’endommager.


Quand le jeune homme alla trouver le sorcier pour lui présenter la boule, celui-ci lui dit : «Mon pouvoir est brisé, et à partir de maintenant, tu es le roi du château du soleil d’or. Grâce à cela, tu peux aussi rendre à tes frères leur forme humaine. » Alors le jeune homme courut retrouver la princesse et quand il entra dans sa chambre, elle y était dans toute la splendeur de sa beauté, et pleins de joie ils  échangèrent leurs alliances.

 

Les frères Grimm

mercredi 13 janvier 2021

Votre boite de Pandore



C’est reparti pour une nouvelle année de course contre le temps. Avant de repartir dans cette course à l’urgence, prenez quelques instants pour méditer sur cette version actualisée du conte mythologique de la boite de Pandore. 

 

 Pour se venger de Prométhée qui avait donné le feu aux hommes,  Zeus ordonna à Vulcain de créer une femme avec de nombreux dons : beauté, flatterie, amabilité, adresse, grâce, intelligence, mais aussi l’art de la tromperie et de la séduction. Il lui donna le nom de Pandore, qui en grec signifie "doté de tous les dons". Elle fut ensuite envoyée chez Prométhée. Épiméthée, le frère de celui-ci, se laissa séduire et finit par l’épouser. Le jour de leur mariage, on remit à Pandore un objet bizarre dans lequel étaient intégrés des messages dont de nombreux maux : urgence, non–écoute,  stress, intolérance, …. On lui interdit de l’ouvrir en dehors de deux moments dans la journée. Par curiosité, elle ne respecta pas la condition et tous les maux s’évadèrent pour se répandre. Seul un  message sur la zen attitude resta dans la boite, ne permettant même pas aux hommes de supporter les malheurs qui s’abattaient sur eux. C’est à partir de ce mythe qu’est née l’expression "boîte de Pandore", qui symbolise la cause d’une catastrophe.



Que contenait la boite funeste ?  Un smartphone ! Vous pouvez toujours imputer aux autres tous les malheurs du monde, mais nous sommes souvent les premiers responsables de nos soucis. Alors je vous invite, à faire preuve de plus de courage que Pandore. Sachez résister à la tentation d’ouvrir votre boite de pandore, je veux dire votre smartphone,  en permanence. Vous prendrez ainsi plus de recul et votre année 2021 sera plus paisible !