vendredi 29 septembre 2017

La porte noire

Il était une fois, au pays des mille et une nuits, un roi très critiqué pour ses actes de guerre. Une fois qu’il avait fait prisonniers tous ses ennemis, il les conviait dans une grande salle.
Le roi criait : « Je vais vous donner une dernière chance. Regardez tous à droite ».
Tous tournaient la tête vers une rangée de soldats armés d’arcs et de flèches, prêts à leur tirer dessus.
« Maintenant, disait le roi, regardez tous à gauche ».

Dans cette direction, les prisonniers pouvaient apercevoir une gigantesque porte noire d’aspect dantesque incrustée de crânes humains sanguinolents, de mains décharnées, de morceaux de cadavre en putréfaction. Une porte d’aspect infernal… qui les faisait frissonner d’horreur.
Le roi se positionnait au centre de la salle : « Ecoutez-moi tous. Que désirez-vous le plus ? Mourir transpercés par les flèches de mes archers ou bien tenter votre chance et passer le seuil de la porte noire ? Décidez-vous, je respecterai le choix de votre libre arbitre… »

Tous les prisonniers adoptaient le même comportement : au moment de se décider, ils approchaient de la porte géante, lui jetait un regard tourmenté et se prononçaient en tremblant : « Nous préférons mourir sous tes flèches ! » Aucun d’entre eux n’osait ouvrir la porte, imaginant quelle insoutenable destin il trouverait là derrière.

Mais un jour, la guerre fut terminée. Et un soldat qui faisait partie autrefois du peloton d’exécution des archers, osa interroger le roi : « Tu sais, grand roi, je me suis toujours demandé ce qu’il y avait derrière la porte noire ».
Le roi répondit : « Tu te souviens que je donnais le choix aux prisonniers ? Ils pouvaient pousser la porter ou opter pour une mort certaine. Eh bien, toi, vas ouvrir la porte noire ! »
Le soldat, frémissant, s’exécuta et la porte tourna sur ses énormes gonds grinçant. Un pur rayon soleil balaya le sol dallé. Alors le soldat ouvrit la porte en grand. La lumière inonda la salle. Elle provenait d’un paysage verdoyant. Le soldat vit un chemin qui montait au milieu des arbres. Et il comprit : ce chemin, c’était celui de la liberté !

Nous avons tous une porte noire dans l’esprit. Pour les uns c’est la peur de l’inconnu, pour les autres, un client difficile, la frustration, la crainte du ridicule, celle du risque, celle d’être rejeté, d’innover, de changer…Mais s’il est vrai qu’on peut perdre, il est également vrai qu’on peut gagner ! Derrière la peur, se trouve le rayon de soleil. Derrière le chaos apparent, il y a peut-être une nouvelle étape de votre vie, plus heureuse, plus sereine. Ne vous désespérez pas en temps de crise… avancez sans peur. Décidez de triompher !
Le courage est la résistance à la peur : la maîtresse et non l’absence de la peur.
Mark Twain


samedi 23 septembre 2017

Le miroir des apparences

Un jour, un vieux paysan tibétain se rend à la ville pour vendre sa récolte. Content car il a fait de bonnes affaires, il se promène dans le marché, posant ses yeux de ci, de là.
Quel est donc cet étrange objet brillant qu’il n’a jamais vu… C’est un miroir, mais il ne le sait pas ! Il  le place face à lui et voit ? son père ! Emu de n’être plus seul, il achète l’objet brillant et rentre chez lui.

Dans un coffre de sa chambre il dépose le miroir afin de voir le visage de son père quand la mélancolie l’empoigne.

Bien entendu, sa femme le surprend à ouvrir et à fermer le coffre les yeux brillants, et fort intriguée, un jour qu’il est aux champs, elle se rend dans la chambre, ouvre le coffre, se penche et voit ? … une femme dont la jeunesse est passée, les yeux grands ouverts de stupéfaction, la bouche ouverte sur un cri !

Verte de jalousie, elle accable son mari qui, le malheureux, invoque son père quand elle le somme de lui donner des explications quant à cette inconnue !

Une nonne passe par là, les entend se disputer et souhaitant les aider se penche à son tour sur le coffre avant de le refermer et de dire avec sérénité : « Il n’y a pas là de quoi vous quereller… c’est une nonne ! »

Conte raconté par Kalou Rinpoché lors de ses enseignements
(Patrick Lévy – Contes de sagesse)

Source : http://alicee.unblog.fr/2008/03/22/conte-et-legende-du-tibet/


vendredi 15 septembre 2017

Legende de Corée : le coq et le chien


Un jour, le coq et le chien se réunirent pour une conversation. Pour parler de quoi ?
Voici leur dialogue : - Oncle Chien, pourquoi êtes-vous né ?
- Je suis né pour vous prévenir des voleurs.
- Si votre mission est de m'avertir des voleurs, pourquoi n'aboyez-vous pas ?
- Eh bien, mon maître est un voleur. Comment pourrais-je aboyer ? Alors, toi Coq, pour quelle mission es-tu né ?
- Je suis né pour annoncer l'heure.
- Dans ce cas, pourquoi ne cries-tu pas ?
- Comme vous le savez, aujourd'hui, tout le monde a une montre.

Donc, on n'a pas besoin de mon service, et j'en suis très triste. J'ai envie de pleurer tout le temps. C'est la raison pour laquelle je pousse des cris n'importe quand, même au début de la soirée.