lundi 31 octobre 2022

Réussir son départ




Le Monde  en date du samedi 29 octobre  a publié un article de Marion Dupont « Réussir sa mort » qui retrace l’évolution du sens de cette expression depuis l’antiquité. 

 

Bref extrait : « S’éteindre dans son lit ou périr au champ d’honneur, partir entouré de ses proches ou pardonné de ses péchés… la définition du bien mourir fluctue en fonction des époques et s’imprègne des enjeux contemporains. Jusqu’aux débats actuels, qui opposent partisans de l’aide active à mourir à ceux qui soutiennent les soins palliatifs »

 

La lecture de cet article que je vous recommande m’a fait penser aux thèmes « réussir son départ d’une entreprise », ou plus largement « son départ de la vie professionnelle ». 

 

Là aussi, il y a eu évolution dans le temps. Nos grands-parents ont connu pour la plupart de longues carrières dans une seule entreprise, nos parents des carrières souvent coupés net par les restructurations et souvent des fins de carrière difficile pour arriver à la retraite. La génération actuelle vit des changements encore plus fréquents. Autrefois, l’indemnisation des départs n’était de fait qu’en cas de licenciement, aujourd’hui la rupture conventionnelle s’applique très souvent même dans le cas de démission. Indépendamment des restructurations, les départs volontaires sont le plus souvent liés à une mésentente avec son manager et, tout comme dans les divorces aujourd’hui, on n’accepte plus ou on n’a plus la patience de temporiser pour y remédier.

 

Alors, dans ce contexte, qu’est-ce que réussir son départ ? Le sujet est trop vaste pour être traité en quelques lignes, mais il y a des liens avec « réussir sa mort ». 

Il y a ceux qui se suicident en quittant brusquement, volontairement ou non, une entreprise. La rupture brutale laisse toujours des séquelles.

Il y a ceux qui meurent « au champ d’honneur » en prenant des risques, trop de risques et qui s’y brûlent les ailes : ils partent parfois auréolés de leur gloire perdue et parfois cassés par l’effort qu’ils ont fait.

Il y a encore ceux qui se laissent mourir à leur travail, désabusés et amers. 

Vous avez ceux qui en font une fête à chaque départ. 

Et je n’oublierai pas ceux qui partent la tête haute, en pardonnant à ceux qui les ont blessés.     

 

Pour ma part, j’ai quitté plusieurs entreprises, certaines poussés dehors et d’autres volontairement. J’ai dû vivre plusieurs de ces situations. Je mesure aujourd’hui, avec le recul, que cela se prépare, se travaille en amont par un travail sur soi. Dans un monde de plus en plus agité, retrouver une certaine distance par rapport aux évènements y aide.  

 

 Et vous, où êtes-vous ?

lundi 24 octobre 2022

Le travail, un sujet pour l’Académie Française ?


 


Dans cette période post-it, beaucoup de gens s’interrogent sur la ou les formes de travail les plus adaptées : retour au bureau, travail à distance, travail hybride avec 1, 2 ou plus de télétravail ? Les médias abondent d’articles et d’opinions vantant telle ou telle solution. 

 

Le débat est ouvert avec, à la clé, de nouvelles motivations des salariés ou la grande démission, voire du « brown out » (déconnexion mentale) ou le « bore out » (ennui). 

 

En fait, tout est question de définition. Nous (individus, organisations, collectivités) ne sommes pas clairs sur nos attentes respectives. Cela dépend de trois facteurs : 

 

·       La productivité : quelle est la forme de travail la plus adaptée ? Comment la mesurer dans une ère où le travail créatif est plus important que le travail à la chaîne ? Et puis, parlons-nous de productivité individuelle ou de productivité collective ? Il s’y ajoute enfin les notions de culture et de confiance. Les deux sont liés : en France, nous n’avons jamais eu trop confiance dans la capacité d’autonomie du collaborateur, d’où le besoin de l’avoir à l’œil, à l’oppose de la culture hollandaise par exemple. Quel est le sens du mot « productivité » aujourd’hui ?  

·       L’équipe : le travail peut-il se faire à distance ou pas ? L’équipe peut-elle fonctionner en mode hybride ? Quelle est la part des sédentaires obligés par rapport aux « nomades » ? Quel est le sens du mot « équipe » aujourd’hui

·       Le facteur social : l’esprit d’équipe est-il important ou non ?   La culture est-elle liée à la présence et à la proximité ? En bref, quelle est la définition de la culture d’entreprise ?

 

Plein de questions autour de la définition des mots que nous utilisons ! Il est temps que l’Académie Française nous aide à mieux définir ces mots pour que nous parlions le même langage.

 

dimanche 9 octobre 2022

Nous voulons souvent ce que nous ne possédons pas




Il y avait une fois un petit arbre couvert de feuilles aiguës. « Ah ! disait-il, mes voisins ont des feuilles agréables à voir. Les miennes sont comme des aiguilles. Je voudrais avoir...des feuilles d'or. »

 

La nuit vient, le petit arbre s'assoupit, et le lendemain matin il était transformé. Mais, à l'approche de la nuit, arrive un homme qui détache les feuilles d'or, les met dans son sac et s'enfuit.

 

« Ah ! dit le petit arbre, je regrette ces belles feuilles. Je voudrais avoir des feuilles de verre. » Le soir, il s'endort, et le lendemain matin il est de nouveau transformé. Mais le vent se lève, un orage éclate, et toutes les feuilles de verre sont brisées.

 

« Hélas ! murmure-t-il. Mieux vaudrait un vêtement de bonnes feuilles vertes et parfumées. »

 

A nouveau, le lendemain matin il est vêtu comme il l'a désiré. Mais l'odeur de ces feuilles fraîches attire les chèvres, qui viennent les ronger et le laissent entièrement nu.

 

En s'endormant ce soir-là, il regrette ses premières feuilles. Le lendemain matin il se réjouit de les voir reparaître sur ses rameaux.

 

Nous voulons souvent ce que nous n'avons pas, ce que nous ne possèdons pas. Nous pouvons également nous concentrer sur ce qui est présent chez nous et nous en réjouir.