dimanche 25 décembre 2022

Créez de la joie avec un de vos écrits



Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Voilà l’histoire à l’origine du Père Noël ou comment un petit conte dans un quelconque journal va être appelé à lancer un mouvement mondial de joie et... de commerce. Je souhaite qu’un de vos écrits ait la même prospérité. 

 

Ce tout premier conte du Père Noël, d'après Clément Clarke Moore, aété publié pour la première fois dans le journal Sentinel, de New York, le 23 décembre 1823. Le dessin ci-dessus est l’une des premières représentations imagées du Père Noël (dessin de Robert Weir en 1838). 

 

C'était la nuit avant Noël, dans la maison tout était calme. Pas un bruit, pas un cri, pas même une souris !

Les chaussettes bien sages pendues à la cheminée attendaient le Père Noël. Allait-il arriver ?

Les enfants blottis dans leur lit bien au chaud rêvaient de friandises, de bonbons, de gâteaux.

Maman sous son fichu, et moi sous mon bonnet et tous prêts à dormir toute une longue nuit d'hiver.

 

Dehors, tout à coup, il se fit un grand bruit !

Je sautais de mon lit, courais à la fenêtre, j'écartais les volets, j'ouvrais grand la croisée.

La lune sous la neige brillait comme en plein jour.

Alors, parut à mon regard émerveillé, un minuscule traîneau et huit tout petits rennes conduits par un bonhomme si vif et si léger qu'en un instant je sus que c'était le Père Noël !

Plus rapides que des aigles, ses coursiers galopaient, lui il les appelait, il sifflait, il criait :

"Allez Fougueux, allez Danseur, Fringant et puis Renarde, En avant Comète ! Cupidon en avant, Tonnerre, Éclair, allons, allons Au-dessus des porches, par-delà les murs ! Allez ! Allez plus vite encore !"

 

Comme des feuilles mortes poussées par le vent, passant les obstacles, traversant le ciel, les coursiers volaient au-dessus des toits, tirant le traîneau rempli de jouets

Et, en un clin d'œil, j'entendis sur le toit le bruit de leurs sabots qui caracolaient. L'instant qui suivit le Père Noël d'un bond descendait par la cheminée.

Il portait une fourrure de la tête aux pieds, couverte de cendres et de suie, et, sur son dos, il avait une hotte pleine de jouets comme un colporteur avec ses paquets.

Ses yeux scintillaient de bonheur, ses joues étaient roses, son nez rouge cerise, on voyait son petit sourire à travers sa barbe blanche comme neige.

Un tuyau de pipe entre les dents, un voile de fumée autour de la tête, un large visage, un petit ventre tout rond qui remuait quand il riait ; il était joufflu et rebondi comme un vieux lutin. Je n'ai pu m'empêcher de rire en le voyant et d'un simple clin d'œil, d'un signe de la tête il me fit savoir que je ne rêvais pas : c'était lui !

Puis, sans dire un mot, il se mit à l'ouvrage et remplit les chaussettes. Il se retourna, se frotta le nez et d'un petit geste repartit par la cheminée.

Une fois les cadeaux déposés, il siffla son attelage, puis reprit son traîneau et les voilà tous repartis plus légers encore que des plumes

Et dans l'air j'entendis avant qu'ils disparaissent : "Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit"

 

Un petit point d’histoire : le Père Noël va concurrencer ou prendre la place de Saint Nicolas qui est représenté avec une grande barbe et une cape de couleur rouge.  Cette légende de saint Nicolas se greffe sur le mythe germanique du Dieu Odin, capable de voler dans les airs sur son cheval à huit pattes… Ce qui va inspirer le fameux traîneau du Père Noël, tiré par huit rennes.

 

dimanche 18 décembre 2022

Faites vous du bien



La vie en société, et particulièrement en entreprise, n’est pas forcément un long fleuve tranquille. Nous recevons des signes de reconnaissance positifs, mais aussi de nombreuses critiques qui nous blessent. Nous en donnons aussi (des signes positifs et négatifs). Par peur de perdre notre travail et d’aggraver les choses, nous encaissons les critiques, les intériorisons souvent et pourquoi elles diminuent notre estime de nous-même et notre confiance en nous. 

 

La période des fêtes est une bonne occasion de travailler dessus. Que ce soit en le travaillant en vous-même ou en en parlant à ceux qui vous font des critiques, posez-vous la question si la critique n’avait pas une part de vérité. Peut-être votre interlocuteur avait-il raison, peut-être vous vous êtes mal fait comprendre, peut-être encore y a-t-il mauvaise foi. Mais dans tous les cas, nous avons tous une part de responsabilité. 

 

Tout commence là : reconnaître sa part de responsabilité. En fait, nombre de conflits tiennent à la non-communication entre deux ou plusieurs personnes.  

 

Alors, faites votre examen de conscience, prenez de bonnes résolutions, envoyez un petit mot à vos critiques ou allez-voir le ou les voir à la rentrée. 

 

Vous pouvez utiliser le DESC : Décrivez les faits, Exprimez votre ressenti en disant « je », proposez des Solutions et Concluez. 

 

C’est fou, irréaliste, inconvenant ? Mais cela vous fera du bien, même si l’autre ne l’entend pas. 

 

 

 

samedi 10 décembre 2022

Et si on se suicidait ?



A lire, écouter ou voir les médias aujourd’hui, il y a de quoi désespérer dans ce climat anxiogène. Voici un extrait du livre d’Arto Paasilina, Petits suicides entre amis, Folio 2014. Il pourrait correspondre à notre ressenti après un regard sur les médias : 

 

Il ne faisait pas bon vivre en ici, la société était dure comme le granit.
Les gens étaient cruels et jaloux les uns des autres. Le goût du lucre était général, tous couraient après l'argent avec l'énergie du désespoir. Les habitants étaient sinistres et malveillants.

S'ils riaient, c'était pour se réjouir du malheur d'autrui. Les riches opprimaient les pauvres, leur faisaient payer des loyers exorbitants et leur extorquaient des intérêts prohibitifs.
Les déshérités, de leur côté, se conduisaient en vandales braillards et n'élevaient pas mieux leurs enfants. Les fonctionnaires tout-puissants passaient leur temps à imaginer de nouveaux formulaires pour humilier les gens. Commerçants et grossistes se liguaient pour racler jusqu'au dernier sou les fonds de poche des malheureux. Dans l'industrie et les bureaux, ouvriers et employés étaient forcés de travailler comme des machines et mis au rebut s'ils se fatiguaient. Les chefs exigeaient un rendement permanent, humiliaient et rabaissaient leurs subordonnés. Les hommes étaient soumis à une constante obligation de réussite, à laquelle ils n'échappaient pas même pour quelques jours de vacances. Les collègues se surveillaient hargneusement les uns et les autres et accablaient les plus faibles, les conduisant au bord de la dépression nerveuse et au-delà.

Si on buvait, le foie et le pancréas se détraquaient. Si on mangeait trop bien, le taux de cholestérol grimpait. Si on fumait, un cancer mortel s'incrustait dans les poumons. Quoi qu'il arrive, chacun s'arrangeait pour culpabiliser son voisin. Certains faisaient du jogging à outrance et s'écroulaient morts d'épuisement sur la cendrée.
Ceux qui ne couraient pas devenaient obèses, souffraient des articulations et du dos et mouraient pareillement, au bout du compte, d'un arrêt cardiaque.

Dans de telles conditions, vous comprendrez que dans ce livre, une quarantaine de personnes décident d’en finir avec cette vie, se retrouvent et partent en car pour un dernier voyage. Ils vont aller de cap Nord (en Arctique) au sud du Portugal, partager plein de choses, vivre des moments forts et au final reprendre goût à la vie. 

 

Voici un livre très gai, malgré son titre, que je vous conseille pour trouver ou retrouver la pêche dans cette saison sombre et humide, avec plein de « bonnes » nouvelles : inflation, grèves, guerre… 

 

Ce qui est le ressort de ce changement, c’est le sens qu’ils donnent ou redonnent à leur vie.  Comment trouver ce sens ? Je vous renvoie au livre de Victor Frankl, découvrir un sens à sa vie

 

 

dimanche 4 décembre 2022

Quel auditeur détestez-vous le plus ?




Pas mal de commentaires sur article « soyez sceptique et écoutez » il y a 15 jours. Des tas d’idées, d’opinions. C’est enrichissant. Cela m’interpelle aussi. Rencontrons-nous souvent des personnes qui nous écoutent réellement ? Voici cinq des archétypes les plus courants de mauvaises auditions. Une manière de séparer le bon grain de l’ivraie. 

  1. Le « j’ai mon idée » est à l’écoute des autres. Il écoute seulement dans le but de déterminer si les idées de son interlocuteur correspondent aux siennes. Si ce n’est pas leur cas, son silence lui sert à se préparer à contester les idées de ce dernier.  D’ailleurs, parfois le débat est celui de deux « j’ai mon idée » : par exemple une controverse sur le foot (PSG vs OM). Il en résulte beaucoup de salive et peu d’écoute.
  2. Le « pas d’accord » part du principe que votre idée est fausse. Il considère toute conversation comme un mal qu’il faut arrêter au plus vite. Il vous pousse à vous justifier et jouera de vos contradictions (à ses yeux). Vous pouvez aussi le pousser à développer ses idées, ce qui le rendra souvent mal à l’aise, parce qu’il n’est pas forcément cohérent. Si cela ne vous amuse pas, laissez tomber.
  3. « L’influenceur » va d’emblée, par ses affirmations et ses questions chercher à orienter la conversation dans le sens souhaité. Tout son mode d’entretien vise à créer une communication unidirectionnelle. Il va chercher à vous coincer sous l’angle qui l’arrange.
  4. Le « Yakafaukon » est un homme de réponses. Avant que le débat soit terminé, il a déjà proposé des dizaines de solutions définitives.
  5. Le caméléon feint l’engagement avec vous et semble se montrer fort intéressés par ce que vous dites, mais ne vous attendez pas trop que ses actes ou décisions soient en accord avec ses propos. Il cherche simplement à vous plaire ou à détourner l’attention sur ce qu’il va vraiment faire.

Ne leur jetez pas trop vite la pierre, parce que nous pouvons tous être l’un d’entre eux (voire tous) dans une même journée. Si vous souhaitez développer des relations franches dans le temps, faites vraiment preuve d’écoute active. Cela n’est pas spontané. Alors au travail !

dimanche 27 novembre 2022

La transmission est-elle une trahison ?




Tous les jours, nous transmettons à notre entourage au travail du savoir, du savoir-faire et du savoir-être et ce quel que soit notre âge. En effet, si pendant longtemps, le transmetteur était présenté comme une personne « âgée » synonyme d’expériences, il peut être aujourd’hui nettement plus jeune et transmettre aux anciens de nouvelles pratiques.

 

Il n’y a pas que l’âge et le sens de la transmission qui ont changé. Son contenu aussi. Dans l’imagerie d’Épinal de la transmission, le tutoré apprenait les gestes des Anciens et les retransmettaient à son tour. 

 

Depuis quelques décennies, nos environnements sont en fortes mutations. La transmission ne peut plus être, quand bien même elle l’a été, une réplication à l’identique. Elle est d’une infidélité partielle, du fait non seulement des nouvelles technologies, mais aussi de la rencontre avec des personnes avec un regard différent qui vont se l’approprier à leurs manières. A titre d’exemple, les Asiatiques ont revisité avec succès nombre de techniques apportés par l’Occident.  

 

C’est un changement de paradigme pour nous, Occidentaux. Nous vivions avec une notion de l’Histoire conceptuelle où tout renvoie de façon dominante à l’histoire des évènements. Nous avons appris ainsi à l’école l’histoire au travers des grandes batailles sans vraiment tenir compte de la façon comment les gens vivaient. Nous connaissons les grandes batailles de Napoléon, mais nous ne savons que peu de choses du quotidien des gens. 

 

D’autre cultures, comme la culture biblique, utilisent un autre concept, celui de l’engendrement. L'accent est porté sur les modifications d'identité et de valeurs du descendant à travers le temps. Ce sont les femmes et les hommes qui façonnent le déroulement des évènements par leur personnalité et qui font évoluer en bien ou en mal ce qui leur est transmis. 

 

Ainsi celui à qui vous transmettez, qui peut être votre collègue, votre collaborateur ou votre manager, va s’approprier consciemment et/ou inconsciemment votre transfert et va le nourrir à son tour et souvent le faire évoluer en lui donnant un autre sens. 

 

La transmission est bien une trahison. C’est dramatique parfois, mais pas tragique. La différence : un drame a une solution, la tragédie n’en a pas. L’espérance est toujours là et votre transmission portera ses fruits souvent de manière inattendue. 

dimanche 20 novembre 2022

Soyez sceptique et écoutez


 

Nous sommes noyés sous l’information. Encore, si elle était contradictoire, nous pourrions nous forger l’esprit en écoutant et en analysant les différences, mais non, elle est souvent orientée, voire manipulatrice. 

 

Je vous propose un exemple. Dans notre monde occidentale, les femmes ont une charge de travail plus importante et en entreprise, elles doivent souvent faire plus pour être reconnues. 

Dans ce contexte les femmes ont plus de chances d'être stressées que leurs collègues masculins. Jusqu’à là rien de nouveau. 

 

Or pendant environ 80 ans, la grande majorité des scientifiques a publié des travaux sur ce sujet en partant des travaux du psychologue US, Cannon, qui en 1915 a démontré que l’homme et la femme réagissaient de la même manière sous stress en surréagissant ou en fuyant (« fight or flight »).  

 

Il y a une vingtaine d’années, des universitaires se sont rendu compte qu'il y avait une surpondération des hommes dans les données de base. Des enquêtes complémentaires ont abouti à des résultats qui remettaient en cause cette théorie. 

 

Au cours de l'évolution, les hommes ont eu tendance à développer des attitudes du style « combattre ou fuir » (« fight or flight »). Ils réagissent au stress par une production plus grande de l'hormone de stress « cortisol ». Les femmes réagissent par une activation d'une partie du cerveau principalement impliquée dans les émotions. Elles ont davantage tendance à répondre aux situations stressantes rencontrées en câlinant (par exemple en prenant soin des enfants) et en s'insérant dans des groupes sociaux (« tend and be friend »)(source : revue Social Cognitive and Affective Neuroscience, étude J. J. Wang, 2007).

 

Même si ces études ont plus de 20 ans, elles sont peu reprises et il y a de grandes chances que les conférenciers et les journalistes qui traitent du stress continuent de véhiculer les anciennes idées. 

 

Bien sûr, ce n’est pas parce qu’une idée est acceptée par le plus grand nombre qu’elle est juste, ni que parce qu’elle est portée par des scientifiques qu’elle est exacte. Et si vous en doutez, rappelez-vous les débats « d’experts » sur le covid. 

 

Donc doutez des études ou des idées trop partagées. Soyez sceptiques, écoutez et posez des questions. 




samedi 12 novembre 2022

Faites-vous peur !

                                         

Il n’y a pas qu’à Halloween que nous aimons nous faire peur. Le succès des films d’horreur ou d’action, les grands titres des médias sur l’apocalypse, l’insistance à mettre en avant les trains en retard plutôt que les trains à l’heure, … montrent une certaine fascination pour le fait de se faire peur. 

Nous pouvons craindre les araignées, de perdre notre emploi, du changement, du progrès, de notre voisin que nous ne connaissons pas, de parler en public, d’être trop gentil… les causes de peur sont nombreuses et nous avons tous des raisons d’avoir peur. 

La particularité de ces peurs est qu’elles ne sont pas les mêmes pour chacun d’entre nous. La nouveauté fait peur à certains quand d’autres s’en réjouissent. Est-ce le fait de l’habitude ? A titre d’exemple, une grande compagnie d’assurances fait bouger dans ses locaux les équipes tous les 18 à 24 mois (tel service passe du 2ème étage au 4ème étage) pour simplement éviter l’habitude. 

Et s’il était normal d’avoir peur ? Normal, mais forcément inconfortable. Nous avons chacun notre zone de confort dans laquelle nous sommes à l’aise. Au-delà, c’est une zone de risque qui peut entraîner des comportements comme la fuite, le combat ou le repli sur soi. Ce mécanisme inconscient et non maîtrisable est un réflexe de défense contre l’inconnu ; C’est ce qui permet aux animaux, et plus particulièrement à nous les humains d’avoir survécu des centaines de milliers dans des environnements hostiles (climat, animaux…). 

Dans le monde professionnel, la peur est souvent liée à un manque de confiance en soi. Cela ne dépend pas forcément de l’Autre qui peut être bienveillant mais du regard que nous portons sur nous et sur l’autre. 

La peur est une émotion, pas forcément négative puisqu’elle nous oblige à faire attention. C’est un indicateur et il peut se travailler : Les compagnies aériennes organisent des stages pour les gens qui craignent l’avion. Ce réflexe de peur entraîne des modifications physiologiques et métaboliques qui nous aident à surmonter ces peurs ou nous empêche de les dépasser. Cela nous oblige à sortir de notre zone de confort ou à contourner ces obstacles. 

La peur est respectable, à condition d’en prendre conscience et d’accepter petit à petit d’élargir sa zone de confort. Quand vous pratiquez l’escalade, on vous explique qu’avec quatre points d’appui, les pieds et les mains bien fixés sur la paroi, vous ne risque rien, mais vous n’irez pas plus loin. Si vous n’avez plus que deux points d’appui, un pied et une main fixés, danger ! La solution est d’avoir toujours trois points d’appui pendant votre pied ou main libre cherche un nouveau point d’appui. Une fois trouvé, cette zone d’apprentissage vous permet de bouger et ainsi de vous déplacer en sécurité.

Si vous savez de quoi vous avez peur, connaissez-vous les peurs de votre entourage ? Cela vous aidera à mieux les connaître, pas forcément à leur éviter celle-ci, mais au moins vous saurez mieux comment les aider à affronter de telles situations. 

Comment pouvez-vous élargir votre zone de confort en passant par une zone d’apprentissage ? Comment pouvez-vous les aider à élargir la leur ? 





dimanche 6 novembre 2022

Nous sommes tous des génies, mais lequel ?



Nous sommes tous des génies. Nous avons chacun quelque chose qui nous distingue des autres. La difficulté est que nous ne le savons pas quoi.  Ce que notre génie nous permet de faire ou de dire, cela nous parait si naturel que nous n’imaginons pas que les autres ne peuvent pas le faire. Alors, comment le trouver ce qui vous rend génial ? Mais d’abord, un génie est-il génial ?   

 

Dans son livre « L’homme sans qualités » Robert Musil (1880-1942), se livre à toutes sortes de réflexions sur son époque. Il philosophe un moment sur la notion de génie et d’homme génial.  Cela lui pose question. 

 

« Qu'est-ce qu'un homme génial ? J'ai pensé quelquefois naguère les hommes géniaux ne sont pas forcément des génies.  Le génie qu'on admire est toujours attaché à quelque chose qui lui vaut de la considération, argent ou honneur. 

 

Si l'on peut traiter de génial celui qui chante plus haut qu'un autre, pourquoi ne ferait-on pas de même de celui qui saute plus haut ? Il y a donc là une ambiguïté du langage : outre le caractère génial d'une réussite, caractère qui peut s'étendre à n'importe quoi de sorte que le calembour le plus stupide peut être génial dans son genre il y a le degré, la dignité et l'importance de la chose réussie, donc une espèce de grade de la génialité. »

 

Bien plus, il observe qu’il y a un génie « civil » et un génie « militaire ». 

 

Dans les Armées, les troupes de génie s'occupent des travaux de fortification et de communication. Cette notion militaire du « génie » nous est venue de l’art de l’ingénieur qui s’appelle le « génie ». Le mot remonte au bas latin « genium » dont le sens premier est « habilité et capacité », association analogue à la formule « arts et métiers ».

De cette racine sont dérivées l'arme du génie, l’école du génie ou encore en anglais « engine » et en français « engin » dans le sens de « machine ingénieuse ». 

 

Il existe une autre racine pour « génie » qui ne remonte pas à « genium » mais à « genius », ce qui signifie être plus qu'un humain ou tout au moins que l'on peut vénérer. 

 

Ces 2 racines et les mots qui en dérivent se sont embrouillées depuis des siècles. Alors, quel génie êtes-vous ? 

 

Un indicateur : posez-vous la question pour quoi votre entourage vient vous chercher ? Si vous ne savez pas ce qui vous distingue des autres, eux le savent !  

lundi 31 octobre 2022

Réussir son départ




Le Monde  en date du samedi 29 octobre  a publié un article de Marion Dupont « Réussir sa mort » qui retrace l’évolution du sens de cette expression depuis l’antiquité. 

 

Bref extrait : « S’éteindre dans son lit ou périr au champ d’honneur, partir entouré de ses proches ou pardonné de ses péchés… la définition du bien mourir fluctue en fonction des époques et s’imprègne des enjeux contemporains. Jusqu’aux débats actuels, qui opposent partisans de l’aide active à mourir à ceux qui soutiennent les soins palliatifs »

 

La lecture de cet article que je vous recommande m’a fait penser aux thèmes « réussir son départ d’une entreprise », ou plus largement « son départ de la vie professionnelle ». 

 

Là aussi, il y a eu évolution dans le temps. Nos grands-parents ont connu pour la plupart de longues carrières dans une seule entreprise, nos parents des carrières souvent coupés net par les restructurations et souvent des fins de carrière difficile pour arriver à la retraite. La génération actuelle vit des changements encore plus fréquents. Autrefois, l’indemnisation des départs n’était de fait qu’en cas de licenciement, aujourd’hui la rupture conventionnelle s’applique très souvent même dans le cas de démission. Indépendamment des restructurations, les départs volontaires sont le plus souvent liés à une mésentente avec son manager et, tout comme dans les divorces aujourd’hui, on n’accepte plus ou on n’a plus la patience de temporiser pour y remédier.

 

Alors, dans ce contexte, qu’est-ce que réussir son départ ? Le sujet est trop vaste pour être traité en quelques lignes, mais il y a des liens avec « réussir sa mort ». 

Il y a ceux qui se suicident en quittant brusquement, volontairement ou non, une entreprise. La rupture brutale laisse toujours des séquelles.

Il y a ceux qui meurent « au champ d’honneur » en prenant des risques, trop de risques et qui s’y brûlent les ailes : ils partent parfois auréolés de leur gloire perdue et parfois cassés par l’effort qu’ils ont fait.

Il y a encore ceux qui se laissent mourir à leur travail, désabusés et amers. 

Vous avez ceux qui en font une fête à chaque départ. 

Et je n’oublierai pas ceux qui partent la tête haute, en pardonnant à ceux qui les ont blessés.     

 

Pour ma part, j’ai quitté plusieurs entreprises, certaines poussés dehors et d’autres volontairement. J’ai dû vivre plusieurs de ces situations. Je mesure aujourd’hui, avec le recul, que cela se prépare, se travaille en amont par un travail sur soi. Dans un monde de plus en plus agité, retrouver une certaine distance par rapport aux évènements y aide.  

 

 Et vous, où êtes-vous ?

lundi 24 octobre 2022

Le travail, un sujet pour l’Académie Française ?


 


Dans cette période post-it, beaucoup de gens s’interrogent sur la ou les formes de travail les plus adaptées : retour au bureau, travail à distance, travail hybride avec 1, 2 ou plus de télétravail ? Les médias abondent d’articles et d’opinions vantant telle ou telle solution. 

 

Le débat est ouvert avec, à la clé, de nouvelles motivations des salariés ou la grande démission, voire du « brown out » (déconnexion mentale) ou le « bore out » (ennui). 

 

En fait, tout est question de définition. Nous (individus, organisations, collectivités) ne sommes pas clairs sur nos attentes respectives. Cela dépend de trois facteurs : 

 

·       La productivité : quelle est la forme de travail la plus adaptée ? Comment la mesurer dans une ère où le travail créatif est plus important que le travail à la chaîne ? Et puis, parlons-nous de productivité individuelle ou de productivité collective ? Il s’y ajoute enfin les notions de culture et de confiance. Les deux sont liés : en France, nous n’avons jamais eu trop confiance dans la capacité d’autonomie du collaborateur, d’où le besoin de l’avoir à l’œil, à l’oppose de la culture hollandaise par exemple. Quel est le sens du mot « productivité » aujourd’hui ?  

·       L’équipe : le travail peut-il se faire à distance ou pas ? L’équipe peut-elle fonctionner en mode hybride ? Quelle est la part des sédentaires obligés par rapport aux « nomades » ? Quel est le sens du mot « équipe » aujourd’hui

·       Le facteur social : l’esprit d’équipe est-il important ou non ?   La culture est-elle liée à la présence et à la proximité ? En bref, quelle est la définition de la culture d’entreprise ?

 

Plein de questions autour de la définition des mots que nous utilisons ! Il est temps que l’Académie Française nous aide à mieux définir ces mots pour que nous parlions le même langage.

 

dimanche 9 octobre 2022

Nous voulons souvent ce que nous ne possédons pas




Il y avait une fois un petit arbre couvert de feuilles aiguës. « Ah ! disait-il, mes voisins ont des feuilles agréables à voir. Les miennes sont comme des aiguilles. Je voudrais avoir...des feuilles d'or. »

 

La nuit vient, le petit arbre s'assoupit, et le lendemain matin il était transformé. Mais, à l'approche de la nuit, arrive un homme qui détache les feuilles d'or, les met dans son sac et s'enfuit.

 

« Ah ! dit le petit arbre, je regrette ces belles feuilles. Je voudrais avoir des feuilles de verre. » Le soir, il s'endort, et le lendemain matin il est de nouveau transformé. Mais le vent se lève, un orage éclate, et toutes les feuilles de verre sont brisées.

 

« Hélas ! murmure-t-il. Mieux vaudrait un vêtement de bonnes feuilles vertes et parfumées. »

 

A nouveau, le lendemain matin il est vêtu comme il l'a désiré. Mais l'odeur de ces feuilles fraîches attire les chèvres, qui viennent les ronger et le laissent entièrement nu.

 

En s'endormant ce soir-là, il regrette ses premières feuilles. Le lendemain matin il se réjouit de les voir reparaître sur ses rameaux.

 

Nous voulons souvent ce que nous n'avons pas, ce que nous ne possèdons pas. Nous pouvons également nous concentrer sur ce qui est présent chez nous et nous en réjouir.

mercredi 21 septembre 2022

Ralentir le rythme de son déclin

 



L’écrivain américain Norman Mailer (1923-2007) disait que « sans l’excitation, la compétition, le danger et la détermination, les exercices physiques épuisent tout bonnement l’organisme au lieu de le renforcer ». 

 

Cela pouvait être vrai quand vous faisiez de la compétition ou du sport à risque, mais si ce n’est plus le cas, alors le covid est venu contredire cette affirmation. 

 

Il y a quelques années, je faisais beaucoup de sport, mais progressivement cela a diminué. Bien pire, avant je voyageais que ce soit en métro ou en train et je pratiquais du sport à monter et descendre les escaliers. Un bon training cardio.

 

Et puis le covid est venu et je travaille maintenant à 80% de chez moi. Je ne vois donc plus les choses de cette façon maintenant. Si je ne prenais pas sur moi pour aller marcher, courir, nager… je deviendrais rapidement un tas de lard en forme de poire. 

 

A partir de quarante ans, chaque année, se mettre debout exige de chacun de nous davantage d’efforts et se fait un peu plus difficile. Il ne s’agit plus de s’entretenir mais de ralentir le rythme du déclin. 

 

Alors, le sport n’est-il plus qu’une compensation ? Peut-on y trouver encore du plaisir répétitif. Oui, vous pouvez marcher ou courir (ou autre) en en faisant une petite forme d’art qui vous conduit à la pureté du mouvement. 

 

Ce n’est plus la vitesse qui compte, c’est la recherche d’une perfection. 

 

Cela s’applique à tout âge et tout domaine. Aujourd’hui les organisations font du « jeunisme ». Le tournant d’une carrière était autrefois 50 ans, puis ce fut 45 ans (l’entretien officiel de mi-carrière a lieu à cet âge) et maintenant, c’est plus proche de 40 ans. Plus votre secteur impose la jeunesse et plus l’âge du déclin est bas. 

 

Alors, sachez gérer la lente descente dans le temps. Elle peut être très longue si vous vous y prenez bien. 

jeudi 15 septembre 2022

Rappelez-vous l’Arche de Noé




Urgence climatique, montée des eaux... Tout ce que vous avez vraiment besoin de savoir, vous l’apprenez dans l’histoire de l’Arche de Noé...

  • Ne manquez pas le bateau. 
  • N’oubliez pas que nous sommes tous dans le même bateau. 
  • Planifiez à l’avance - il ne pleuvait pas quand Noé a construit l’Arche. 
  • Restez en forme - quand vous aurez 600 ans, quelqu’un pourrait vous demander de faire quelque chose de vraiment important. 
  • N’écoutez pas les critiques, contentez-vous de faire ce qui doit être fait. 
  • Pour votre sécurité, voyagez deux par deux. 
  • Deux têtes valent mieux qu’une. 
  • Bâtissez votre futur sur de hautes terres. 
  • La vitesse n’est pas toujours un avantage ; après tout, les escargots étaient dans le même bateau que les guépards. 
  • Quand vous êtes stressé, flottez un peu. 
  • Des amateurs ont construit l’Arche de Noé, des professionnels ont construit le Titanic ! 
  • Rappelez-vous qu’à l’intérieur de l’Arche de Noé les termites et vermines étaient un plus grand danger que la tempête à l’extérieur.

lundi 29 août 2022

Grandir seul ou au milieu d’une forêt ?



« Tous les maîtres disent que le trésor spirituel est une découverte solitaire. Alors, pourquoi sommes-nous tous ensemble ? »
 demanda l’un des disciples. 

« Vous êtes ensemble parce qu’une forêt est toujours plus forte qu’un arbre isolé, répondit le maître. Une forêt retient l’humidité, résiste mieux aux tempêtes, et aide le sol à devenir fertile. »

« Mais c’est la racine qui donne sa force à l’arbre. Et les racines d’une plante ne peuvent aider une autre plante à pousser. »

« Être ensemble avec le même but et laisser les autres s’épanouir à leur façon : telle est la voie de ceux qui veulent partager un but et trouver du sens »


Source : Happinez

mardi 23 août 2022

Descendez de votre calèche


 Après avoir prononcé son sermon dans une ville, le rabbin E. s’était mis sur le chemin du retour. Afin de lui rendre hommage et de lui montrer leur gratitude, les fidèles décidèrent de suivre la calèche de E. jusqu’aux portes de la ville. 

 

Un instant plus tard, le rabbin arrêta la calèche, demanda au cocher de continuer sa route sans lui et décida de marcher parmi les habitants. 

 

« Un bel exemple d’humilité » constata l’un des fidèles à ses côtés. 

 

 « Il n’y a aucune humilité dans mon geste, répondit E. Ici, vous faites de l’exercice, vous chantez, vous buvez du vin, vous vous tenez compagnie, vous vous faites des amis ; tout cela grâce à un vieux rabbin qui vient vous parler de l’art de vivre ! Alors, laissons mes théories toutes seules dans leur calèche, car je veux être au cœur de l’action ».  

 

Source : Happinez, Paulo Coelho

 


mardi 16 août 2022

La carrière du petit sapin



Dans la forêt, il y avait une fois le plus mignon petit sapin qu’on puisse imaginer. Il poussait dans un bon endroit où le soleil pouvait le réchauffer, avec de bons camarades autour de lui : des sapins et des pins. Or, lui n’avait qu’une idée : être bien vite grand. Les enfants s’asseyaient autour de lui ; le regardant, ils disaient : « comme il est mignon, ce petit sapin. » Et le petit sapin ne pouvait souffrir cela. Grandir, grandir ; devenir haut et âgé, voilà le seul bonheur sur terre, pensait-il… A la fin de l’année, les bûcherons venaient toujours abattre quelques arbres, toujours les plus beaux. Où vont-ils ? se demandait le petit sapin. 

 

Une cigogne lui dit : « Je crois bien que je les ai vus ; ils se dressaient, la tête haute, sur de beaux bateaux neufs et parcouraient le monde ». Quand arrivait la Noël, on abattait aussi tous les ans de tout jeunes arbustes, choisis parmi les plus beaux, les mieux faits. Où peuvent-ils bien aller ? se demandait le sapin. Enfin, ce fut son tour. Et il fut emporté dans une grande et belle salle où il y avait de beaux fauteuils ; à toutes ses branches des jouets brillaient, des lumières étincelaient. Quel éclat ! Quelle splendeur ! Que de joie ! Le lendemain, le sapin fut emporté dans un coin où on l’oublia. Il eut le temps de réfléchir. Revoyant son heureuse jeunesse dans les bois, la joyeuse nuit de Noël, il soupira : « Passé, tout cela est passé ! Ah, si j’avais seulement su jouir du grand air et du bon soleil quand il était encore temps ».


Et vous, comment voyez-vous votre rentrée ?

 

Adapté du conte d’Andersen

mardi 26 juillet 2022

Comment Proust a refaçonné Carla



Un roman à lire cet été pour se réinventer


Clara est une jeune coiffeuse dans une petite ville de province. Une vie « normale » et routinière jusqu’au jour où un client oublie un livre dans son salon, et pas n’importe quel livre : « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust. 

Elle connaissait de nom le livre, mais le lire, c’est une autre aventure. Elle va s’y accrocher 

 

« Proust. Avant, ce nom mythique était pour elle comme celui de certaines villes – Capri, Saint-Pétersbourg... – où il était entendu qu’elle ne mettrait jamais les pieds. D’abord, rien. Nada, niente, nichts. Une première phrase aussi connue qu’un slogan publicitaire ou le refrain d’une chanson d’enfant et tout s’obscurcit. Les mots sont des fourmis alignées sous ses yeux. C’est quoi, ce livre ? Elle continue, veut savoir, elle est curieuse, l’a toujours été. Une autre phrase l’arrête. Impénétrable. Elle fronce les sourcils mais continue, sans plus être touchée. Les mots redeviennent des fourmis alignées. Proust parle de la position de son corps dans son lit, de son bras ankylosé, des meubles autour de lui. Écrire autant de mots pour simplement dire qu’il n’arrive pas à dormir : ce type a un problème, il faut qu’il consulte. »

 

La récompense sera à la hauteur de l’effort et Clara ne sera plus la même.

 

« Ils ne sont pas nombreux, ceux qui se réinventent. On prend généralement pour argent comptant version de la réalité qu’on nous présente en premier, on s’abstient de la questionner par manque d’audace, parce que c’est plus facile, plus confortable et, ce faisant, on vit la vie imparfaite et frustrante de quelqu’un qui ne nous ressemble que de loin. Elle (Clara) a peu de certitudes, de moins en moins à vrai dire, mais elle a celle-ci : on ne se rend pas compte à quel point notre destin est façonné par les autres. »

 

Stéphane Carlier, Clara lit Proust, Gallimard, 2022

mardi 12 juillet 2022

Avez-vous vu votre regard ?



« Si le soleil se dérobe » est un roman qui raconte l’arrivée à New York d’une Jamaïcaine, Patsy, qui cherche à réussir. Arrivée légalement en touriste, elle est accueillie par une amie d’enfance, Cicely, qui s’y est installée quelques années plus tôt. 

 

Ce livre m’a profondément troublé par le regard de l’autre. Cela pourrait se passer à Paris. 

 

Cicely passe le bras sous le sien et l’entraîne vers la sortie (du métro). Patsy admire l’ambiance cosmopolite de la ville. Malgré leurs talons hauts, les New-Yorkaises marchent avec grâce, même sur les trottoirs irréguliers ; d’autres hèlent un taxi en tendant leur bras pâle comme au début d'une chorégraphie ; les mains enfoncées dans les poches, les hommes regardent droit devant eux, l'air de défiler sur un podium. Cicely avait raison. C'est ici que vivent les Blancs.  Selon ses conseils, il faut se déplacer rapidement dans cette partie de la ville, ne jamais regarder les gens dans les yeux, serrer son sac contre soi en permanence, jeter régulièrement un coup d'œil par-dessus l'épaule et être gentille avec les enfants des autres, car on n'est pas en Jamaïque, ici : celui qui gronde un enfant qui ne lui appartient pas à toutes les chances de se faire incendier par ses parents. Cicely lui recommande aussi de ne pas faire attention aux personnes blanches qui accélèrent en la voyant, jettent un coup d'œil derrière elles puis traversent la rue ; ni à celles qui se lèveront peut-être au moment où elle s'assied où la fileront dès qu'elle entrera dans un magasin. 

« Reste simplement à ta place, sois polie, travaille dur et gagne de l'argent pour subvenir aux besoins de ta famille. C'est tout ce qui compte. Sois aussi invisible que possible ».

 

Projetons-nous ce regard sur les autres ?  Est-ce seulement sur les immigrés ? Les personnes de couleur ? Les autres couches sociales ? Un travail d’humilité et de fraternité à faire.  

mardi 5 juillet 2022

Quel est votre niveau de Grandeur ?




Découverte par un ami d’un livre pas très récent, mais toujours d’actualité : la France et les Français vus par un Canadien francophone. Un regard décalé qui fait sourire (parfois jaune). 

 

Parmi les nombreuses idées, la théorie de la Grandeur. 

 

L’auteur estime que nous aimons la grandeur, la pompe, le clinquant. Et cette grandeur, elle n’est pas attribuée seulement aux choses, aux monuments, mais également aux hommes, que finalement, on met au Panthéon.

Au Canada, on a peur des grands hommes, le panache est suspect et la gloire doit être collective.

 

En France, si on n’a pas grands hommes, on en fabrique comme au cinéma. De même, nous créons des élites, quitte à en changer après échec. Nous avons des Grandes écoles, et des « cliques » comme les énarques, les polytechniciens…

 

Mais c’est quoi un grand ? L’auteur a imaginé un « grandeuromètre », une sorte d’étalon de la grandeur.

 

Au niveau zéro, vous et moi, M. ou Mme =Toutlemonde.

 

Au niveau 1, la familiarité. L’individu est désigné par son nom, ou mieux ses initiales : Depardieu, DSK, PPDA… 

 

Au niveau 2, le symbole : on rajoute à votre nom un « isme » : le gaullisme, le chiraquisme….Ces gens-là ont fondé une école et ils ont des disciples.

 

Au niveau 3, la vénération. Le grand homme devient un dieu vivant (ou mort) avec ses zélotes : Bourdieu, Lacan….

 

Au niveau 4, le règne : La Chiraquie ou Le Mélanchonisme : on vite entre soi sur sa planète. 

 

Au niveau 5 :la divinité : c’est l’alpha et l’oméga, la grandeur englobe tout et son contraire. Il y en a un par siècle : Napoléon, De Gaulle…Il est incontournable même pour ses adversaires. 

 

Et vous, vous pensez être où ?