vendredi 30 mai 2014

Conte allemand : les lutins et le cordonnier


Il était une fois un cordonnier, qui était si pauvre  qu’il ne lui restait rien d’autre qu’un peu de cuir, juste de quoi fabriquer une paire de chaussures.
Il découpa le cuir pendant la nuit, afin de se mettre en avance pour le lendemain matin, et puisqu’il avait la conscience tranquille, il se coucha paisiblement et s’endormit. Au matin,  il allait se mettre au travail, lorsqu’il trouva la paire de chaussures prête, sur sa table.
Il était très étonné, ne sachant que dire ou penser, aussi il prit les chaussures pour les examiner de plus près ; chaque point était à sa place, comme si elles avaient été réalisées par la main d’un maître-cordonnier.
Peu de temps après un acheteur entra, et comme les chaussures lui allaient parfaitement, il lui donna plus que le prix habituel, de sorte que le cordonnier eut assez d’argent pour acheter du cuir pour deux autres paires de chaussures. Il le découpa le soir afin de se mettre au travail dès le lendemain matin avec l’esprit tranquille, mais ce n’est pas ce qui se passa car, quand il se leva, elles étaient déjà prêtes et il ne manquait même pas le client qui lui donna tant d’argent qu’il put acheter assez de cuir pour quatre nouvelles paires de chaussures. Le lendemain matin tôt, il trouva les quatre paires également terminées, et cela se reproduisit : ce qu’il préparait dans la soirée se trouvait fini le matin, il commença ainsi à avoir une vie plus agréable et put bientôt vivre de manière plus confortable.
Un soir, alors qu’il avait fini de découper le cuir, le cordonnier dit à sa femme,
 » Que dirais-tu de rester jusqu’au soir pour voir qui nous rend ce service? « 
Sa femme fut d’accord. Ils se cachèrent ensuite et ils observèrent.
Dès que minuit sonna, ils virent arriver deux petits hommes tout nus qui s’assirent devant la table du cordonnier ; ils prirent le travail qui avait été déjà préparé et ils commencèrent à piquer, à percer, à marteler avec leurs petits doigts, de manière si habile et rapide que les yeux du cordonnier avaient du mal à les suivre, tant il était émerveillé.
Et ils ne s’en allèrent pas tant qu’ils n’eurent terminé le travail et qu’il ne fut posé tout prêt sur la table, alors seulement ils se levèrent et partirent en courant.
Le lendemain matin la femme du cordonnier lui dit : « Ces petits hommes nous ont rendus riches et nous devons nous montrer reconnaissants. A aller et venir sans aucun vêtement sur eux, ils doivent avoir froid ! Ecoute ce que je vais te dire : je vais faire pour eux des petites chemises, des manteaux, des gilets et des culottes, et toi, tu feras une petite paire de chaussures pour chacun.
Le mari consentit volontiers et le soir venu, ils déposèrent tous les cadeaux sur la table, puis ils se cachèrent pour voir les réactions des petits hommes. A minuit, ils arrivèrent précipitamment, prêts à se mettre au travail, mais lorsqu’ils trouvèrent des petits vêtements pour eux au lieu des morceaux de cuir découpés, ils demeurèrent un moment surpris, mais aussitôt après, ils manifestèrent la plus grande joie. A une vitesse folle, ils s’emparèrent des jolis petits vêtements et s’en vêtirent en chantant :
« Comme nous sommes beaux et pimpants! Nous sommes si élégants que jamais plus nous ne serons cordonniers! »
Et ils se mirent à sauter et à danser, faisant des bonds au-dessus des chaises et des tables et à la fin ils allèrent à la porte en dansant.

A partir de ce  moment on ne les vit plus jamais ; quant au cordonnier, tout alla bien pour lui aussi longtemps qu’il vécut, et tout ce qu’il entreprit lui réussit.

Conte des frères Grimm

samedi 24 mai 2014

Conte amérindien : pourquoi les oiseaux sont de toutes les couleurs ?



Au début du monde, Tabaldak, le dieu créateur des indiens Abénakis (Québec)  créa la terre et tout ce qu’il fallait pour vivre. Tout n’était pas parfait, parce que Tabaldak n’était pas parfait, sinon il aurait créé les hommes parfaits.

Tous les Indiens vivaient heureux jusqu’au moment où Ours Blanc étendit un manteau blanc sur le pays.

Les enfants étaient tristes. Il faisait froid et ils ne pouvaient plus sortir pour jouer avec les feuilles de l’arbre sacré. Tabaldak les vit tout triste. Pour les occuper, il créa les oiseaux au printemps, mais dans sa hâte, il les fit tout blanc. Dès le printemps revenu, ils  jouèrent avec les oiseaux et passa ainsi l’été et l’automne.
L’hiver venu, les enfants ne voyaient plus les oiseaux blancs sur la neige.

Tabaldak prit conscience de son erreur et se fit préparer des couleurs : du brun terre, du vert  pelouse, du bleu ciel, du rouge feu, … L’oie blanche se porta volontaire pour lui offrir une plume pour peindre les oiseaux. En échange, elle demanda à rester blanche, ce qui lui fut accordé.
Tabaldak commença à peindre les oiseaux : dur rouge et du brun pour le merle, du jaune pour le chardonneret, …  tous les oiseaux prirent des couleurs et s’en réjouirent.
Tous…sauf un ! Un qui rouspétait, qui renversait les pots de peinture et qui se plaignait  que les couleurs étaient ternes.

Tabaldak montre sa patience une fois, puis une deuxième fois, mais quand la troisième fois, l’oiseau renversa tous les pots, Tabaldak l’attrapa par les pattes et le plongea dans le pot de peinture…noir en lui disant : « tu sauras toujours un oiseau dérangeant et bruyant. On t’appellera le corbeau ».
Tabaldak reprit son travail : l’oiseau qui s’avança excusa le comportement du corbeau. Il dit aussi qu’il voulait voler très haut pour porter les couleurs de Tabaldak. 
Tabaldak fut ému par les paroles. Il lui dit : « tu voleras très haut et tu seras le seul à pouvoir regarder le soleil en face. On t’appellera l’aigle et les hommes te mettront au sommet de leurs totems. »
Et depuis cette époque, tous les objets sacrés portent une plume d’aigle. 
   
Source : http://amerindien.e-monsite.com/pages/les-legendes-amerindiennes.html


vendredi 16 mai 2014

Légendes du rugby : on n’est pas là pour être ici


J’ai découvert ce tag à paris (quartier de la Butte aux Cailles). Derrière cette phrase, il y a une association, un livre sur le rugby et plein de choses encore.

Voici, par exemple, des phrases extraites d’un site sur le rugby (où figure cette phrase) : 

- " On n'est pas là pour être ici ! "
- " Si aujourd'hui on gagne, c'est la victoire ! "
- " Mouillez les crampons si vous voulez ne pas avoir d'ampoules ! "
- " I l y en a que 2 qui parlent sur le terrain : le 9, le 10 et le capitaine ! "
- " Si ça continue, il va falloir que ça cesse ! "
- " Attention les gars, ces mecs en face, ils sont champions de France d'Angleterre ! "
- " D'accord on mène, mais il faut garder les pieds sur la tête ! "
- " Allez les gars, vous avez fait le plus dur, il vous reste le plus raide ! "
- " Allez les gars, on débute le match à fond ! Et quand t'en peux plus..., accélère ! "
- " A partir de maintenant, on fait comme d'habitude ! "
- " Aujourd'hui je veux voir un seul maillot sur le terrain, d'ailleurs ça va être simple, je ne vous en donne qu'un ! "
- " Après la première mêlée, ton pilier, quand y se relève, y doit pas se relever ! "
- " Putains les mecs, si j'ai des demis, c'est pas pour que les trois-quarts fassent les choses à moitié ! "
- " Les gars si on est plaqué, on essaye de rester debout ! "
- " On était remontés comme des baraques à frites. "
- " Isoles toi si tu veux, mais jamais seul. "
- " Bon, les gars, on est chez nous, alors d'entrée, je veux qu'on joue chez eux. "
- " Le huit de devant, c'est cinq copains ! "
- " On est au pied du mur, maintenant les gars, il faut le construire ! "
- " Bon, les gars, on n'oublie pas la règle des trois P : POUSSER, PLAQUER, COURIR ! "
- " Louper un plaquage, c'est comme enculer un collègue, ça se fait pas ! "


Des phrases trouvées sur   http://potesaufeu.free.fr/pperles.htm

samedi 10 mai 2014

Légende du Maroc :la création du Sahara


Une légende arabe raconte qu'autrefois, la terre était un immense jardin peuplé de grands palmiers, de jasmins parfumés et de rossignols dont le chant suave inondait le paysage verdoyant d'une cascade de mélodies. A cette époque, tous les hommes étaient francs et loyaux, à tel point que le mot "mensonge" n'existait pas. 

Mais, un jour, quelqu'un en a dit un : tout petit, sans importance, mais c'en était fini du prodige. 

Allah réunit les hommes : "Chaque que vous mentirez, leur dit-il, je jetterai un grain de sable sur le monde."

Les hommes haussèrent les épaules : "un grain de sable ? On ne le voit même pas."

Et pourtant de mensonge en mensonge, petit à petit, le Sahara s'est formé, avec de ci, de là, quelques traces de l'ancien Eden, car tous les hommes ne mentent pas.

Source : "MAROC Mille et une lumières" édition Minerva

vendredi 2 mai 2014

Le combat de vos deux loups


Un soir d’hiver, un vieil homme de la nation Cherokee se réchauffe doucement au coin du feu alors qu’entre brusquement Tempête-de-vent, son petit-fils. Il est de nouveau très en colère. Son jeune frère s’est montré encore injuste envers lui.

- Il m'arrive aussi, parfois, dit le vieillard, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et surtout qui n’expriment aucun regret. Mais la haine m'épuise, et à bien y penser ne blesse pas celui qui s’est mal conduit envers moi. C'est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure. J'ai souvent combattu ce sentiment, car j’ai appris que la bataille entre deux frères, comme à l’intérieur d’une même nation, est toujours une bataille entre deux loups à l’intérieur de soi.

Le premier est bon et ne fait aucun tort. Il vit en harmonie avec tout ce qui l'entoure  et ne s'offense pas lorsqu'il n'y a pas lieu de s'offenser. Il combat uniquement lorsque c'est juste de le faire, et il le fait de manière juste.

Mais l'autre loup, hum…. celui-là est plein de colère. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage. Il se bat contre n'importe qui, tout le temps et sans raison. Il est incapable de penser parce que sa colère et sa haine prennent toute la place. Il est désespérément en colère, et pourtant sa colère ne change rien.

Et je peux t’avouer, Tempête-de-vent, qu’il m’est encore parfois difficile de vivre avec ces deux loups à l'intérieur de moi, parce que tous deux veulent avoir le dessus.

Le petit-fils regarde attentivement et longuement son grand-père dans les yeux et demande :"Et lequel des deux loups va gagner, grand-père ?"
Le grand-père cherokee sourit et répond simplement : "Celui que je nourris".

Source : http://ascension.centerblog.net/99-les-deux-loups-legende-amerindienne