vendredi 25 août 2017

Le brin d'herbe

« Il était une fois un brin d’herbe. Il était totalement désespéré, tantôt congelé par le froid, tantôt inondé par les pluies, ou brûlé par le soleil, et parfois même piétiné par des centaines de grosses chaussures et de bottes. Dès lors qu’il commençait à être heureux, à s’étendre vers le ciel bleu et la chaleur du soleil en écoutant les oiseaux s’interpeller et en sentant la brise le caresser, il était tondu ou aplati et compressé contre la terre.

Un jour, ne sachant pas ce qu’il faisait, quelqu’un le coupa si court qu’il savait à peine respirer et ne pouvait certainement plus entendre le chant des oiseaux ou sentir la brise. Mais, on ne sait pas comment, quelques jours plus tard, il remarqua qu’il avait légèrement grandi et qu’il pouvait à nouveau s’étirer et voir le ciel.

Malheureusement, après quelques semaines, le soleil le brûla si fort qu’il perdit sa couleur verte et devint brun et sec. Il pensa que sa fin était proche jusqu’au moment ou la pluie tomba et qu’il put boire goulûment et s’imprégner d’humidité. Bientôt, il regagna en couleur.
Il y avait toujours quelque chose qui semblait arriver pour le blesser, ou pour le mettre en danger ; la gelée et la neige, le soleil brûlant, les gens qui marchaient, couraient ou sautaient sur lui. Il était désespéré, ça ne valait pas le coup de vivre de cette manière.

Un jour un joli papillon se posa non loin de lui. Quelque chose de magnifique émanait de ce papillon et le brin d’herbe commença à lui parler pour en arriver à lui raconter son histoire misérable.

Le papillon fort sympathique, commença à lui parler. “Je peux comprendre ce que tu ressens mais je dois dire que je suis assez surpris d’entendre ton histoire. Vois-tu, de ma perspective, vu d’en haut, au-dessus de toi, je te regarde chaque jour. Je vois que tu es tellement flexible que la pire des tempêtes ne te casse jamais, peu importe ce qu’il t’arrive – être écrasé de façon répétitive, être gelé ou brûlé, tu te relèves toujours, lèves les yeux et t’étends vers le ciel et les nuages. Et quand le vent souffle je peux entendre ta chanson, jolie et légère.

Le brin d’herbe remercia le papillon et resta silencieux pendant longtemps. Puis, il commença à murmurer un chant joyeux – car il avait enfin réalisé que toute sa vie était un succès et non un échec.”


Source : https://pausedetente.jimdo.com/

vendredi 18 août 2017

Laideur & beauté

Un cochon se contemplait dans l'eau d'une mare. Il se trouva si laid qu'il pleura et que ses larmes brouillèrent son miroir. 

Une voix tomba alors des nues et lui dit : 

- Aucune créature n'est plus belle que toi, cochon

- C'est faux ! crie le cochon. Je suis plus vilain qu'un crapaud.

- Mais il n'y a rien de plus beau qu'un crapaud.

- Tu vois, tu te contredis... Le crapaud et moi ne pouvons être tous les deux les plus beaux en même temps.

- Toutes mes créatures sont, en même temps les plus belles à mes yeux, explique la voix. 
Alors le cochon comprend que c'est un dieu qui lui a parlé et il se mit à nouveau dans la mare, le cœur léger et le sourire au groin. 

Que nous apprend ce conte ?

Laideur et beauté sont des critères inconsistants : même chez les hommes, on n'est pas tous d'accord sur ce qui est beau et ce qui ne l'est pas.

Laideur et beauté ne sont qu'une question de regard.


Source : https://www.look-et-seduction.com/

jeudi 10 août 2017

Le conte de la souris qui avait très peur d'écraser le pied de l'éléphant


Il était une fois une petite souris si timide qu'elle s'imaginait que si elle sortait de son trou, si elle allait en promenade, elle risquait de déranger tout le monde et en particulier de faire du mal aux éléphants en marchant sur leurs pieds.

Quand elle sortait de chez elle, elle marchait avec beaucoup de précautions, avançait avec hésitation, regardait soigneusement autour d'elle afin de ne déranger personne. Elle craignait tellement de déranger qu'elle aurait voulu être invisible.

Lorsque je vous ai dit que cette petite souris était timide, j'aurais dû vous préciser qu'elle était surtout égocentrique. Égocentrique est un mot du langage des souris qui veut dire : centré sur soi, préoccupée d'elle-même.

Au pays des souris, c'est un fait connu, tous les timides sont souvent des individus qui ont une perception d'eux-mêmes tellement forte qu'ils ramènent tout à eux. Ils imaginent que dès qu'ils sortent de leur trou, dès qu'ils sont en public, tous les autres voient aussitôt qu'ils sont là. C'est un paradoxe, les souris timides pensent que chacun cessant son activité, déviant le cours de ses pensées, se met aussitôt à avoir une opinion, un point de vue, un commentaire sur elles.

Alors ces petites souris soi-disant timides se mettent à vivre, à se comporter à partir de tout un imaginaire, à partir duquel, hélas, elles construisent et organisent la plupart de leur comportement. "Si je fais ceci, je risque de faire de la peine. Si je dis cela, je risque de provoquer la colère. Si je ne dis pas, ils vont penser que, si je ne fais pas, ils vont imaginer que..."

Elles passent ainsi à côté de leur existence, sans pouvoir se réaliser et aller vers le meilleur d'elles-mêmes, tellement elles s'enferment dans ce qu'elles ont imaginé de l'imaginaire de l'autre. Les petites souris timides se donnent ainsi à l'intérieur d'elles-mêmes une importance très grande, si grande qu'elle envahit tout l'espace autour d'elles...