jeudi 26 mars 2020

La tresse

Un beau et gentil conte de fées où comment le destin mêle la vie de trois femmes qui n’ont rien de commun entre elles : une avocate de Montréal, la fille d’un industriel du cheveu en Sicile et une intouchable d’Uttar Pradesh (Inde). Tout cela autour d’une tresse de cheveux : le don de ses cheveux en Inde va permettre la relance d’une entreprise de perruque en Italie et une de celles-ci finira sur la tête de l’avocate atteinte de cancer. 


Mon ouvrage est terminé.
La perruque est là, devant moi.
Le sentiment qui m'envahit est unique.
Nul n'en est le témoin.
C'est une joie qui m'appartient,
le plaisir de la tâche accomplie,
la fierté du travail bien fait.
Tel un enfant devant son dessin, je souris.

Je songe à ces cheveux,
A l’endroit d’où ils viennent,
Au chemin qu’ils ont fait,
A celui qu’ils feront encore. 
Leur route est longue, je le sais.
Ils verront plus de monde que je n’en verrais jamais,
Enfermée dans mon atelier. 
Qu’importe, leur voyage est aussi le mien. 

Je dédie mon travail à ces femmes,
Liées par leurs cheveux,
Comme un grand filet d'âmes.
A celles qui aiment, enfantent, espèrent,
Tombent et se relèvent, mille fois,
Qui ploient mais ne succombent pas.
Je connais leurs combats,
Je partage leurs larmes et leurs joies.
Chacune d'elles est un peu moi. 

Je ne suis qu’un lien,
Un trait d’union dérisoire
Qui se tient 
A l’intersection de leurs vies, 
Un fil ténu qui les relie,
Aussi fin qu’un cheveu, 
Invisible au monde et aux yeux. 

Demain je me remettrai à l’ouvrage. 
D’autres histoire m’attendent.
D’autres vies. 
D’autres pages. 

jeudi 19 mars 2020

A full life

L’apartheid a existé en Europe au XXème Siècle. 

Paddy McKillen Senior est né en 1924 dans un quartier très pauvre. Il a commencé à travailler très jeune comme métallier. Il a créé sa propre affaire et l’a développé pendant plus de trente ans, au point d’employer plusieurs centaines de personne tant au Nord qu’au Sud de l’Irlande. Tout en menant sa vie d’industriel, il a joué un rôle clé dans processus de paix qui a conduit à la fin de la violence en Irlande du Nord. Dans son livre de souvenirs (auto-publié), il décrit le contexte de son enfance. 

En 1924, à ma naissance, L’Irlande du Nord était détaché de l’Irlande (Eire) et était restée membre du Royaume-Uni. La communauté protestante (majoritaire à 65%) était heureuse, mais craignait que l’Irlande (Eire), majoritairement catholique, envahisse le Nord. En réalité, les Irlandais du Sud avaient assez à faire à construire leur pays et à se doter d’une administration. 

La communauté catholique, au Nord, était complètement isolée , sans aucun mot à dire sur les choix politiques du gouvernement du Nord, ni sur les choix de sociétés. Elle était même perçue comme susceptible de trahison par la majorité protestante. 

Cela n’était pas seulement dans la tête des politiques, mais dans toutes celles de la majorité protestante qui votait pour les Unionistes, le parti protestant. Leur Leader proclamait alors que le parlement était un parlement protestant pour un peuple protestant. Les catholiques étaient des citoyens de seconde zone et le restaient toutes leurs vies. 

Et puis il y avait les Orangistes. Cet ordre contrôlait le parti Unioniste et entretenait la haine des catholiques. Durant la guerre de 1920/1922 entre catholiques et protestants, il y eut de nombreuses exactions contre les catholiques (émeutes, pogroms et attentats à la bombe). 

Pour cette raison, les Catholiques préféraient vivre dans des petits ilots entre eux où ils se sentaient en sécurité. C’était des lieux misérables. Les écoles ne bénéficiaient d’aucune aide et l’avenir était bien sombre. 

Les grandes entreprises, tenues par des protestants, n’engageaient pas de catholiques. En général, les hommes étaient au chômage et les femmes travaillaient pour des salaires de misère. Seul échappatoire possible : émigrer. 

quelques-uns réussirent néanmoins à sortir de cette situation et parmi eux Paddy McKillen. 

jeudi 12 mars 2020

Qu’y a-t-il sous votre papier peint ?

Dans son livre « 209 rue Saint Maur Paris Xème », Ruth Zylberman raconte la vie, depuis ses origines (vers 1860) d’un immeuble parisien, avec les locataires et les propriétaires qui s’y succèdent. Un livre mi-historique, mi-journalistique qui a fait l’objet d’un film.

Cet immeuble, situé dans un quartier populaire, a vu se succéder les vagues successives de migrants vers la capitale : ouvriers venus de la Creuse ou d’autres régions de France, juifs d’Europe centrale, Espagnols et plus proches de nous, Portugais, Maghrébins...

« Qu’y a-t-il sous votre papier peint ? » écrivait Georges Perec dans l’Infra-ordinaire. Dans le logement où vous vivez, savez-vous ce qui s’y est passé ? Combien d’histoires d’amours ? Combien de drames ? Certains habitants y sont restés longtemps, quand d’autres n’y ont fait que passer. Parfois même, le hasard fait des pieds de nez et le passé rejoint le présent. 

En voici une illustration.  C’est l’histoire de Jean-Luc qui a racheté plusieurs studios (je devrais dire chambres ou petites pièces) pour se faire un appartement. 

« Quand j’ai annoncé à mes parents qu’on avait trouvé un appartement au 209 rue Saint Maur, ils passaient quelques jours en Bretagne avec un couple plus âgé qui avait été très proche de ma grand-mère, la mère de mon père. Et ce couple n’arrivait pas à croire que nous étions arrivés à cette adresse par hasard, ce qui est pourtant le cas. Ils ont alors raconté à mes parents une histoire que toute la famille ignorait, à commencer par mon père. Mon arrière-grand-mère, la grand-mère de mon père était mariée et avait une famille, deux filles. Elle était bonne ou dame de compagnie. Toujours est-il qu’elle est entrée au service d’un homme veuf. 

C’était un artisan, boucher ou charcutier, qui avait une boutique un peu plus bas, vers la rue Marie Louise, derrière l’hôpital Saint Louis. Il habitait ici au 209, avec sa fille, et mon arrière-grand-mère est entrée à son service pour s’occuper de la petite fille. Une liaison s’est nouée entre eux. Et c’est de cette liaison qu’est née ma grand-mère. Elle a été conçue ici au 209. 

On est tous tombé des nues : personne dans la famille ne connaissait cette histoire, le secret avait été bien gardé...  et nous avions acheté par hasard un appartement à cette adresse. 

(L’auteur continue) Jean-Luc n’est pas plus ému que cela. Il termine sa cigarette, sa bière, et à nouveau son regard se perd vers l’immeuble moderne et le ciel bleuté, mais moi, je ne peux m’empêcher de penser non seulement à hasard étonnant que d’autres appelleraient providence, mais aussi à cette improbable résurrection, malgré les silences, les secrets, les éloignements, de cette histoire d’amour enfouie, ici même, sous les parquets, derrière les murs.

Combien d’histoires d’amour ? De drames ?  « Qu’y-a-t-il sous votre papier peint ? Je gratte.      

vendredi 6 mars 2020

Typologie indienne : qui êtes-vous ? Un ours, une souris...?


 Depuis des temps immémoriaux, les hommes ont essayé de classer leurs homologues en typologies afin de mieux saisir leurs comportements et leurs attentes. Aujourd’hui, de telles approches existent avec par exemple le MBTI, issu des travaux de C.G. Jung, le psychanalyste suisse. Ces approches peuvent vous aider à mieux vous connaître et surtout à élargir votre capacité à partager avec les autres.  

L'une des plus anciennes typologies de ce type fait partie de la tradition indienne des Plaines américaines de la roue de la médecine, qui suppose que chaque individu vient au monde avec un mode de perception qui n'est qu'un point de départ pour comprendre les autres et le monde. 
Dans cette culture, la tâche de chacun dans la vie est de maîtriser non seulement son propre mode de perception, mais aussi de faire preuve de compréhension et de bon usage des autres. 

Pour résumer, ce modèle soutient que chaque personne naît avec une façon particulière de voir le monde : la façon du buffle, logique et analytique ; la façon de l'aigle, qui voit des modèles et vole au-dessus des détails ; la façon de l'ours, relationnelle et connectée à l'environnement ; ou la façon de la souris, ancrée et proche des racines et des détails de la vie. 

L'ajout de diverses couleurs et nuances à ces descriptions de base (une personne peut être désignée comme un ours vert regardant vers l'intérieur, par exemple) honore la complexité et le caractère unique de l'individu tout en montrant les motifs communs à toutes les personnes. Les anciens des tribus ont identifié le chemin d'un enfant après une observation très attentive. Comme les membres de la tribu ont fait preuve de maîtrise dans l'observation et l'appréciation des coutumes des autres, les anciens leur ont donné des pierres qu'ils ont placées sur des roues médicinales symboliques. 

La roue d'un individu était alors portée de telle manière sur le bouclier d'un homme ou la boucle d'une femme que ceux qui s'approchaient pouvaient voir, grâce au nombre et à l'emplacement des pierres, à quel point cette personne était capable de voir d'autres points de vue. Ces Amérindiens considéraient que le travail de leur vie consistait à se déplacer autour de la roue de la médecine pour devenir expert dans tous les points de vue de la vie. 

Source : Roger Pearman I’m not crazy, I’m not just not you (Editor Nicholas Brealay, 2010)

lundi 2 mars 2020

La face cachée de Citroën

Visite aujourd’hui au conservatoire Citroën à Aulnay sous bois. Un vaste hangar avec plusieurs centaines de modèles des origines à nos jours. Parmi ces modèles quelques découvertes : tracteur, voiture de sport, hélicoptères...
Un endroit discret ouvert presque tous les jours et fort intéressant