mercredi 31 mai 2023

Comment chassez vous la mammouth ?




Il ne suffit pas d’avoir une vision pour avancer, encore faut-il la partager. Si vous avez le sentiment que dans votre équipe, chacun roule pour soi sans souci des autres, alors découvrez l’histoire du mammouth et adaptez-la à votre contexte.

 

Imaginons que nous sommes une tribu nomade de Cro-Magnon.

Les membres de la tribu ont faim. Or, soudainement, un de nos éclaireurs revient excité de la plaine et annonce le passage d'un gros mammouth à proximité du campement. La communauté se prépare alors pour la chasse et chacun a son rôle : les chasseurs expérimentés fourbissent leurs armes, les plus jeunes affûtent les flèches, les vieilles femmes reprisent leurs chaussures pour que les chasseurs ne glissent pas et les enfants mettent les tenues de camouflage. On part dans la plaine et ceux qui restent préparent tout le nécessaire pour dépecer et préparer la bête. Non sans mal, on tue le mammouth et grâce à sa laine, son cuir, sa viande et sa graisse, la communauté dispose de vêtements, de nourriture et de chauffage pour plusieurs semaines : sauvés !

A la fin de l'été, la communauté lève le camp pour aller prendre ses quartiers d'hiver. Les réserves pour l’hiver sont pleines et les membres de la tribu sont un peu désinvoltes, le ventre bien rempli. 

 

Nous traversons une plaine quand soudain un mammouth, du même genre que le précédent, charge la troupe. Personne n'est préparé et c'est sauve-qui-peut et chacun pour soi ! Les plus jeunes et les plus forts parviennent à échapper à la bête, les plus faibles sont écrasés. La communauté est décimée !

 

Moralité, le mammouth n'est pas bon ou mauvais en lui-même.

 Placé comme un objet de conquête, devant, il génère des comportements généreux : chacun fait sa tâche au bénéfice de la communauté, et tout le monde y trouve son intérêt, forts et faibles.

 Laissé derrière, c'est une menace qui génère des comportements égoïstes : chacun se préoccupe de son intérêt personnel, les faibles sont abandonnés, le collectif perd et finalement les forts aussi.

 

Dans votre équipe c'est la même chose. Si tout le monde roule pour lui-même c'est que les difficultés et les enjeux sont vécus simplement comme de la pression et que l'on cherche à préserver son petit objectif et son petit périmètre. Si vous voulez changer les comportements, il faut que les enjeux redeviennent excitants pour tous et inscrits dans une aventure collective, autour d'une ambition de conquête.

vendredi 19 mai 2023

A quoi sert une vision ?




J’ai parfois des coachés qui me disent : « j’ai déterminé la direction vers où je veux emmener mon équipe. Je la leur ai montrée. Ils s’en moquent et préfèrent faire leur travail au quotidien. Le futur et surtout la direction où les emmener ne les concerne pas.  ils ont sûrement raison. Pourquoi se presser ? On ne fait pas le bonheur des gens malgré eux. »

Je leur raconte l’histoire suivante : « Il était un roi qui régnait sur une belle contrée. Il gouvernait sagement et cherchait le bonheur de ses sujets. Il faisait bâtir pour son usage et celui de ses sujets divers bâtiments par son architecte principal, un homme de grande expérience et respecté.

Celui-ci vint le voir pour lui qu'il souhaitait arrêter sa charge d'architecte royal. Il lui précisa qu'il avait formé de nombreux jeunes architectes qui sauraient prendre la relève. 


Le roi s'en désola, lui dit qu'il le regretterait et lui demanda un dernier service : construire une dernière résidence pour lui. L'architecte refusa, puis devant l'insistance du roi, finit par accepter.

L'architecte y mit au début tout son cœur, mais petit à petit, s'en désintéressa, le cœur n'y étant plu. Les entrepreneurs et les ouvriers en profitèrent pour tricher sur la qualité des matériaux et bâcler les finitions. L'architecte, peu présent, n'y vit que du feu.

Les travaux terminés, le roi vint inaugurer le nouveau petit palais. Il parcourut rapidement le bâtiment, s'extasia devant la qualité apparente et prit à part son architecte pour lui dire : "Ce palais est …pour toi ! C'est mon cadeau pour te témoigner ma reconnaissance".

L'architecte remercia le roi et dut vivre dans son palais. Très vite, les imperfections lui sautèrent aux yeux et il s'en désola. Quand il rencontrait le roi ou un de ses principaux ministres, il ne pouvait rien en dire. Il était maintenant condamné à vivre dans le bâtiment qu'il avait lui-même laissé construire.

Il en est de même de notre travail et de notre avenir. Nous les construisons progressivement au fil du temps, profitant parfois d'opportunités qui nous détournent de notre chemin, prenant des raccourcis, reportant au lendemain des décisions de fond… Un beau jour, nous réalisons que nous avons à vivre avec ce que nous avons bâti et que nous ne pouvons aller en arrière. Bien sûr, nous pouvons modifier son cours, mais au prix de quels efforts… »

Chaque jour, lorsque vous devez décider et agir, imaginez que ce que vous faites vous engage.