dimanche 13 juin 2010

Faut-il élever la femme au rang de « vache sacrée » ?


Monsieur le juge, mesdames, messieurs les jurés du tribunal international, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, nous sommes ici pour débattre d’un sujet clé pour notre futur : la femme peut-elle être reconnue, tout comme le thon rouge ou le saumon, comme une espèce à protéger ? Je voudrais verser au débat quelques pièces extraites d’une récente conférence.

Dans le cadre du cycle de conférences de la salle de lecture du Musée du quai Branly sur la situation de l’Art contemporain (http://www.quaibranly.fr/) , la dernière séance a été consacrée aux femmes indiennes. L’artiste Prune a présenté son projet « Holy Daughters » sur le statut des fillettes en Inde (http://www.prune-art.com/blog/fr/). En quelques mots, dans ce pays, l’enfant fille est perçu comme un inconvénient et cela se traduit par de multiples avortements et infanticides. Dans certaines régions, le taux de natalité est d’environ 500 filles pour 1.000 garçons ce qui commence à poser de sérieux problèmes aujourd’hui. Bien plus, près de 100.000 femmes mourraient chaque année dans des conditions plus ou moins suspectes.

Le paradoxe est que dans ce pays la vache est un animal sacré et intouchable. Pourquoi ? Est-ce fait un fait religieux ou l’intégration dans la religion de faits économiques anciens ? Diverses études semblent montrer que la deuxième piste est à prendre en compte (cf. http://www.pondichery.com/french/vaches_sacrees/vaches_sacrees.htm à titre d’exemple).

Si la vache a été intégrée au panthéon des divinités au vu de son utilité (reproduction, bouse utile à la construction, lait, urine pour le traitement des maladies…), peut-on essayer d’élever la femme à ce même niveau pour mieux protéger l’espèce humaine ?

Je précise bien à ce stade qu’il ne s’agit pas de contester la dimension de sacré de la vache, mais plutôt d’élever la femme (presque) à son niveau pour mieux la protéger. Si la femme est utile pour la procréation et la médecine naturelle (avec le lait maternel), cela peut-il suffire pour vous en convaincre ?

Vaste sujet dans lequel les évolutions récentes de la médecine ont joué le trouble. En effet, l’échographie a permis de détecter le sexe de l’enfant en amont de la naissance. Même si la loi indienne interdit la divulgation de celui-ci aux parents, on ne peut que constater la quasi –impunité des actes des médecins à ce sujet.

La situation devient donc grave : les femmes (et donc les hommes) ont-elles encore un avenir ? Si vous pensez que oui, faites-le savoir et contribuez à l’évolution des mentalités. Si vous pensez que non, attendez une génération et vous changerez d’avis (si ce n’est pas trop tard).

Je vous remercie de votre attention.

Aucun commentaire: