samedi 5 juin 2010

Devenez riche grâce à Van Gogh

Une lecture superficielle de ce titre pourrait vous faire penser que je vous conseille d’acheter un tableau (voire un dessin) de Van Gogh et d’attendre qu’il monte. Pas du tout ! D’ailleurs, il est fort possible que vous n’ayez pas (tout comme moi) les moyens de vous en acheter un.

En fait, c’est beaucoup plus simple : gardez tous écrits, vos coloriages d’enfant, vos textes de toutes sortes et peut-être qu’un jour la fortune sourira à vous ou à vos enfants (Van Gogh fut méconnu durant toute sa vie).

Van Gogh a envoyé tout au long de sa vie de nombreux courriers (heureuse époque !). Dans une lettre à son ami Emile Bernard, il déclare : « Il y a beaucoup de gens, et plus particulièrement parmi nos amis, qui imaginent que les mots n’ont pas de valeur. Au contraire, ne pensez-vous pas qu’il est aussi intéressant et aussi difficile de bien dire les choses que de faire de la peinture ? Il y a un art des lignes et des couleurs, tout comme il y a un art des mots qui est du même ordre. »

Alors, je me suis dit qu’à défaut d’être doué en peinture, je devais chercher ma voie dans l’écriture. Après tout, dans un monde qui est de plus en plus visuel et instantané, où le choc des photos dépasse le poids des mots et où les outils informatiques permettent de transformer toute image ou photo, l’image est omniprésente au détriment de l’écrit. Bien plus, les jeunes écrivent « texto », oublient la grammaire : la dictée devient un outil de sélection des cabinets de recrutement pour départager les bac+5 (authentique : de nombreux entreprises lancent des cours de grammaire). En bref, demain, un beau texte bien rédigé, voire bien écrit pourrait avoir de la valeur dans un monde où l’image se banalise.

Je garde donc maintenant mes textes et recherche même les anciens (y compris les cahiers scolaires). Un texte banal hier peut se révéler une œuvre artistique demain. Une malheureuse dictée du primaire avec les corrections en rouge de l’institutrice pourrait se vendre dans les grandes salles des ventes à l’instar de celles des grands noms de l’histoire.

Allez voir « la tête en friche », le dernier film de Jean Becker avec Gérard Depardieu : la belle littérature se perd. Et si vous ne devenez pas riche au sens matériel du terme, ce sera celle de l'esprit : la revanche des artistes !

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