C’est l’histoire d’un homme, un chercheur, enfin de
quelqu’un qui cherche et qui ne trouve pas forcément. Il ne sait d’ailleurs pas
toujours ce qu’il cherche, mais il est en quête.
Il eut un jour l’envie d’aller à Kammir. Il ne savait pas
pourquoi, mais il suivit son intuition et partit. Lorsqu’après un long voyage,
il arriva fourbus à proximité de la ville, il vit une petite colline à sa
droite qui était toute ombragée. Il décida de s’y reposer.
Il se retrouva dans un jardin parsemé de grandes pierres
blanches. Il s’y reposa, puis en laissant son regard se poser sur une pierre
blanche, il vit une inscription. Il la déchiffra : si le nom était
illisible, il pouvait y lire clairement 8 ans 6 mois, 3 semaines et 2 jours. Il en regarda une autre avec des inscriptions
similaires, puis d’autres encore. Ce qui était terrible était le jeune âge des
personnes enterrées : le plus âgé avait 11 ans. « Un cimetière d’enfants ! »
pensait le chercheur.
Il était perdu dans ses pensées quand il vit arriver un
homme qui se révéla être le gardien du cimetière. Celui-ci sourit quand le
chercheur lui fit part de ses (tristes) réflexions.
Il lui dit : « Il est de coutume chez nous, le jour du quinzième anniversaire d’une
personne, de lui faire présent d’un carnet. Dans celui-ci, il doit noter à
gauche ce qui lui a donné de la joie et, à droite, combien de temps a duré
cette joie. Ainsi, nous notons peu à peu, dans ce carnet les moments heureux,
les fêtes, les rencontres, les bonnes nouvelles… et leur durée.
Lorsque que quelqu’un meurt, nous ouvrons son carnet et additionnons ses moments de joie, parce que
pour nous, ce temps est le seul et véritable temps vécu. »
Source :Jorge Bucay, Je suis né aujourd’hui au lever du
jour, Pocket (2008)
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