jeudi 24 octobre 2019

Une raclée à Grand-Maman


Hans Rosling est un médecin suédois qui s’est battu toute sa vie pour redonner du sens aux chiffres et à savoir fonder son opinion sur les faits (très amusant et intéressant à lire). Dans son livre « Factfulness » (Flammarion, 2018), il raconte l’histoire suivante : 

Lors d’un cours à des étudiants, j’expliquais que les grandes compagnies pharmaceutiques faisaient pas ou peu de recherches sur les maladies qui affectent les pauvres. 
Un étudiant me dit « il faut leur casser la gueule ! ». 
Je lui répondis que c’était une idée et que j’allais justement prochainement dans une de ces compagnies. A qui devais-je donner une raclée ? 
L’étudiant me répondit : « au PDG ». 
Je lui demandai si ce serait suffisant pour lui faire changer l’orientation de ses recherches. 

Un autre étudiant cita alors le conseil d’administration.
Je répétai ma demande : « est-ce suffisant pour changer les priorités ? »

Un débat commença dans la salle et les étudiants, à une large majorité, dirent que ce n’était ni le patron ni le conseil d’administration qui était responsable, mais les actionnaires qui demandaient des résultats financiers. Si les responsables actuels changeaient de politique, les actionnaires les viraient et en choisiraient d’autres. 

Mais qui étaient les actionnaires ? Après avoir cité les riches, les étudiants parlèrent des investisseurs institutionnels (fonds de pension, institut de retraite...) qui cherchaient à la fois des entreprises stables avec un bon rendement pour pouvoir assurer les revenus (retraites) de leurs clients. 

Alors je conseillais aux étudiants d’aller visiter leurs grands-parents retraités et de leur donner une raclée, à cause du besoin avides qu’ils ont d’actions stables. 

Puis je leur demandais si leurs grands-parents leur avait donné récemment de l’argent (pour leurs vacances ou anniversaire...). Comme c’était le cas d’un grand nombre, je leur suggérais de rendre l’argent à leurs aïeux afin qu’ils le rendent aux Laboratoires pharmaceutiques pour que ceux-ci investissent autrement. Mais s’ils l’avaient déjà dépensé, je leur dis que c’est à eux-mêmes qu’ils devaient se donner un raclée puisqu’ils étaient responsables der la situation.     

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