samedi 29 juin 2024

Mieux vivre notre quotidien



La vie en général, et la vie professionnelle en particulier, ne sont pas de longs fleuves tranquilles.  Dans notre vie « active »,  nous ne sommes pas impactés seulement au moment des grands changements (promotions, changement d’organisations, de métiers), mais aussi au quotidien avec les mini-succès ou les jalousies et mesquineries ambiantes. 

 

Tout cela nous affecte, et même si nous pensons être suffisamment forts pour passer dessus, nous touche. 

 

Comment mieux gérer ces petits ou grands accrocs qui nous touchent et nous renvoient parfois à notre passé ? Comment mieux vivre avec nous-mêmes ?



Voici un livre qui n'est pas seulement un livre de philosophie, mais aussi un ouvrage qui nous aide à mieux comprendre comment nous fonctionnons et comment nous pouvons agir dessus. 

Ce livre a deux atouts. Le premier est de tenir compte des derniers développements des neurosciences pour nous donner quelques clés sur notre fonctionnement. Nous n'avons pas une mémoire, mais cinq mémoires : mémoires « longues » (mémoire épisodique, sémantique et procédurale) et « courtes » (mémoires de travail et sensorielle). L'auteur insiste aussi sur les rôles différents de l'hippocampe (faits) et de l'amygdale (émotions). Toutes ces explications nous permettent de comprendre plein de situations : depuis la madeleine de Proust à la mémoire sélective des personnes atteintes d'Alzheimer. 

 

En effet, notre mémoire est extensible à l’infini et se reconfigure en permanence. Nous pouvons l’aider, seul ou accompagné. 

Cela nous conduit directement aux deuxième atout : comment agir sur notre mémoire, que ce soit en voulant « oublier », modifier et réduire l'impact de souvenirs négatifs ou en redonnant de la force à des situations positives. Ce qui rend explicitera démarche, c'est la méthode de l'auteur qui fait appel à de nombreux auteurs pour illustrer ses propos : Bergson, Freud, Proust, … mais aussi des auteurs plus contemporains comme Borges, Semprun ou Eribon.

 

Si l’auteur nous donne quelques pistes d’accompagnement, il nous propose aussi des méthodes que chacun d’entre nous peut appliquer au quotidien.  

Cela donne un livre outil où chacun peut y trouver son méthode autour d'une méthode « centrale » en trois gestes : se tourner vers le passé, vers l’avenir, vers les autres et le monde.

 

Lors des vacances qui arrivent, je vous invite à prendre un peu de recul à ce sujet au travers du livre « Vivre avec son passé » de Charles Pépin (Allary Editions, 2022).  

lundi 24 juin 2024

Découvrir la vertu du silence




 Nous vivons dans un monde très bruyant, que ce soit au niveau de la pollution sonore, des médias ou de nos environnement professionnels avec les réunions et les échanges téléphoniques entre autres. C’est à celui qui parle le plus, le plus fort et le plus vite. 

 

Cette pollution ne date pas d’aujourd’hui et déjà dans l’antiquité, les Pythagoriciens avaient pour principe : « on apprend aux hommes à parler ; on devrait leur apprendre à se taire. La parole dissipe la pensée, le silence l’accumule ». 

 

A la réflexion (en silence), cela a des vertus. 


Les médecins nous disent que le silence prolongé baisse notre tension artérielle, développe notre quotient intuitif et notre sentiment de bien-être. 

 

Que vous développiez votre capacité à être plus silencieux par le fait de tourner sept fois la langue dans votre bouche ou en pratiquant la cohérence cardiaque ou la méditation, liste non exhaustive,  cela ne peut qu’avoir un impact positif dans vos relations professionnelles : 

·      lors d’un face-à-face, cela vous permet, notamment face à un introverti, de laisser le temps de la réflexion et favorise un équilibre dans l’échange. 

·      En groupe, des plages de silence permettent au groupe de s’écouter les uns les autres et favorisent la constitution du groupe.

 

 Plus généralement, le fait de ne pas répondre tout de suite, de prendre le temps d’écouter et de ressentir les paroles de son interlocuteur, c’est accepter le fait d’être en ligne avec soi-même, de sortir des émotions immédiates, de faire son introspection et de se préparer à répondre plus sereinement.

 

Nous avons tous constaté d’ailleurs l’effet du silence dans les discours, lorsque des orateurs expérimentés laissent des temps de silence pour capter notre attention sur tel ou tel point de leur développement.    

 

Le silence ne se manifeste pas seulement en restant coi devant notre interlocuteur ou notre auditoire. Une simple reformulation neutre suffit. Votre non-verbal joue aussi un grand rôle : une regard curieux, bienveillant ou une attitude ouverte donnent un sentiment d’écoute active à votre interlocuteur. 

 

Les apprentis disciples de Pythagore devaient passer cinq ans sans avoir la permission de parler, afin d’apprendre la vertu du silence. Et vous, pouvez-vous attendre quelques secondes de plus avant de répondre ?