vendredi 25 octobre 2024

Vos rêves sont-ils à la hauteur ?



Un livre coréen qui se déroule dans un grand magasin où tout un chacun peut acheter un ou des rêves. Un livre avec des personnages caricaturaux, mais aussi un livre qui nous interroge. 

 

Quel est le contexte ? Une jeune femme, Penny, rêve de travailler dans ce magasin. Ce sont les dormeurs qui viennent, une fois endormis, faire leurs achats de rêve. On y trouve de tout : des rêves de liberté, d’amour, de retrouvailles et même de personnes disparues. 

 

Le livre décrit le « business » des rêves et les fournisseurs / auteurs spécialisés, depuis les écrivains de succès jusqu’au Père Noël. 

 

Tout cela pourrait être bien simplet jusqu’au moment où je me pose la question : choisissons-nous nos rêves ou nos rêves nous choisissent-ils ? 

 

Quand nous dormons, notre cerveau continue de travailler et fait du tri et du classement dans tout ce que nous avons senti, vécu, enregistré. Alors, les rêves sont-ils voulus ou bien imposés par notre inconscient ? Pas simple à résoudre comme question. 

 

Dans ce contexte, l’inspiration est-elle un miracle ou simplement le fruit de nos réflexions qui s’impose lors de nos périodes de repos ?

 

Parce que la production des rêves n’est pas une chose simple. Dans notre monde actuel, notre charge de travail professionnel et personnel, et toutes les tentations qui nous retiennent éveillés, depuis la télé jusqu’aux smartphones, font que nous ne dormons pas nécessairement tout notre soûl. 

 

Bien plus, les soucis professionnels, le temps consacré au travail et la solitude de os grandes métropoles font que nous nous réfugions parfois dans nos rêves pour y échapper : que le rêve soit positif ou angoissant, il ne fait que traduire notre état d’esprit. 

 

C’est là où le livre nous interpelle : nous ne maîtrisons peut-être pas nos rêves, mais nous avons aussi notre part de responsabilité. Dormons-nos suffisamment ? Savons-nous prendre du recul ? Gardons-nous une part de vie sociale et familiale pour vivre pleinement ? Sommes-nous dans l’instant présent ou bien toujours en retard sur le futur ? 

 

Questions oiseuses ? Pas tant que cela quand nous regardons la consommation de produits pour dormir sous toutes leurs formes, depuis les douces tisanes aux anxiolytiques. Selon les études, quatre personnes sur dix avoir pris de tels produits et la France est le troisième marché mondial dans ce domaine. 

 

Alors, si anodines les questions posées par ce livre ? 

vendredi 11 octobre 2024

Comment réfléchissions nous avant l’IAG ?




Nous sommes en 1968 : Georges Perec est invité à écrire un texte autour d’un organigramme construit par Bull informatique. L’informatique est alors une science nouvelle et de nouveaux outils de schématisation de la pensée, comme l’organigramme, vont se répandre. Cela donnera un livre de 70 pages, « L’art et la manière d’aborder son chef de service pour lui demander une augmentation »,  un texte sans ponctuation, dans lequel nous suivons la pensée du narrateur : il va aller voir son chef. Et si celui-ci n’est pas dans son bureau ? Il attend ou retourne dans son bureau ? Ou bien va-t-il échanger avec des collègues à proximité ?  Et puis comment aborder le sujet, …?

 

Cela m’a conduit à trois réflexions 

D’abord, c’est le premier livre où je trouve à la fin un schéma, type organigramme informatique, des circuits de pensée et de décision du héros.  Pour caricatural qu’il est, il est néanmoins assez proche de notre mode de raisonnement spontané.  Nous échangeons avec notre entourage et nous lui transmettons des informations souvent de manière spontanée.  Notre pensée est plus du mode réactif. Certains  auront tendance à faire mentalement une synthèse de leurs réflexions quand d’autres réfléchissent à haute voix, ce qui rend l’échange riche et touffus. L’enseignement est que nous devons prendre conscience de notre mode d’échange et de celui de notre interlocuteur pour faciliter l’échange. 

 

La deuxième est que notre pensée mélange faits et sentiments. Ce mélange s’appelle avoir une opinion. 70% de ce que nous communiquons mélangent ces deux éléments. Cela donne de l’humanité à nos propos mais peuvent en altérer le sens pour l’interlocuteur : le transmetteur y croit-il ? 

 

La troisième est que ce post a été écrit au moment de l’annonce de la remise du prix Nobel de physique à deux scientifiques US, John Hopfield et Geoffrey Hinton, qui ont travaillé sur les réseaux neuronaux et ont permis de réaliser les outils comme ChatGPT. Dans leurs déclarations, ces chercheurs avouent que ces outils sont des boites noires et qu’il est difficile de savoir ce qui est vrai. Or, nous commençons à avoir tendance à nous reposer sur ces outils, d’où  des risque de biais psychologiques qui déforment les analyses. 

 

En somme, Georges Perec, avec son organigramme, a fait de manière artisanale et manuelle, de l’Intelligence Générative. Et s‘il avait eu raison ?  Peut-être devrions nous revenir à une telle analyse de nos pensées. A titre d’exemple, j’ai soumis à Chatgpt le titre du livre de Perec. J’ai obtenu des conseils de bon sens : préparer ses arguments, choisir le bon moment, … Par contre toute la richesse de la pensée de l’auteur n’apparait pas : et s’il n’est pas dans son bureau ? Je l’attends ou reviens ? Je patiente en parlant avec des collègues proches de son bureau ou non ? … 

 

Quelles leçons en tirez-vous ?

vendredi 4 octobre 2024

S’épuiser et mourir au travail ? Oui, mais mort lente...

Le livre vaut mieux que son titre. Voici un livre kindle (Amazon) qui regroupe toutes une série d’études et de méthodes pour y parvenir, si ce n’est en moins de temps et/ou  en dépensant moins d’énergie. 

 




Si je parodiais Georges Brassens, je pourrais dire : « Mourir pour son travail ? Oui, mais de mort lente ». 

 

C’est un sujet que j’ai à cœur et j’ai déjà publié plusieurs posts  ici ou   sur ce sujet . 

 

Que vous apporte ce livre ? Une remise en cause de votre approche.

 

Deux extraits : « Nous tentons de mesurer notre réussite par des indicateurs peu pertinents ou par des critères subjectifs visibles et tangibles (souvent sous forme de graphique avec du vert ou rouge). Nous travaillons plus pour avoir autant voire moins. »

 

« il y a un lien entre travail, l’effort et la souffrance. Dans les études conduite dans les années 1960 ont montré que la douleur et le plaisir sont corrélés. La suractivité libère des endorphines (hormone du bonheur) avant de nous faire tomber dans le burnout et le cynisme : « tout cela pour ça ». 

 

C’est peut-être banal, diriez-vous. Oui, mais la pratiquez-vous ? Dans ce livre, il y a des questions qui méritent réflexion et des pistes de solution. C’est ce qui en fait l’originalité. Vous vous dites « je sais » et  vous réalisez que vous ne le  faites pas forcément

 

Cela vous parle ? 

 

Pour ma part, j’ai noté trois points

 

·      Le « système » nous conduit à l’insuccès : « Nous tentons de mesurer notre réussite par des indicateurs peu pertinents ou par des critères subjectifs visibles et tangibles (souvent sous forme de graphique avec du vert ou rouge). Nous travaillons plus pour avoir autant voire moins. » 

·      Ne pas en faire de trop, savoir s’arrêter à temps dans son effort : « si vous essayez d'être parfait, alors vous serez imparfait. Car si vous voulez être parfait, alors vous admettez que vous devez changer pour y parvenir »

·      Avoir un petit réseau bien choisi  : « Peu importe les modèles sociétaux, il semblerait que les êtres humains ont en moyenne 2 amis d'enfance, et 3 amis significatifs supplémentaires en étant adulte. » 

 

Un autre livre sur le même sujet ? Celui de Tal Ben Shahar, l’apprentissage de l’imperfection, Pocket, 2011. 

 

A bon entendeur, salut !