vendredi 19 décembre 2025

Et si la ténacité était notre meilleur levier face à l’injustice et à l’incertitude ?



J’ai récemment lu Rivage de la colère de Caroline Laurent, un roman qui dépasse largement la seule histoire d’amour pour devenir un véritable récit de résistance. Ce livre revient sur le drame méconnu des habitants de l’archipel des Chagos, déportés dans les années 1960 pour permettre l’installation d’une base militaire américaine, puis laissés dans la précarité et l’oubli.

Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est la ténacité de ce peuple déraciné. Malgré les humiliations, les procédures interminables et l’indifférence internationale, les Chagossiens n’ont jamais renoncé à faire reconnaître leurs droits. Leur combat a fini par porter ses fruits : il a fallu attendre 2025 pour que le Royaume‑Uni signe enfin un accord reconnaissant que les Chagos appartiennent au territoire mauricien.

En filigrane, le roman pose une question très actuelle pour nos organisations : que devient une communauté quand on lui retire ses repères, son territoire, son identité ? La situation des Chagossiens fait écho à celle de millions de personnes déplacées ou réfugiées aujourd’hui, souvent invisibles dans les statistiques, dont le parcours repose pourtant, là encore, sur la persévérance et la capacité à se reconstruire.

Ce livre résonne aussi avec les défis des sociétés et des entreprises multiculturelles. À travers l’exemple de Maurice, il montre à la fois les tensions entre communautés et la richesse du métissage, des alliances improbables, des rencontres qui changent le cours d’une vie. La force de ce récit tient dans ce message : c’est souvent la combinaison de la solidarité, de l’ouverture et de la ténacité qui permet de transformer une injustice en mouvement collectif.

En refermant Rivage de la colère, une conviction s’impose : la ténacité n’est pas qu’un trait de caractère individuel, c’est une compétence collective stratégique. Dans nos équipes comme dans nos projets, elle se traduit par la capacité à :

·       maintenir le cap malgré les revers ;

·       défendre une cause juste même lorsque le résultat n’est pas garanti ;

·       garder confiance en la valeur de l’humain, surtout dans les contextes complexes.

Dans un monde où tout semble aller vite, ce roman m’a rappelé une chose essentielle : certaines victoires exigent du temps, de la patience et beaucoup de courage. Et que, pour reprendre et détourner une parole bien connue, il nous faut plus que jamais « avoir confiance » – en nous, en les autres, et dans notre capacité à tenir dans la durée.

 

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