vendredi 24 juillet 2009

Le pays où les rêves sont permis


Je reviens d’un pays où vous pouvez exaucer des rêves fous. C’est l’histoire d’un homme qui a toujours rêvé de faire des bateaux. Pas de petits bateaux, pas des barques ou des canoës, non des 28 pieds capables de faire de longues traversées avec un moteur puissant et tout ce qu’il faut pour que vous y trouviez du plaisir.

Vous me direz que cela est à la portée de tout le monde. Bien sûr, faire un bateau est à la portée de chacun (moyennant un bon paquet de billets d’euros et…du temps). Toutefois lorsque l’aventurier est un amoureux de la montagne, l’histoire se corse (façon de parler, cela ne se passe pas en Corse.). Donc, il souhaitait faire cela à 1.500 mètres d’altitude. « Et alors », me diriez-vous, « les Suisses construisent des bateaux qui vont sur leurs grands lacs ». J’attire toutefois votre attention que leurs lacs ne sont pas à 1.500 mètres d’altitude et que les bateaux de mon aventurier sont construits à 1.500 mètres d’altitude pour aller…sur la mer.

« C’est simple, il suffit de les emmener au bord de la mer ave un camion et le tour est joué.» Un détail qui peut vous intéresser : la mer est à 12 heures de route ! D’accord, je reconnais, c’est une question de transport, mais un long transport. Non pas pour les douze heures de route, mais simplement parce que ces bateaux ne sont pas destinés à cette mer locale, mais à d’autres mers situées à des milliers de kilomètres de là.

Imaginez des ouvriers qui n’ont peut-être jamais vu la mer construire des bateaux pour des plaisanciers qui vivent dans des lieux qu’ils ne connaîtront peut-être jamais et naviguent sur des eaux dont ils n’ont idées. « C’est tout le phénomène de l’export » pourriez-vous continuer. « Après tout, les ouvriers dans les usines fabriquent des produits pour des gens qu’ils ne verront jamais. Et alors ? » Alors, la différence est importante : des hommes construisent avec amour et passion (Note : la construction d’un tel bateau prend trois semaines : c’est du travail artisanal) des objets qui peuvent leur sembler étranges et inutiles. Chez eux, il n’y a que des barques à rame pour deux personnes.

Le plus étonnant est que ces bateaux se vendent bien et que ce chantier naval se développe.
A quand le transfert du chantier naval de St Nazaire à Tignes et la reconversion des vachers en fabricant de jonques ?

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