dimanche 1 novembre 2009

Que la joie soit dans vos coeurs !



Avec novembre commencent les jours raccourcis, les temps gris, froids et maussades. Avec un climat économique et social morose, je vois tous les jours converger vers ma station des gens tristes et la tête basse. Pourtant, autour de moi, sur la place où je suis située, ce sont de beaux bâtiments, un théâtre, un jardin tranquille, … bref, des éléments propres à faire oublier ses soucis et à penser à autre chose. Et bien, NON ! Cela ne marche pas : les passants ne les regardent pas (ou plus).



Alors, j’en ai eu assez. J’ai cherché une idée pour contribuer à la bonne humeur de tous. Plus facile à dire qu’à faire ! Comment réveillez les badauds ? J’ai eu l’idée de me faire peindre en couleurs pastelles, mais la pollution aurait vite fait d’affaiblir mes couleurs. Puis j’ai eu envie de tendre un piège : créer une fausse entrée, un trompe l’œil, mais je ne suis pas sûr que tout le monde ait le sens de l’humour. Je me suis renseigné discrètement si des confrères avaient trouvé l’IDEE, mais cela n’a rien donné.



Un jour, au moment où je m’y attendais le moins, je l’ai vu mon idée. Elle est passée devant moi et j’aurais pu la rater si elle ne s’était arrêtée pour acheter un journal. C’était un homme d’apparence anodine, mais avec … un nez rouge. Un petit nez rouge pincé sur son propre nez qui lui donnait une immense différence. Enlevez-lui son nez et il sera semblable à tous les passants. Cela m’a interpellé : pourquoi chercher compliqué quand une touche de différence suffit à vous faire remarquer ?



Alors, j’ai gardé ma couleur verte, mon escalier, mon plan de métro et je me suis fait faire le nez que vous voyez sur la photo. Un peu kitsch pour certains, mais en tout cas passe-partout. Regardez le badaud sur la photo. Il serait entré machinalement dans une station de métro, mais là, il hésite : c’est quoi ? Un métro ? Une galerie d’art ? Une entrée de parking ? Les quelques secondes perdues à cela me font plaisir. J’existe enfin aux yeux de mon visiteur. Peut-être m’aura-t-il oublié dans quelques minutes, mais qu’importe. « Je suis vu, donc je suis » aurait pu écrire un philosophe.


Finalement, il entre dans la station avec un petit sourire en coin et la tête levée. Que la joie soit dans votre cœur, monsieur l’inconnu

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