Il
était une fois un éléphant sauvage, que l'on captura tout petit.
On l’attacha
à un piquet, au bout d'une corde très solide. Le jeune éléphant se mit à se
débattre avec énergie, avec furie, il ruait, piétinait sauvagement la terre
sous ses lourdes pattes, barrissait à fendre l'âme. Mais le piquet était bien
enfoncé, et la corde épaisse. Il ne pouvait se débarrasser ni de l'un ni
de l'autre. Alors il entra en rage, désespéré, mordant l'air, levant la trompe,
barrissant lamentablement vers le ciel. Il s'épuisait en efforts et en cris.
Quand brusquement, un matin, il se calma, il ne tira plus sur la corde, ne
maltraita plus le sol de ses quatre pattes et ne fit plus trembler le voisinage
de ses barrissements.
Alors
son maître le détacha. Il put l’emmener avec lui partout et dès qu’il plantait
son piquet, l’éléphant, qui avait grandi depuis, restait bien sage, même si le
piquet n’était que légèrement posé, s’intéressait à ce qui se passait autour de
lui et était apprécié de tous.
Notre
pensée est comme un éléphant sauvage. Elle prend vite peur, saute en tous sens,
et barrit aux quatre vents. Notre « attention» est la corde, et « l'objet
choisi de réflexion», le piquet enfoncé dans le sol. Si nous calmons notre
pensée, nous l’apprivoiserons, la maîtriserons, et nous connaîtrons le secret
de la vraie liberté.
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