Au travers de mes promenades dans Paris, je suis tombé, dans le XIème arrondissement, sur une boutique de réparations de poupées.
Dans sa vitrine, le texte suivant :
Ma poupée Arlette est née en novembre 1936, en même temps
que mon frère Francis. En juin 1940, elle a évacué en même temps que nous, à
pied de Douai jusque dans la Somme, sous les bombardements et la mitraille des
avions. Vers Doullens, nous sommes tombés nez à nez avec le premier char
allemand.
Maman m’a entraîné si vite par la main que j’ai lâché
Arlette qui a perdu bras et tête.
Le char s’est arrêté, un soldat est descendu, a ramassé les
morceaux et est venu me les rapporter.
Mon petit frère pleurait, maman mourrait de peur (mon petit
frère ne voulait pas faire ses besoins ailleurs que dans son pot habituel que
nous n’avions pas emmené).
M. Launay (NDLR = le propriétaire de la boutique) vient de
ressusciter et de rajeunir parfaitement Arlette témoignant d’une humanité
parfois inattendue.
Nicole Lambert
12 mars 2011
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