Quand le Baal
Shem Tov* avait une tâche difficile à accomplir, il se rendait à un certain
endroit dans la forêt, allumait un feu et se plongeait dans une prière
silencieuse. Et ce qu’il avait à accomplir se réalisait.
Quand, une
génération plus tard, un autre rabbin se trouva confronté à la même tâche, il
se rendit à ce même endroit dans la forêt et dit : «Nous
ne savons plus allumer le feu, mais nous savons encore dire la prière ».
Et ce qu’il
avait à accomplir se réalisa.
Une génération
plus tard, un troisième rabbin eut à accomplir la même tâche. Lui aussi alla
dans la forêt et dit : «Nous ne savons plus allumer le
feu, nous ne connaissons plus les mystères de la prière, mais nous connaissons
encore l’endroit précis dans la forêt où cela se passait, et cela doit suffire».
Et ce fut
suffisant.
Mais quand une
autre génération fut passée et que un quatrième rabbin dut faire face à la même
tâche, il resta dans sa maison, assis sur son fauteuil, et dit : «Nous
ne savons plus allumer le feu, nous ne savons plus dire les prières, nous ne
connaissons même plus l’endroit dans la forêt, mais nous savons encore raconter
l’histoire».
Et l’histoire qu’il raconta eut le même effet que les pratiques de
ses prédécesseurs.
Aujourd’hui savons-nous encore raconter
l’histoire ? Et demain ?
*Rabbi
Israël ben Eliezer (1698-1760) appelé le Baal Shem Tov (le « Maître du Bon Nom »)
est un rabbin mystique, fondateur du
judaïsme hassidique.
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