Il était une fois un homme perdu. Depuis des années, il
vivait de razzias, de rapines, de massacres, de vols. Il était farouchement
cruel, sans pitié, malade d’une folle rage. C’était un homme perdu.
Un jour qu’il cherchait
il n’aurait su quoi dire, l’idée lui vint d’aller un ermite en haut d’un
grand terrier.
Le vieil homme l’écouta implorer un espoir, un pardon, puis
il lui sourit et lui montra un vieil arbre calciné par la foudre : «
tu vois, là, ce vieil arbre mort ? Eh bien, tu seras pardonné quand il
refleurira !
- Autrement dit, jamais, rétorqua l’homme. Autant continuer
mes saccages ».
L’homme repartit sur
les chemins, s’usant et s’acharnant à semer le malheur.
Un soir qu’il avance vers une vieille ferme, il voit une
femme qui a rassemblée sa marmaille affamée autour d’un chaudron. La femme
chante une berceuse : « Dormez mes petits. Maman vous fait la soupe.
Dormez, dormez jusqu’à demain. »
Intrigué, il attend que la femme s’éloigne et ouvre le
couvercle du chaudron : il était plein de pierres.
L’homme hausse les épaules, renverse les pierres et y jette,
après l’avoir coupé en morceaux, la viande de mouton qu’il venait de
voler. Il prend soin de raviver le feu
sous le chaudron avant de s’éloigner, en pleurant sur une telle misère. C’est ce jour-là que le vieil arbre a
refleuri
Source : Marie Faucher,
Contes des sages qui guérissent, Seuil
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