Il était une fois deux paysans qui vivaient dans un village du Mont-Liban. Ce couple de paysans avait une fille unique qui était en âge de se marier. Elle se prénommait Warda. Tous les jeunes hommes du village rêvaient de l’épouser. Mais la mère disait à tous les prétendants que seul celui qui offrirait à sa fille un cadeau unique au monde obtiendrait sa main. Les garçons du village cherchèrent longtemps dans la région sans rien trouver d’intéressant. Ils finirent par se lasser et épousèrent les autres jeunes filles du village.
Seuls trois garçons s’obstinèrent. Trois frères, tous amoureux fous de Warda.
- La seule façon de trouver un cadeau unique est de partir en voyage, dit l’aîné.
- Tu as raison, acquiescèrent les deux autres.
Ils quittèrent le village quelques jours plus tard en emportant des provisions. Ils se retrouvèrent devants trois chemins. Ils décidèrent de se séparer et se donnèrent rendez-vous un an plus tard au même endroit.
Puis chacun partit par un chemin. L’aîné emprunta celui qui allait vers l’ouest et menait à la mer. Le deuxième partit vers le nord. Quant au troisième, il prit la direction du sud.
Une année s’était écoulée quand l’aîné arriva dans l’oasis, monté sur un magnifique pur-sang. Il était le premier. Puis arrivèrent les deux autres frères.
Le deuxième avait acheté un miroir. Quand on le regarde en pensant celle qu’on aime, on la voit aussitôt.
Le deuxième avait acheté un miroir. Quand on le regarde en pensant celle qu’on aime, on la voit aussitôt.
Le troisième avait reçu d’un vieil homme une petite orange : en la pressant dans la bouche de quelqu’un qui venait de mourir, on le faisait ressusciter.
Les trois frères étaient heureux de se retrouver. Ils mangèrent en se racontant leur voyage.
Á la fin du repas, celui qui possédait le miroir le sortit de son étui protecteur et proposa aux deux autres de voir Warda. Ils pensèrent très fort à elle et son image apparut. Á sa vue, tous trois éclatèrent en sanglots. Car elle venait de mourir Warda. Et ils la découvraient sur son lit de mort.
- Calmons-nous, dit au bout d’un moment celui qui avait rapporté́ l’orange. J’ai de quoi ressusciter Warda.
- Utilisons mon cheval, poursuivit l’aîné des frères en détachant l’animal, et nous serons très vite auprès d’elle.
Les trois frères montèrent sur le cheval. Quelques instants plus tard ils se retrouvèrent devant chez Warda. Lorsqu’ils arrivèrent devant chez elle, ils dirent à la mère qu’ils rapportaient des cadeaux uniques au monde.
- C’est désormais inutile, répondit-elle, ma fille vient de mourir.
- J’ai de quoi la ressusciter, s’exclama celui qui avait l’orange. Conduisez-moi jusqu’à sa chambre.
On le laissa seul avec la défunte. Il coupa l’orange en deux, la pressa et en fit couler tout le jus dans sa bouche. Warda retrouva des couleurs, ouvrit les yeux et se mit à parler.
- Ce jus est délicieux, dit-elle.
Quelques jours plus tard, les trois frères lui demandèrent de choisir un mari parmi eux. Chacun présenta son cadeau.
- Sans mon miroir, nous n’aurions jamais su que tu étais morte, dit un des frères.
- Oui, mais sans mon cheval, nous aurions été́ contraints de marcher longtemps et nous ne serions jamais arrivés à temps.
- C’est vrai, ajouta le troisième frère. Toutefois, sans mon orange, Warda, tu ne serais plus parmi nous.
La jeune fille décida de réfléchir avant de prendre une décision.
- Je vous donnerai ma réponse dans une semaine, leur dit-elle.
Le septième jour, Warda et ses parents reçurent les trois frères.
- Vous avez tous les trois rapporté des cadeaux uniques au monde, dit la jeune fille, et je vous en remercie. Comme ils possèdent tous une valeur équivalente, je pourrais épouser n’importe lequel d’entre vous trois. Et puisqu’il fallait vous départager, j’ai décidé de prendre pour mari le plus généreux des trois. Le propriétaire du miroir possède toujours son miroir. Celui qui a rapporté́ le cheval a toujours son cheval. Mais celui qui avait l’orange ne l’a plus, puisqu’il l’a sacrifiée pour me redonner vie. Il est donc le plus généreux et c’est avec lui que me marierai.
Tout le village trouva le choix de Warda judicieux. Elle épousa le garçon qu’elle avait choisi et ils vécurent heureux.
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