Au début des temps, quand un homme mourait, son âme restait prisonnière
sur terre. Elle errait sans but. Les dieux ne s’en inquiétaient guère jusqu’au
jour où ils se rendirent compte qu’il y avait bien plus d’âmes que d’hommes sur
terre et que la tristesse de ces âmes en errance transformait la verdoyante
forêt primaire en un morne univers gris
Ils se réunirent donc afin de trouver une solution. Certains
s’énervèrent en disant qu’il avait été fort malencontreux d’offrir une âme aux
hommes, d’autant plus qu’ils devenaient incapables de s’en occuper après leur
mort. D’autres proposèrent des solutions invraisemblables comme offrir à chaque
âme un nouveau corps dès que l’ancien rejoint la terre de la forêt primaire.
Finalement l’un d’entre eux proposa de créer un endroit loin de la terre où les
âmes se sentiraient chez elles. L’idée enchanta la grande majorité des dieux,
ils commencèrent alors à créer l’endroit parfait pour le repos et le bonheur
des âmes.
Il fallut plusieurs siècles pour le terminer. Il y faisait une douce
température, la pluie laissait éclore des millions d’arcs-en-ciel qui se
transformaient aussitôt en autant de papillons aux couleurs infinies. Dans ce
lieu, les dieux se firent tant plaisir, que tout n’était que beauté,
perfection, douceur, surprise et enchantement. L’endroit parfait pour les âmes
des hommes était enfin prêt, les dieux le baptisèrent de nombreux noms, pour
que chaque peuple puisse le nommer ; ici nous disons le paradis.
Face à leur grand succès, les dieux se félicitèrent. Cependant dans cet
océan de satisfaction une petite voix se fit entendre : « Comment
allons-nous faire venir les âmes ici ? »
Cette question, à priori fort triviale pour des dieux, les laissa littéralement sans voix. Ils se mirent à se chamailler, chacun accusant l’autre d’être responsable de ce fiasco, comment oublier un élément si important ! La petite voix réclama le silence et demanda aux autres dieux de le suivre. Ils arrivèrent devant un arbre couvert de tant de fleurs qu’on aurait dit une cascade de pétales. La petite voix demanda alors aux dieux de faire silence et d’attendre. Ils attendirent, puis soudain ils entendirent un bourdonnement sourd, puis virent des flèches de couleur, bleue, rouge, verte, tourner autour de l’arbre. Ils finirent par voir, planté devant une fleur, un magnifique petit oiseau battant des ailes à un rythme incroyable. Certains pensèrent qu’il aimait la fleur, d’autre qu’il l’embrassait, d’autre qu’il la taquinait, c’est ainsi que naquirent ses nombreux noms (Colibri, Picaflor, Besaflor, etc.). Alors la petite voix demanda au petit oiseau s’il accepterait une mission d’une importance suprême, celle de transporter les âmes des hommes.
Cette question, à priori fort triviale pour des dieux, les laissa littéralement sans voix. Ils se mirent à se chamailler, chacun accusant l’autre d’être responsable de ce fiasco, comment oublier un élément si important ! La petite voix réclama le silence et demanda aux autres dieux de le suivre. Ils arrivèrent devant un arbre couvert de tant de fleurs qu’on aurait dit une cascade de pétales. La petite voix demanda alors aux dieux de faire silence et d’attendre. Ils attendirent, puis soudain ils entendirent un bourdonnement sourd, puis virent des flèches de couleur, bleue, rouge, verte, tourner autour de l’arbre. Ils finirent par voir, planté devant une fleur, un magnifique petit oiseau battant des ailes à un rythme incroyable. Certains pensèrent qu’il aimait la fleur, d’autre qu’il l’embrassait, d’autre qu’il la taquinait, c’est ainsi que naquirent ses nombreux noms (Colibri, Picaflor, Besaflor, etc.). Alors la petite voix demanda au petit oiseau s’il accepterait une mission d’une importance suprême, celle de transporter les âmes des hommes.
L’oiseau, face à l’impressionnante assemblée, accepta avec joie, mais à
la condition et uniquement à la condition, qu’il puisse les trouver dans les
fleurs. N’ayant pas vraiment le choix, les dieux acceptèrent le marché et
envoyèrent alors de par le monde des messagers afin d’ordonner à toutes les
âmes en errance de se chercher une fleur où attendre le colibri qui les
emporterait vers le paradis.
Depuis ce jour le colibri s’attelle consciencieusement à sa tâche,
cherchant dans chaque fleur les âmes qui attendent leur passage. Certains
prétendent qu’ils font cela pour se nourrir, mais vous maintenant vous
connaissez la vraie histoire, alors n’hésitez pas, faites- la circuler et que
jamais un colibri ne vienne chercher cette histoire ; seule une histoire
oubliée peut mourir.
D’après un conte Guarani de la région des Missions en Argentine
Source : http://short-edition.com/
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