dimanche 18 août 2019

La nuit où il a plu du couscous

Un jour, en labourant son champ, Nasreddine trouva une jarre remplie de pièces d'or. Il se hâta de la cacher sous un arbre, en attendant la nuit pour la transporter sans être vu. Mais, possédé́ par une folle envie de partager sa joie avec quelqu'un, il courut jusque chez lui. Il ferma la porte à clé́, tira sa femme par le bras vers la pièce la plus éloignée de la maison, regarda autour de lui pour vérifier qu'il n'y avait personne et lui chuchota à l'oreille la bonne nouvelle, en lui enjoignant de n'en souffler mot à âme qui vive. 

Une fois couché, Nasreddine se rendit compte de la bêtise qu'il venait de faire. Il était le premier à savoir que sa femme ne pourrait pas tenir sa langue et que, le lendemain, la nouvelle serait diffusée partout. Il réfléchit et trouva une idée. Pendant que sa femme dormait, Nasreddine alla chercher la jarre et la cacha dans un lieu sûr ; ensuite, il monta sur le toit, chargé de deux seaux pleins de couscous. Il fit du bruit pour imiter l’orage, puis il dispersa le couscous sur le toit, dans la cour et autour de la maison, avant d’aller se recoucher. 

Au réveil, sa femme l’appela : 
- J’ai eu peur cette nuit, avec tous ces orages. Le linge que j’avais laissé dehors doit être trempé. 
La femme sortit pour ramasser son linge ; mais en arrivant dehors elle poussa un cri de surprise : 
- Viens voir, il a plu du couscous. 
- Rien n’est impossible à Allah, lui répondit Nasreddine avec un air de grand philosophe. 

Comme Nasreddine l’avait prédit, sa femme ne put tenir sa langue. Dans la journée, elle annonça la nouvelle du trésor à tous les voisins en leur faisant promettre de ne surtout rien dire à personne. 

La nouvelle circula et finit par arriver aux oreilles du sultan, qui convoqua Nasreddine. Le jour de l’audience, le sultan lui dit : 
- Ne sais-tu pas que tout ce qui se trouve sous la terre appartient au sultan ? Selon la loi, tu dois me remettre la jarre que tu as trouvée. 
- De quelle jarre parles-tu ? A vrai dire, je ne comprends rien à ce que tu m’annonces. - Arrête de faire le malin, c’est ta femme qui en a parlé́ à tout le monde. 

- Oh, mais tout le monde sait que ma pauvre femme est un peu simple d’esprit ; elle fait des rêves la nuit et elle les prend pour la réalité́. 

Le sultan fit venir la femme de Nasreddine. 
- Raconte-nous la vérité́, lui dit le sultan. 
- La vérité́ vraie est que mon mari a trouvé́ une jarre pleine de pièces d’or. 
- Peux-tu nous dire quel jour c’était ? 
- C’est simple, je m’en souviens très bien, c’était le soir où il a plu du couscous. 
- C’est bien, dit le sultan. Maintenant, Nasreddine, tu peux rentrer avec ta femme, et qu’Allah te vienne en aide pour la supporter. 

Sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage, Jihad Darwiche et David B. 

1 commentaire:

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