Depuis quelques semestres, il y a
un magnifique manège à l’ancien sur le parvis de la Défense. Il n’est pas dans
le Centre Commercial, ni près des commerces du CNIT mais dans un lieu de
bureaux et de tours.
Il tourne toute la journée en
semaine et est fermé le dimanche. Bizarre, ce manège construit loin des enfants !
Une observation de la clientèle m’a
rassuré sur sa rentabilité. Il est fréquenté par des cadres en costumes et
tailleurs, sacs à la main et ordinateur à l’épaule. Certains en redescendent joyeux, d’autres la
mine triste et décomposée voire en pleurs.
J(‘ai mené ma petite enquête
auprès du forain qui anime ce manège. Un peu réticent au départ pour me donner
des explications, il s’est ouvert quand il est apparu que je lui ai laissé
entendre que pouvais lui apporter des clients.
Il travaille sous contrat à l’année
avec des entreprises, mais aussi parfois au coup par coup. Il s’agit en fait d’une modernisation du
système des chaises musicales. Trop de
cadres dans une structure ? Hop, un tour de manège et quelques malchanceux
sont sortis, ceux qui ne supportent la vitesse de rotation et qui ont le
tournis. Dans le monde dur et impitoyable, il faut savoir résister à la
pression et tenir bon.
Comme on ne mélange pas les
torchons et les serviettes, le manège comporte deux niveaux : l’étage
supérieur est réservé aux cadres supérieurs avec escalier savonné, sièges
instables et inconfortables et une place réduite.
Jamais les affaires n’ont été
aussi florissantes que les derniers mois, m’a-t-il avoué, et 2013 s’annonce
prometteur.
Aussi, notre forain regagne-t-il
tous les soirs la Belgique (et en revient le matin) le cœur léger (l’air est
plus pur en Belgique m’a-t-il déclaré) .
Il envisage même de créer des franchises dans d’autres lieux choisis.
Qui veut gagner ainsi des
millions ?
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