lundi 4 janvier 2010

2010, l’année des petits pains au chocolat !

-Savez-vous interpréter les rêves ?
- Ceux des enfants, bien sûr, c’est ma spécialité. Ceux des adultes parfois. Allez-y, racontez-moi votre rêve
C’est en ces termes qu’Hercule Martin* interpelle le Père Noël. Ils sont assis chez Hercule devant un bon feu de cheminée. Depuis quelques années, le Père Noël a pris l’habitude de venir saluer son ami Hercule, une fois le rush du 25 décembre passé. Au fil des ans, une relation faite de connivence et de confiance s’est établie entre eux.
-J’ai fait cette nuit le rêve suivant : je suis dans une petite ville animée avec plein de commerces actifs. Je baguenaude tout à mon aise. C’est curieux : il fait jour, le ciel est bleu, mais les immeubles et pâtés de maison sont plus ou moins visibles. J’arrive devant un pâté de maison complètement opaque. J’ai beau essuyer mes lunettes, rien n’y fait. Je me renseigne auprès des badauds : ils ne semblent pas y prêter attention. Je vois pourtant des gens entrer et sortir de ce brouillard. Je suis l’un d’entre eux qui y entre et, surprise, je me retrouve dans un commerce éclairé par la lumière naturelle où les gens s’activent. De là, je vois bien l’extérieur, là où j’étais quelques minutes auparavant. Je m’enquiers discrètement si c’est un lieu secret. Mes interlocuteurs sont surpris et ne comprennent pas. Ils ont des échanges actifs avec les autres habitants et commerces de la ville et s’étonnent qu’ils soient invisibles. A la réflexion, ils disent que leur activité a un peu baissé depuis que la ville a connu de grandes transformations. Peut-être que les nouveaux habitants ou étrangers comme moi ne les connaissent pas ou plus. Je ressors facilement dans la rue, me retourne et à nouveau, je ne les vois plus. J’interroge les passants : certains les voient, d’autres non. Je leur crie : « regardez, regardez », tout le mode rit et me prend pour un fou, cela m énerve et…je me réveille.
- « Hum, hum » dit le Père Noël. « Quelle est votre interprétation ? »
- Je ne sais pas. On dirait que les gens sont frappés par un charme.
- Dites-moi, Hercule, vous m’avez bien dit que la ville a connu quelques transformations et qu’il y avait de nouveaux habitants ?
-Oui, effectivement.
- « Il était myope, voilà tout, il vivait dans un monde flou où les nuages volaient bas ». Avez-vous déjà entendu cette phrase ?
- Euh, non ! Nietzsche ? Confucius ? Pascal… ?
- « Joe Dassin » lui dit le Père Noël en riant aux éclats. « C’est extrait de la chanson : le petit pain au chocolat » et il lui sifflote quelques mesures.
- « Ah oui », dit Hercule, un peu penaud. «Quel est le rapport ? »
- Vous essayez de voir avec vos lunettes du passé et cela ne fonctionne pas. Vous voyez ce que vous connaissez, mais vous ne voyez pas ce qui est nouveau, différent ou ne vous convient pas : alors, vous préférez ne pas le voir, tout comme les autres habitants de cette ville.
Il y a quelque temps, mes lutins et rennes m’ont accueilli avec cette chanson et ils m’ont offert de nouvelles paires de lunettes. Je n’en voyais pas sur le moment l’utilité, mais quand je les ai chaussées, j’ai compris.
- ???
- Mes lunettes précédentes me permettaient de voir loin, mais j’ai réalisé que ma vue de près était brouillée et que je ne voyais pas ce qui avait changé autour de moi. J’ai compris qu’il ne suffit plus de comprendre et de décider, mais qu’il fallait aussi partager.
-Je me vois mal passer mon temps à discuter avec tout un chacun ! On va me prendre pour un orgueilleux ou quelqu’un qui doute.
- Hercule, cela n’intéresse personne ce que vous faites. Ce que vos interlocuteurs veulent, ce sont des passerelles d’échanges : que pouvez-vous leur apporter en réponse à leurs besoins ? Qu’attendent-ils de vous ?
-Vous voulez donc dire que dans mon rêve, il ne suffisait pas dire aux habitants ce qu’il y avait à voir, mais qu’il fallait aussi leur donner envie de le voir : ils verront les commerces qui les entourent s’ils y trouvent un intérêt.
- Tout à fait. En 2010, plus que jamais, nous devons aller vers les autres et faire savoir en quoi nous pouvons mieux collaborer au lieu d’imaginer qu’ils nous connaissent ou d’attendre qu’ils nous le demandent.
-J’ai tout compris ! Avec de nouvelles lunettes, nous nous verrons mieux les uns les autres et nous partagerons les petits pains au chocolat ! Alors bon appétit et bonne année 2010 !


* Retrouvez l’historique des histoires d’Hercule Martin sur http://www.herculemartinmanager.com/index.php/2009/01/04/235-soyez-bons-et-l-annee-sera-bonne

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