Walden
ou la Vie dans les bois (titre
original Walden; or, Life in the Woods)
est un récit publié en 1854 par
l'écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862).
Le livre raconte la vie que Thoreau a passée dans une cabane pendant deux ans,
deux mois et deux jours, dans la forêt jouxtant l’étang de Walden
Il était un artiste en la cité de Kouroo disposé à chercher
la perfection. Un jour l’idée lui vint de fabriquer un bâton. Ayant observé que
dans une œuvre imparfaite le temps entre pour élément, alors que dans une œuvre
parfaite le temps n’entre pour rien, notre homme se dit : Il sera parfait de tout
point, ne devrais-je faire d’autre chose en ma vie. Il se rendit sur l’heure
dans la forêt en quête de bois, résolu à ne pas employer de matière mal
appropriée ; et dans le temps qu’il cherchait, rejetant branche sur branche,
ses amis un à un le délaissèrent, attendu qu’ils vieillissaient au milieu de
leurs travaux et mouraient, alors que lui pas un moment ne prenait d’âge.
L’unité de son dessein et de sa résolution, jointe à une piété élevée, le
dotait, à son insu, d’une perpétuelle jeunesse. N’ayant fait aucun compromis
avec le Temps, le Temps se tenait à l’écart de sa route, soupirant seulement à
distance, incapable qu’il était de le soumettre. Il n’avait pas trouvé de
souche de tout point convenable que la cité de Kouroo était une ruine chenue,
et c’est sur l’un de ses tertres qu’il s’assit pour peler la branche. Il ne lui
avait pas donné la juste forme que la dynastie des Kandahars était à son déclin
et que du bout de la branche il écrivit le nom du dernier de cette race dans le
sable, puis se remit à l’ouvrage. D’ici à ce qu’il eût adouci et poli le bâton
Kalpa n’était plus l’étoile polaire ; et il n’y avait pas encore mis la virole
ni la pomme adornée de pierres précieuses que Brahma s’était-il éveillé puis
endormi maintes fois. Mais pourquoi m’attardé-je à parler de ces choses ?
Lorsque la dernière touche fut mise à son œuvre, celle-ci soudain s’éploya sous
les yeux de l’artiste surpris en la plus pure de toutes les créations de
Brahma. En faisant un bâton, il avait fait un nouveau système, un monde de
larges et belles proportions ; dans lequel toutes passées que fussent cités et
dynasties anciennes, de plus pures et plus glorieuses avaient pris leurs
places. Et voici qu’il s’apercevait au tas de copeaux encore frais à ses pieds,
que, pour lui et son œuvre, le premier laps de temps avait été une illusion,
qu’il ne s’était écoulé plus de temps que n’en demande un simple scintillement
du cerveau de Brahma pour tomber sur l’amadou d’une cervelle humaine et
l’enflammer. La matière était pure et son art était pur ; comment le résultat
pouvait-il être autre que merveilleux ?
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